Famille : Orchidaceae
Texte © Pietro Puccio
Traduction en français par Serge Forestier
L’espèce est originaire d’Arunachal Pradesh, d’Assam, du Bangladesh, du Bhoutan, de Chine (Yunnan), du Darjeeling, du Manipur, du Meghalaya, de Birmanie, du Nagaland, du Sikkim et de Thaïlande où elle pousse sur les arbres des forêts ouvertes ou au bord des cours d’eau, entre 800 et 1700 m d’altitude, dans des régions caractérisées par un climat de mousson.
Le nom de genre est celui, en sanscrit, de Vanda tessellata ; le nom spécifique est l’adjectif latin “coeruleus, a, aum” = bleu, azuré, céleste, en référence évidente.
Noms communs : blue vanda (anglais) ; bhatou phul (assamais) ; da hua wan dai lan (chinois) ; orchidée violette (français) ; orchidea blu (italien) ; kwaklei (meitei) ; vandaar (sanscrit) ; orquídea azul (espagnol) ; fa mui (thaï).
Vanda coerulea Griff. ex Lindl. (1847) est une espèce épiphyte monopodiale aux tiges dressées, de 0,8 à 1,5 cm de diamètre et longues jusqu’à plus de 1 m chez les spécimens âgés, recouvertes par les bases foliaires imbriquées, d’où émergent des racines aériennes robustes et charnues. Les feuilles sont alternes, distiques, rubaniformes à la section en V et à l’apex irrégulièrement bilobé, de 7 à 24 cm de longueur et de 1,5 à 2,6 cm de largeur, disposées pratiquement horizontalement, de couleur vert clair, coriaces.
Inflorescences racémeuses axillaires, sur un pédoncule long de 15 à 20 cm, dressées ou légèrement arquées, longues de 20 à 40 cm, portant de 5 à 15 fleurs de 8 à 10 cm de diamètre aux sépales et aux pétales de couleur bleu violacé plus ou moins intense, tesselés, et au labelle de couleur bleu pourpre intense ; floraison en automne-hiver de longue durée, jusqu’à plus d’un mois. Sépales et pétales onguiculé (à la base longue et étroite semblable à une tige) au limbe obovale à l’apex arrondi et aux marges légèrement ondulées. Labelle trilobé aux lobes latéraux dressés, au lobe médian oblong à l’apex tronqué parcouru par deux ou trois crêtes longitudinales et une sorte d’éperon conique à l’apex obtus à la base. Sépale dorsal long de 3,5 à 4,5 cm et large de 2 à 2,5 cm, sépales latéraux longs de 4 à 5,5 cm et larges de 2,6 à 3,5 cm, pétales longs de 3,5 à 5 cm et larges de 2 à 3 cm, labelle long de 1,5 à 2,2 cm et large de 0,6 à 0,8 cm et colonne longue d’environ 5 mm et large de 2 mm.
La reproduction se fait par semis, in vitro, et par micropropagation. Au niveau amateur elle peut être reproduite par division des tiges en deux portions pourvues chacune de feuilles et de racines, la partie supérieure sera traitée comme une plante adulte, l’inférieure produira, à partir des bourgeons dormants, une ou plusieurs plantes qui pourront être séparées dès qu’elles auront formé leur appareil racinaire.
Une Vanda parmi les plus connues et les plus cultivées pour la beauté de ses fleurs à la couleur inhabituelle, qu’elle a transférée en grande partie aux nombreux hybrides, interspécifiques et intergénériques, auxquels elle a donné naissance, objet dans le passé d’une récolte sans discernement, en raison de la demande continue des collectionneurs, qui l’a conduit à sa quasi extinction dans la nature. Elle nécessite une luminosité élevée, mais sans soleil direct, des températures intermédiaires avec des amplitudes thermiques journalières élevées, comprises entre 6 et 8 °C, et des minimas nocturnes hivernaux non inférieurs à 10 °C, une humidité élevée, entre 80 et 85 %, en été et en automne, plus basse, entre 50 et 60 %, en hiver et au printemps, et une ventilation constante. Arrosages fréquents et abondants de la fin du printemps à l’automne, jusqu’à deux fois par jour pour la plante à racines nues en présence d’une température élevée, diminués en hiver pour permettre une période de repos fraîche et sèche comme dans la nature, en utilisant de l’eau de pluie, de l’eau déminéralisée ou osmosée à température ambiante. Fertilisation du printemps à l’automne, toutes les deux semaines, en utilisant un produit équilibré hydrosoluble, contenant des oligoéléments, à la moitié de la dose conseillée sur l’emballage. Elle est habituellement cultivée en pots ajourés ou en paniers suspendus de façon à permettre aux racines de s’allonger librement et de sécher rapidement après les arrosages et les nébulisations, à racines nues, le plus fréquemment, ou sur un compost qui peut être constitué de fragments d’écorce et de charbon végétal de calibre moyen-gros.
Les rempotages devront être effectués, lorsque cela est strictement nécessaire, à la reprise végétative, en essayant d’endommager le moins possible les racines qui seront préventivement baignées pour les rendre plus flexibles ; pour les plantes à racines nues il suffit d’insérer le panier dans un plus grand.
Le jus extrait des feuilles est utilisé localement en médecine traditionnelle contre la diarrhée et la dysenterie, et pour des applications locales dans les maladies de la peau, tandis que celui extrait des fleurs est employé comme collyre contre le glaucome et la cataracte. Les inflorescences de longue durée de l’espèce, et encore plus celles de ses hybrides, sont utilisés dans les compositions florales.
L’espèce est inscrite à l’annexe II de la CITES (espèces dont le commerce est réglementé au niveau international).
Synonymes : Vanda coerulea var. rogersii Rolfe (1914); Vanda coerulea f. luwangalba Kishor (2008); Vanda coerulea f. delicata (Rolfe) Christenson (2009); Vanda coerulea f. rogersii (Rolfe) Christenson (2009).
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