Famille : Araceae
Texte © Pietro Puccio
Traduction en français par Serge Forestier
Typhonodorum lindleyanum Schott (1857) est originaire des Comores, de Madagascar, de l’Île Maurice et de Tanzanie où il pousse le long des berges des rivières et des lacs et dans les marais.
Le nom générique est de signification incertaine, n’ayant pas été spécifiée par l’auteur, la version la plus accréditée la fait dériver de la combinaison des termes grecs “typhon” = vent violent et “doron” = don ; l’espèce est dédiée au botaniste anglais John Lindley (1799-1865).
Noms communs : “giant aquatic arrowhead“, “giant arum”, “water banana” (anglais); ”oreilles d’éléphant” (français); “banana-d’água”, “tifonodoro”, “bananeira-d’água” (portugais); “banana d’água”, “malanga de pantano” (espagnol); “aquatischer riesenaronstab” (allemand).
Herbacée aquatique à feuillage persistant, rhizomateuse, à pseudotige, dérivant de la superposition des bases des pétioles, de couleur blanc rosâtre strié et taché de pourpre foncé, atteignant jusqu’à environ 3 m de hauteur et un diamètre de 10-30 cm ; les feuilles de couleur vert brillant sont sagittées, presque dressées, à apex acuminé et marges ondulées, et mesurent jusqu’à 120 cm de longueur et jusqu’à 80 cm de largeur, sur des pétioles longs de 0,5-1 m.
Inflorescence constituée d’une spathe mesurant jusqu’à 80 cm de longueur, tubulaire à la base sur environ un tiers de la longueur, jaune verdâtre extérieurement et blanc rosé intérieurement, et pour la partie restante de couleur jaune-crème, et d’un spadice mesurant jusqu’à environ 50 cm de longueur terminé par un appendice stérile d’environ 20 cm ; les fleurs sont unisexuelles protogynes (le stigmate, la partie femelle, est réceptive avant la maturation des étamines, ce qui empêche l’autofécondation) avec les fleurs mâles réparties dans la partie supérieure et les femelles dans la partie inférieure, en correspondance de la zone tubulaire de la spathe, séparées par une zone stérile ; la pollinisation est favorisée par les insectes attirés par l’odeur de chair en décomposition émise par le spadice.
Les fruits sont des baies globuleuses d’environ 4 cm de diamètre de couleur jaune à maturité, ne contenant qu’une seule graine comprimée, arrondie, d’environ 3 cm ; le développement des graines, à partir du moment de la fécondation, n’a pas de périodes de stases, germant également sur la plante elle-même au point que, déjà pourvues de feuilles, elles tombent dans l’eau depuis l’infrutescence, qui dans l’intervalle, s’est incurvée vers le bas.
La reproduction se fait par les graines, à planter immédiatement dès la maturité, couvertes par quelques centimètres d’eau, par les plantules et par division du rhizome.
Espèce imposante et de grand effet paysager, adaptée aux jardins aquatiques de grandes dimensions sous les climats tropicaux et subtropicaux humides, à cultiver en plein soleil sur des sols riches en matières organiques avec les rhizomes recouverts d’une couche d’eau stagnante.
La pulpe des fruits, comme du reste toutes les parties de la plante, contiennent des substances irritantes, en particulier de l’oxalate de calcium, qui peuvent provoquer des réactions allergiques et elles doivent être manipulées avec précaution ; les graines grillées, après une ébullition répétée, en renouvelant l’eau à chaque fois, sont comestibles et consommées localement ; même les rhizomes, après le même processus d’ébullition répétée, étaient consommés par le passé durant les périodes de famine.
Synonymes : Typhonodorum madagascariense Engl. (1881); Arodendron engleri Werth (1901).