Famille : Marantaceae
Texte © Pietro Puccio
Traduction en français par Serge Forestier
L’espèce est originaire d’Afrique tropicale (Benin, Cabinda, Cameroun, Tchad, Congo, Côte d’Ivoire, Ghana, Gabon, Guinée, Guinée Équatoriale, îles du golfe de Guinée, Liberia, Nigeria, République Centrafricaine, République Démocratique du Congo, Sierra Leone, Soudan et Ouganda) où elle croît aussi bien dans les forêts pluviales que dans les espaces ouverts, souvent dans les zones marécageuses et le long des rives des cours d’eau, du niveau de la mer jusqu’à environ 1200 m d’altitude.
Le nom de genre est la combinaison de l’adjectif grec “τραχύς” (trachys) = fruste, rugueux et du genre Phrynium, en référence à la similitude entre les deux genres et aux fruits densément couverts de saillies pointues ; l’espèce est dédiée au botaniste et collectionneur allemand Johannes M. Braun (1859-1893).
Noms communs : mbonge, ndikasende (baka) ; dâànzi (bafia) ; dusèseri (balumbu) ; dingomboko (béséki) ; bîrîn (gbaya) ; akukwa (ibo) ; akparakitiyai (izon) ; botukunkombe (mbole) ; mpunge (mpiemo) ; ntsèrè (mpongwé) ; pete (ngombe) ; itsèrè (ngowé) ; bili (ngwaka) ; ontiéré (teke) ; ikokombeibaye (yaoseko) ; bolikabwalima (yasekwe).
Trachyphrynium braunianum (K. Schum.) Baker (1898) est une espèce vivace rhizomateuse à feuilles persistantes, formant des touffes plutôt désordonnées à tiges subligneuses, mesurant jusqu’à plus de 4 m de hauteur, ramifiées dans leur partie supérieure en branches longues et fines.
Feuilles presque distiques sur un court pétiole et à la base engainant la tige, limbe oblong-elliptique à apex acuminé et à marge entière, légèrement asymétrique par rapport à la nervure centrale, longues de 6-25 cm et larges de 3-8 cm, de couleur vert intense et brillant au-dessus.
Inflorescences terminales, simples ou parfois ramifiées à la base, longues d’environ 20 cm, au rachis pubescent et nœuds, distants entre eux d’environ 6 mm, pourvues d’une bractée oblongue-lancéolée, caduque, longue de 2-2,5 cm, qui sous-tend une paire de fleurs hermaphrodites blanches ou blanc-rosé, de 2,5-3 cm de longueur et 2 cm de diamètre.
Calice à 3 sépales libres, lancéolés à apex acuminé, pubescents, longs d’environ 1,2 cm, corolle tubulaire à 3 lobes linéaires-lancéolés, étamine et staminodes disposés en deux verticilles fusionnés à la base au tube de la corolle, celui externe à 2 staminodes pétaloïdes obovales, membraneux, longs d’environ 2,5 cm, celui interne à étamine et 2 staminodes pétaloïdes ; l’ovaire est infère et triloculaire.
Le fruit est une capsule subglobuleuse à trilobée, de 1,2-1,5 cm de diamètre, densément recouverte de courts tubercules pointus, de couleur jaune orangé à maturité, contenant 1-3 graines globuleuses, d’environ 0,6 cm de diamètre, de couleur brun noirâtre brillant, à arille blanc à la base. La reproduction peut se faire par semis, mais généralement et facilement par division.
Espèce commune dans une vaste zone ayant un rôle important dans les communautés rurales des lieux d’origine, mais qui est pratiquement inconnue ailleurs, présente seulement dans quelques jardins botaniques. Sa culture est limitée aux climats tropicaux et subtropicaux humides, en plein soleil ou sous une ombre partielle et avec une grande disponibilité de l’eau.
Les tiges minces sont utilisées pour fabriquer des paniers, des nattes, des pièges à poissons et d’autres objets d’usage courant, torsadées et recouvertes d’argile pétrie pour les murs des huttes et conjointement aux feuilles comme couverture d’abris de fortune ; les feuilles sont en outre utilisées pour envelopper les aliments et les fruits sont localement consommés grillés. Racines, fruits et feuilles sont utilisés en médecine traditionnelle contre diverses maladies.
Synonymes : Hybophrynium braunianum K.Schum. (1892); Bamburanta arnoldiana L.Linden (1900).