Famille : Myrtaceae
Texte © Pietro Puccio
Traduction en français par Michel Olivié
Cette espèce est originaire de l’Asie tropicale (Bangladesh, Indonésie, Malaisie, Myanmar, Papouasie -Nouvelle-Guinée et Sri Lanka) et de l’Australie (Queensland) où elle vit dans les forêts tropicales humides.
Le nom du genre est issu de la combinaison des mots grecs “sys” = ensemble et “zygon” = joug, par référence aux pétales soudés de certaines espèces. Le nom latin de l’espèce “aqueum” = aqueux fait référence à la pulpe du fruit.
Noms communs : bellfruit, water-apple, water cherry, watery rose apple (anglais), jamboayer, jambosier d’eau, jambolanier d’eau, pomme d’eau, pomme de Java (français), mela d’acqua (italien), jambu air, jambu ayer mawar, jambu chili, jambu penawar (malais), jambo branco, jambo d’agua, jambeiro aguado (portugais – Brésil), cajulito solimán, manzana de agua, perita costena, perita de agua, tambis (espagnol), Wasserjambuse (allemand).
Le Syzygium aqueum (Burm. f.) Alston (1929) est un arbre sempervirent haut de 3 à 10 m, ramifié jusqu’ à la base, à l’écorce de couleur marron qui, avec l’âge, se fissure et se desquame et à la frondaison dense et irrégulière.
Les feuilles, portées sur un court pétiole, sont opposées, obovales ou elliptiques-oblongues, cordées à la base, longues de 5 à 22 cm et larges de 3 à 10 cm, de couleur vert clair en partie supérieure, vert jaunâtre en partie basse et coriaces.Les inflorescences sont axillaires et terminales. Elles sont dotées d’un long pédoncule et comportent de 3 à 7 fleurs qui ont 4 pétales spatulés longs d’environ 0, 7 cm, de couleur jaune clair ou rosée, et de nombreuses étamines de la même couleur que les pétales et longues jusqu’à 2 cm.
Les fruits sont des baies piriformes ou campanulées, aplaties aux deux extrémités, longues de 1, 5 à 2 cm et larges de 2,5 à 3,5 cm, de couleur blanche, rose ou rouge, avec une pulpe blanche ou rosée croquante ou spongieuse, aqueuse (le pourcentage d’eau dans la pulpe dépasse les 90 %) et rafraîchissante avec un goût légèrement douceâtre.
Les fruits peuvent être apyrènes (sans graines) ou en contenir de 1 à 6, mais plus fréquemment une ou deux. On reproduit généralement cette plante au moyen de ses graines qui doivent être semées sur place le plus rapidement possible – leur capacité de germination ayant une durée très brève – dans un substrat sableux et organique maintenu humide à la température de 22 à 24 °C. La première fructification survient au bout de 3 à 4 ans. On a aussi recours au marcottage et au greffage pour conserver les caractéristiques propres à la plante-mère telles que l’absence de graines.
C’est une espèce des climats tropicaux et subtropicaux humides où la pluviosité est répartie presque uniformément sur l’ensemble de l’année. Quand elle est cultivée dans des climats comportant des saisons, il lui faut un apport d’eau pendant la saison sèche. Elle ne supporte pas des températures proches de 0 °C lorsqu’elles s’étendent sur de longues périodes. Elle a besoin d’une exposition en plein soleil ou dans un emplacement légèrement ombragé. Elle n’est pas particulièrement exigeante en ce qui concerne les sols et peut pousser aussi bien dans ceux qui sont sableux et légers que dans ceux qui sont lourds et contenant même de l’eau stagnante. Elle résiste bien aux embruns. Les fruits, riches en vitamines A et C et en minéraux, sont consommés frais, tels quels ou découpés dans des salades de fruits, mais uniquement sur place car ils sont fortement périssables, ou bien conservés sous forme de sirop ou encore utilisés pour la préparation de boissons, de crèmes glacées et de conserves.
Cette espèce est souvent cultivée dans des jardins privés tant comme plante ornementale que pour ses fruits. Le bois, de couleur rougeâtre et de bonne qualité, est employé pour la fabrication d’outils et d’objets artisanaux.Différentes parties de cette plante sont diversement utilisées dans la médecine traditionnelle.
Des études en laboratoire ont mis en évidence le caractère prometteur de ses propriétés antioxydantes et anti-hyperglycémiques.
Synonymes : Eugenia aquea Burm.f. (1768); Eugenia nodiflora Aubl. (1775); Eugenia malaccensis Lour. (1790); Myrtus obtusissima Blume (1826); Jambosa aquea (Burm.f.) DC. (1828); Jambosa obtusissima (Blume) DC. (1828); Eugenia alba Roxb. (1832); Jambosa alba (Roxb.) G.Don (1832); Malidra aquea (Burm.f.) Raf. (1838); Myrtus timorensis Zipp. ex Span. (1841); Cerocarpus aqueus (Burm.f.) Hassk. (1842); Eugenia obversa Miq. (1850); Gelpkea stipularis Blume (1850); Jambosa ambigua Blume (1850); Jambosa madagascariensis Blume (1850); Jambosa timorensis Blume (1850); Eugenia stipularis (Blume) Miq. (1855); Jambosa calophylla Miq. (1855); Eugenia callophylla (Miq.) Reinw. ex de Vriese (1856); Jambosa subsessilis Miq. (1861); Eugenia mindanaensis C.B.Rob. (1909); Syzygium obversum (Miq.) Masam. (1942).
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