Famille : Scaridae
Texte © Giuseppe Mazza
Traduction en français par Michel Olivié
Décrit récemment le Poisson-perroquet à nageoire jaune (Scarus flavipectoralis Schultz, 1958) appartient à la classe des Actinopterygii, les poissons aux nageoires rayonnées, à l’ordre des Perciformes et à la famille des Scaridae qui compte une dizaine de genres et une centaine d’espèces.
Le nom du genre Scarus désignait en latin un poisson comestible de la Méditerranée, connu également des Grecs sous le nom de “σκάρος” (skáros), et qu’Aristote qualifiait de “poisson ruminant” parce qu’il mâche continuellement sa nourriture avec ses dents pharyngées.
Il s’agissait de l’actuel Sparisoma cretense vu qu’il n’y a pas d’autres poissons-perroquets en Méditerranée et qu’il n’existait pas à l’époque d’espèces lessepsiennes étant donné que le canal de Suez n’avait pas encore été percé.
Le nom de l’espèce flavipectoralis, quant à lui, indique que ses nageoires pectorales sont jaunes, un détail qui passe presque inaperçu car masqué, comme c’est le cas pour les mâles, par leurs couleurs éclatantes.
Zoogéographie
Le Poisson-perroquet à nageoire jaune vit dans le centre Ouest du Pacifique. On le rencontre, à titre indicatif, le long des côtes du Vietnam et des Philippines, aux îles Palaos, en Indonésie, au Timor oriental, en Australie, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, en Micronésie, aux îles Marshall et Salomon, en Nouvelle-Calédonie et à l’île Niue. Récemment on l’a également découvert aux Tonga.
Écologie-Habitat
Bien que Scarus flavipectoralis ait été observé aux environs de 40 m de profondeur c’est en général un poisson diurne benthopélagique qui est présent dans des eaux peu profondes, essentiellement entre 2 et 20 m.
On peut le rencontrer dans des milieux madréporiques mais aussi sur des fonds sableux à côté de prairies sous-marines ou de rochers recouverts d’algues. C’est en effet un poisson végétarien qui se nourrit des algues incrustantes qui colonisent les récifs mais il ne néglige pas celles qui sont de grande taille et les phanérogames, y compris les mollusques et les crustacés qui ont la malchance de se trouver parmi les frondes et les polypes vivants des madrépores où abondent de microscopiques algues symbiotiques qu’il avale avec voracité en même temps que leur substrat.
Le tout, comme c’est l’usage chez les poissons-perroquets, est ensuite mâché longuement par les solides dents pharyngées et le déchet, après un long parcours intestinal, est le sable blanc madréporique qui décore les plages des tropiques.
Morphophysiologie
Le corps, comprimé latéralement, est de forme ovale et comporte un rostre blanc recouvert presque en totalité par les lèvres. Les mâles en phase terminale possèdent à l’angle de la bouche et des deux côtés 2 canines saillantes au fond de la plaque dentaire du bas et une sur celle du haut.
Il existe une longue nageoire dorsale qui a 9 rayons épineux et 10 rayons mous. La nageoire anale, plus courte, a 3 rayons épineux et 9 rayons inermes. Les nageoires pectorales ont 14 rayons mous. La nageoire caudale, arrondie puis tronquée chez les juvéniles, est légèrement en croissant chez les adultes.
Les mâles sont toujours plus grands que les femelles vu que Scarus flavipectoralis est une espèce hermaphrodite protérogyne, c’est-à-dire dont les femelles, une fois qu’elles ont dépassé une certaine taille, se transforment en mâles. Ils peuvent atteindre exceptionnellement 40 cm mais en général ils ne dépassent guère 20 cm.
Après la phase intermédiaire on les distingue facilement des femelles qui sont gris jaunâtre et ont un ventre clair en raison de leurs couleurs éclatantes.
Ils possèdent une bande verte horizontale qui va du museau à la nageoire pectorale en effleurant la base de l’oeil et qui est soulignée par un fin liseré foncé suivi d’une bande de couleur complémentaire. La livrée du corps est de ce fait coupée verticalement en deux. La partie antérieure peut être très foncée mais aussi orange ou rosée avec des traits de couleur identique sur les nageoires et les écailles qui sont ornées de bandes verticales alors que la seconde moitié est claire et tend vers le vert émeraude ou le turquoise.
Les nageoires pectorales jaunes possèdent à leur base une petite tache noire. Elles sont translucides. La partie inférieure des rayons comporte une petite bande bleu verdâtre. Les mâles plus âgés possèdent de plus une tache jaune brillante vers le pédoncule caudal.
Éthologie-Biologie reproductive
On sait peu de choses sur la vie de ce poisson. Les couples confient aux vagues les oeufs fécondés . Les larves aussi sont pélagiques. Sa résilience est bonne, ses effectifs pouvant doubler en moins de 15 mois. En 2021 l’indice de vulnérabilité de cette espèce était faible et s’élevait à peine à 26 sur une échelle de 100.
Synonymes