Satyrus ferula

Famiglia : Nymphalidae

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Texte © Dr. Laura Farina

 

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Traduction en français par Michel Olivié

 

Le mâle de Satyrus ferula a deux ocelles pupillés de blanc sur le haut des ailes antérieures © Giuseppe Mazza

Le mâle de Satyrus ferula a deux ocelles pupillés de blanc sur le haut des ailes antérieures © Giuseppe Mazza

La Grande Coronide (Satyrus ferula Fabricius, 1793), connue en France aussi sous les noms de Pupillé et de Semi-Actéon, est un papillon élégant qui appartient à l’ordre des Lepidoptera, à la famille des (Nymphalidae) et à la sous-famille des Satyrinae.

Le genre Satyrus a été créé par Latreille en 1810 et vient de Satyros = satyre, un personnage mythologique masculin qui accompagnait Pan et Dionysos et qui avait pour moitié l’aspect d’un homme et pour moitié celui d’un bouc.

Ce genre regroupait la plus grande partie des membres de la sous-famille.

Le nom de l’espèce, ferula,vient, quant à lui, du nom de la férule, une plante herbacée dont Prométhée utilisa la tige creuse pour cacher et protéger le feu céleste dérobé au char d’Apollon.

En Europe il existe deux espèces de Satyrus : le Satyrus ferula et le Satyrus actaea, qui se partagent le même territoire dans certains secteurs de l’Espagne et de la France. La sous-espèce Satyrus ferula atlantea Verity, 1927, vit au Maroc (Meknès) dans un habitat de montagne à une altitude de 1.500 à 3.000 m d’altitude (synonyme : meknesensis Strand, 1927). L’espèce Satyrus ferula ferula a été décrite par Fabricius en 1793 et est exclusivement localisée en Italie.

La femelle, plus claire, se reconnaît de suite à la tache jaunâtre autour des ocelles © Giuseppe Mazza

La femelle, plus claire, se reconnaît de suite à la tache jaunâtre autour des ocelles © Giuseppe Mazza

Ci-après quelques noms vernaculaires européens : great sooty satyr en anglais, satiro comune en italien, Weisskernauge et südlicher Waldportier en allemand, skalni okar en slovaque.

Zoogéographie

Cette espèce est présente au Maroc, en Espagne (province de Lérida : Val d’Aran, Rio Esera, Rio Noguera), en France (Pyrénées, Massif central, Provence et Alpes), en Suisse (Valais, Tessin, Sud des Alpes), dans les Balkans, en Grèce, en Turquie, en Iran, en Transcaucasie, en Ukraine, dans le Sud de l’Oural, au Kazakhstan, dans le Sud-Ouest de la Sibérie et dans l’Ouest de la Chine. En Italie elle est présente dans toute la chaîne alpine et dans celle des Appenins jusqu’à l’Aspromonte.

Écologie-Habitat

Le Satyrus ferula est présent depuis l’étage collinaire (400 m) jusqu’à environ 1.600 m d’altitude. Aux altitudes les plus basses il a une préférence pour les clairières boisées alors qu’aux altitudes les plus élevées il fréquente volontiers les versants herbeux, souvent rocheux. Cette espèce est généralement considérée comme xérothermophile, c’est-à-dire inféodée aux milieux calcaires ouverts.

Cette espèce a une vaste répartition du Maroc à la Chine et aime les zones allant des collines jusqu’à 1.600 m © Giuseppe Mazza

Cette espèce a une vaste répartition du Maroc à la Chine et aime les zones allant des collines jusqu’à 1.600 m © Giuseppe Mazza

La chenille est oligophage et vit aux dépens de plantes de la famille des Poaceae, en particulier Festuca ovina, Deschampsia cespitosa, Stipa pennata et Stipa capillata. En Grèce et en Suisse on a constaté que la plante-hôte est principalement Festuca ovina.

C’est un papillon qui vit dans des secteurs relativement circonscrits et qui privilégie en montagne les prés arides et rocheux et fréquente aussi des secteurs boisés dans les zones de son territoire situées plus en plaine. L’adulte aime se poser notamment sur les fleurs de scabieuse, de knautie, de chardon, de centaurée et d’eupatoire.

Morphophysiologie

Son envergure alaire est d’environ 46 à 60 mm. Cette espèce présente un dimorphisme sexuel marqué. La couleur de fond des ailes du mâle est marron. Deux ocelles pupillés de blanc sont présents sur le haut des ailes antérieures. La femelle est plus claire et a une tache jaunâtre autour des ocelles. Elle a en outre des points blancs sur l’envers et le revers de l’aile antérieure. Satyrus ferula est semblable à deux autres espèces qui appartiennent également à la sous-famille des Satyrinae. L’une d’elles est le Minois dryas. Les ocelles de Satyrus ferula sont toutefois pupillés de blanc au lieu de bleu pour l’autre espèce. La seconde espèce similaire est Satyrus actaea, Esper, 1780. Cette dernière se rencontre dans le sud-Ouest de l’Europe et en Asie. Les indications relatives au canton suisse du Tessin (Vorbrodt, 1911 et Higgins & Riley, 1970) n’ont pas été confirmées.

Son envergure alaire atteint 60 mm. L’inclinaison de la lumière sur le fond marron foncé des mâles peut créer des couleurs surprenantes. La chenille vit aux dépens de plantes de la famille des Poaceae © Giuseppe Mazza

Son envergure alaire atteint 60 mm. L’inclinaison de la lumière sur le fond marron foncé des mâles peut créer des couleurs surprenantes. La chenille vit aux dépens de plantes de la famille des Poaceae © Giuseppe Mazza

Chez Satyrus ferula le mâle n’a pas de taches androconiales sur l’aile antérieure comme c’est le cas pour Satyrus actaea. Les androconies, qui sont présentes uniquement chez le mâle, sont des assemblages d’écailles allongées qui sont en étroite communication avec des glandes de l’épiderme servant à la sécrétion de substances odorantes.

Éthologie-Biologie reproductive

Ce papillon connaît une seule génération annuelle. Les œufs sont pondus de juillet à septembre.

L’œuf, de couleur laiteuse au moment de la ponte, devient légèrement gris au bout de quelques jours. Il mesure 1,4 à 1,5 mm de haut et a 1,1 mm de diamètre. Il comporte de 12 à 14 rainures. Les œufs sont pondus un par un directement sur le sol, sur des feuilles sèches et à proximité de la plante-hôte. L’espèce hiverne au stade de chenille. Le stade chrysalidaire dure environ deux mois. L’adulte s’envole de la mi-juin jusqu’à début août. La chenille, comme indiqué plus haut, vit aux dépens de Poaceae. Quand elle ne se nourrit pas elle reste à l’abri au pied de la plante-hôte.

Synonymes

Satyrus bryce Hübner 1800 ; Satyrus cordula Fabricius 1793.

 

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