Famille : Rosaceae
Classification : Espèce
Texte © Prof. Franca Bessi
Traduction en français par Michel Olivié
Dire Rosa virginiana sans préciser l’auteur c’est entrer dans l’univers de l’incertitude car on trouve aussi les appellations, qui n’ont pas toutes été approfondies, de Rosa virginiana Du Roi, Rosa virginiana Koehne, Rosa virginana Rössig et Rosa virginana Herrm. (qui a pour synonyme Rosa lucida Ehrh.). Pour certains auteurs Rosa virginiana Dur. est synonyme de Rosa carolina L. et Rosa virginiana K. Koch avec Rosa virginiana Koehne l’est de Rosa blanda Aiton.
Par convention, au lieu de l’homonyme Rosa virginiana Herrm., le nom qui a été retenu (déclaré valable) par droit d’antériorité est Rosa virginiana Mill. L’échantillon d’herbier correspondant se trouve au British Museum.
Étroitement apparentée à Rosa carolina, Rosa virginiana est également connue sous les noms usuels de Virginia Wild Rose en anglais, de Rosa lucida en italien et de Rosier luisant en français.
En se basant sur l’étude des caractéristiques fixées par Philip Miller dans The Gardeners Dictionary (ed. 8 n. 10, 1768) elle est inerme et possède des bractées entières (leaves of the empalement undivided). Les folioles sont glabres et ovées et ont des bords serretés. Dans d’autres textes on a apporté plus d’informations. Certaines de celles qui sont les plus spéciales à cette espèce sont exposées ci-après.
Le limbe supérieur des feuilles, qui sont composées de 7(-9) folioles, pendant la saison végétative est brillant et a une couleur verte intense.
Les tiges sont inermes mais ont souvent des épines qui sont disposées par paires soit au niveau des nœuds soit à la base des feuilles. Les pédicelles ont des bractées fortement elliptiques-pointues. Les boutons ont des sépales élargis, lancéolés et allongés. Ceux situés à l’extérieur sont en général pennatifides.
Après la floraison les sépales tendent à se redresser puis deviennent droits avant finalement de tomber. Les fleurs sont simples, ont une couleur rose plus ou moins soutenue (rarement blanche) et sont solitaires ou disposées par groupe de 6(-15) dans un corymbe où se forment des grappes de cynorhodons sphériques et rouges à maturité. Le Rosier de Virginie fleurit de juin à mi-août.
Originaire des régions côtières de l’Est de l’Amérique du Nord on estime qu’il a été un des premiers rosiers américaines à être connus et cultivés en Europe. Pour des raisons liées à la décoration on lui a préféré des variantes de fleurs doubles. En 1768 Miller lui-même définit “The double Virgin Rose” comme étant un rosier de jardin.
Le Rosier de Virginie ne convient pas pour des emplacements situés à l’écart parce qu’il produit des surgeons mais il permet par contre d’aménager des bordures et des arrière-plans. Il plait pour le changement de couleur automnal de son feuillage, les teintes de l’écorce de ses tiges qui vont du rouge brun au violet et ses grappes de cynorhodons. Il ne refuse pas les sols humides à condition qu’ils soient bien drainés et préfère une exposition en plein soleil et des sols riches en humus.
En Europe Rosa virginiana a subi des introgressions (des rétro-croisements d’un hybride avec des groupes parentaux) tout comme dans ses régions d’origine. Le groupe de plantes formé par l’hybride (Rosa carolina L. × Rosa virginiana Mill.) et ses introgresseurs a été désigné sous le nom usuel de New England Rose. Cet ensemble de plantes a été reconnu comme étant la nothoespèce (nouvelle espèce hybride) Rosa ×novae-angliae W.H.Lewis.
→ Histoire de la rose : des Roses Botaniques vers une rose parfaite.