Famille : Pterophoridae
Texte © Prof. Santi Longo
Traduction en français par Michel Olivié
Le Ptérophore blanc (Pterophoros pentadactyla) est présent dans presque tout l’Ouest du Paléarctique, au Moyen-Orient jusqu’à l’Iran et en Afrique © Salvatore Infanti
Le Ptérophore blanc ou Phalène blanche empanachée (Pterophorus pentadactyla Linnaeus, 1758) est un Lépidoptère de la famille des Pterophoridae et de la sous-famille des Pterophorinae qui regroupe les Phalènes empanachées connues en anglais sous le nom de “White plume moth” en raison de leurs ailes qui portent un très grand nombre de longs poils et sont divisées en lobes.
Le nom du genre Pterophorus créé par Schäffer en 1766 vient des termes grecs “pteron”, aile, plume, et”phoreo”, porter, et rappelle l’aspect plumeux des ailes.
Son envergure alaire est de 28-35 mm. Les ailes antérieures ont 2 lobes, les postérieures 3 lobes plus minces et des franges longues. Les pattes ont des éperons mimétiques © Giuseppe Mazza
L’épithète de l’espèce pentadactyla, à 5 doigts en grec, fait référence aux cinq lobes qui divisent les ailes.
Zoogéographie
Il est présent dans presque tout l’Ouest de la zone Paléarctique à l’exception de la péninsule ibérique, au Moyen-Orient jusqu’à l’Iran et en Afrique.
Écologie-Habitat
Au repos il garde les lobes des ailes rapprochés et perpendiculaires à l’axe de son corps pour échapper à l’attention des prédateurs © Giuseppe Mazza
Pterophorus pentadactyla vit dans des milieux humides où se trouvent des plantes herbacées et des arbustes, aussi bien spontanés que cultivés, depuis les plaines jusqu’à 1000 m d’altitude où poussent les Convolvulaceae. Les adultes, attirés par les lumières, parviennent souvent dans les centres urbains et volent autour des appareils d’éclairage des rues. Ils entrent parfois dans les bâtiments.
Les chenilles sont oligophages et vivent aux dépens surtout de Calystegia sepium et de Convolvulus arvense. Au Nigeria se trouve une espèce nuisible à la Patate douce, Ipomoea batatas, qui subit de graves défoliations surtout à cause des larves adultes. En Europe des érosions foliaires ont aussi été constatées sur la Rose, le Trèfle et le Prunellier.
Un accouplement. Pterophoros pentadactyla a une seule génération par an © Giuseppe Mazza
Morphophysiologie
Le corps des adultes a une couleur d’un blanc immaculé de même que les longues ailes qui sont frangées et divisées de façon spécifique en cinq lobes.
La tête est petite et dotée d’un appareil buccal lécheur/suceur qui est caractérisé par une longue spiritrompe ou proboscide.
Le thorax et l’abdomen sont minces. L’envergure alaire va de 28 à 35 mm. Les ailes antérieures, à environ un tiers de leur longueur, se divisent en deux lobes.
Sur leur côté inférieur il existe chez les deux sexes des écailles glandulaires qui produisent des phéromones aphrodisiaques et sexuelles.
Les ailes postérieures sont divisées en trois lobes plus minces et aux franges très longues.
En période de repos l’adulte garde les lobes de ses ailes rapprochés et perpendiculaires à l’axe de son corps. Les pattes postérieures accolées à l’abdomen contribuent à donner à cet insecte l’aspect d’un brin d’herbe sèche et à le soustraire à l’attention des oiseaux prédateurs.
Les chenilles ont un corps de couleur vert clair avec une ligne dorsale foncée. Elles ont souvent aussi des raies blanches sur les côtés.
Sur la partie dorsale des segments du thorax et de l’abdomen se trouvent des taches jaunes et des tubercules noirs avec de longs poils blancs.
Les chrysalides ont de longs poils blancs. D’habitude elles sont de couleur vert clair et ont des taches noires. Beaucoup sont de couleur blanc verdâtre avec des taches noires sur le dos.
Éthologie-Biologie reproductive
Les adultes de l’unique génération annuelle s’envolent à partit du mois de mai et sont actifs jusqu’en septembre.
Après l’accouplement les femelles de la Phalène blanche empanachée pondent sur les plantes nourricières. Les chenilles, jusqu’à la fin de l’automne, rongent les feuilles des plantes-hôtes sur lesquelles elles passeront la période la plus froide en restant immobiles.
Les chenilles oligophages vivent en général aux dépens des convolvulacées. Elles passent l’hiver immobiles sur les feuilles et achèvent leur développement au printemps © Andrey Ponomarev
À la fin de l’hiver, avec la montée des températures, les chenilles qui ont réussi à surmonter la saison froide reprennent leur activité et achèvent leur développement au cours du printemps.
Synonymes
Aciptilia pentadactyla Linnaeus, 1758; Pterophorus pentadactylus (Linnaeus, 1758); Phalaena tridactyla Scopoli, 1763; Alucita pentadactyla Denis & Schiffermuller, 1775; Alucita pentadactyla Hubner, 1805; Aciptilia pentadattila var sulfurea Staudinger,1880.