Famille : Haemulidae

Texte © Giuseppe Mazza

Traduction en français par Serge Forestier

Trop pêché, pour finir misérablement dans les aquariums domestiques, Plectorhinchus chaetodonoides est chez lui dans les eaux tropicales de l’Indo-Pacifique où il porte cette étrange livrée de clown jusque vers les 10 cm © Giuseppe Mazza
Le Gaterin arlequin (Plectorhinchus chaetodonoides Lacepède, 1801), appartient à la classe Actinopterygii, les poissons à nageoires rayonnées, à l’ordre des Perciformes et à la famille des Haemulidae, qui compte 23 genres et 135 espèces.
Poissons presque exclusivement marins, dépassant rarement les 60 cm et qui revêtent, aquariophilie mise à part, un rôle important dans l’alimentation humaine.
Le nom de genre Plectorhinchus dérive du grec “epiplektos” = entrelacé et “rygcos” = museau, en référence aux grosses lèvres riches en replis.
Le nom d’espèce chaetodonoides signifie qu’il ressemble aux Chaetodon, les fameux poissons papillons appartenant à la famille des Chétodontidés (Chaetodontidae), et cela, pas à cause d’une ressemblance physique, mais par les dessins imaginatifs et les mouvements de la forme juvénile qui peut faire penser à un papillon.
Zoogéographie
Plectorhinchus chaetodonoides est chez lui dans les eaux tropicales de l’Indo-Pacifique.

La manière de procéder des jeunes, avec danses voletantes tête en bas, est très différente de la nage des adultes © Giuseppe Mazza
Écologie-Habitat
Il vit parmi les formations coralliennes, souvent dans les lagons, mais également dans les eaux saumâtres des estuaires. Généralement, il ne descend pas en dessous de 30 m de profondeur.
Morphophysiologie
Il peur atteindre les 7 kg et mesurer plus de 70 cm de long, bien que la taille normale, plus modeste, avoisine les 60 cm.
Le corps ovale, aplati, montre de grandes lèvres charnues et une queue bilobée chez les jeunes qui, avec le temps, devient fourchue.
La nageoire dorsale compte 11 ou 12 rayons épineux et 18 à 20 inermes ; l’anale a 3 épines et 7 ou 8 rayons inermes ; les ventrales 1 rayon épineux et 5 mous et les pectorales 16 ou 17 rayons inermes. Le plus surprenant est la différence de forme, de dessins et de couleurs entre les jeunes et les adultes.
La forme juvénile, jusqu’à environ 10 cm, présente une livrée marron clair et quelques grandes taches blanches cerclées de sombre qui rompt le contour pour des raisons mimétiques imitant en plus, comme effet dissuasif, un ver vénéneux.

Les adultes, pratiquement méconnaissables, peuvent atteindre les 7 kg et plus de 70 cm de long © Giuseppe Mazza
Les adultes, parfaitement à l’opposé, nagent normalement, montrant un fond clair, jaunâtre ou verdâtre, avec d’innombrables taches marron foncé. Les subadultes, jusque vers les 20 cm, présentent à l’inverse un fond pratiquement blanc et des taches relativement grandes très foncées. Il y a de quoi tromper les experts et seules les observations dans les grands aquariums publics ont permis de vérifier le phénomène.

Les subadultes, jusqu’à 20 cm, présentent cette livrée intermédiaire où, à grands traits, on pressent la transition © Giuseppe Mazza
Éthologie-Biologie reproductive
Plectorhinchus chaetodonoides est un poisson principalement nocturne qui se nourrit de mollusques, de crustacés et de petits poissons.
Les adultes passent souvent la journée cachés dans des grottes submergées se réunissant seulement pour la reproduction en pleine mer.
La croissance des larves est très lente et 14 années sont nécessaires pour doubler les populations décimées par les évènements.
La résilience est donc basse et compte tenu de la pêche impitoyable des jeunes pour le marché aquariologique, l’indice de vulnérabilité de l’espèce est monté à 54 sur une échelle de 100.
Synonymes
Gaterin chaetodonoides Lacepède, 1801.
→ Pour des notions générales sur les POISSONS, cliquez ici.
→ Pour des notions générales sur les POISSONS OSSEUX, cliquez ici.
→ Pour des notions générales sur les POISSONS CARTILAGINEUX, cliquez ici.
→ Pour découvrir la BIODIVERSITÉ des POISSONS OSSEUX, cliquez ici
→ Pour découvrir la BIODIVERSITÉ des POISSONS CARTILAGINEUX, cliquez ici.