Famille : Piperaceae
Texte © Pietro Puccio
Traduction en français par Michel Olivié
Cette espèce est originaire du Belize, de la Colombie, du Costa Rica, du Salvador, du Guatemala, du Honduras, du Mexique, du Nicaragua et du Panama où elle pousse en bordure des forêts humides et dans les espaces découverts depuis le niveau de la mer jusqu’à environ 1.500 m d’altitude.
Le nom du genre est le substantif latin “piper, -eris” = poivre, l’épice extraite des fruits du Piper nigrum ; le nom de l’espèce est l’adjectif latin ” auritus, a, um” = qui a de longues oreilles, par allusion à la forme des feuilles.
Noms communs : anison,ear-leaf pepper, false kava, mexican pepper leaf, root beer plant, sacred pepper, Vera Cruz pepper (anglais), acoyo, acullo cimarrón, acuyo, alajan, anisillo, cordoncillo, cordoncillo blanco, hierba santa, hinojo sabalero, hoja de estrella, hoja de jute, hoja santa, hoja de Santa María, momo, monca blanca, pimienta sagrada, Santa María, santilla de comer (espagnol), Anispfeffer, mexicanischer Blatpfeffer (allemand).
Le Piper auritum Kunth (1815) est une espèce herbacée semi-ligneuse ou un arbuste sempervirent haut de 1,5 à 6 m, aux tiges droites, fragiles, noueuses et souvent dotées de racines aériennes à leur base et dont les branches supérieures sont disposées presque horizontalement. Les feuilles, portées sur un pétiole long de 4 à 12 cm et ailé sur une partie de sa longueur, sont simples, alternes, de dimensions et de formes variables, ovales, oblongues ou cordées avec un apex fortement pointu et une base habituellement asymétrique, longues de 20 à 35 cm, de couleur vert clair, finement pubescentes en surface, douces au toucher et aromatiques.
Les inflorescences, portées sur un pédoncule long de 2 à 8 cm, sont des épis axillaires opposés aux feuilles, recourbés ou pendants, de 12 à 25 cm de long et de 0,3 à 0,5 cm de diamètre, qui ont une multitude de minuscules fleurs blanchâtres ou vert pâle, invisibles à l’œil nu et densément disposées le long du rachis. Les fruits sont des drupes de moins de 1 mm de diamètre et sont rarement produits en dehors des zones d’origine de la plante. On la reproduit au moyen de ses graines que l’on sème superficiellement dans un terreau sableux riche en substances organiques maintenu humide à la température de 20 à 22 °C, et par bouturage mais habituellement on a recours aux drageons racinaires qui sont produits en quantité et grâce auxquels la plante se répand rapidement au point de devenir envahissante quand les conditions sont favorables.
C’est une espèce facile à cultiver et à croissance rapide au feuillage particulièrement décoratif que l’on cultive dans les climats tropicaux, subtropicaux et, marginalement, tempérés chauds où elle peut supporter sans dommage des températures allant jusqu’à environ 0 °C. Des températures plus basses, jusqu’à environ -6 °C, détruisent la partie aérienne mais la plante, habituellement, est en mesure de repousser au printemps à partir de ses racines.Elle peut pousser en plein soleil mais elle préfère une exposition partiellement ombragée. Elle n’est pas particulièrement exigeante en ce qui concerne le terrain, à condition qu’il soit bien drainant. Les arrosages en été doivent être réguliers et abondants car elle a besoin d’un sol constamment humide.
Là où le climat ne permet pas de la laisser en permanence à l’extérieur on peut la cultiver en pot dans un terreau sableux, drainant et riche en substances organiques et la placer en hiver dans un milieu protégé, bien éclairé, avec des températures qui ne soient pas de préférence inférieures à 10 °C. Les feuilles, fraîches ou séchées, sont utilisées, en particulier dans la cuisine mexicaine, pour aromatiser divers plats, pour envelopper la viande ou les poissons mis à cuire et pour préparer une sauce verte typique et une liqueur.
Les feuilles contiennent des concentrations élevées de safrole qui leur confèrent un arôme typique qui est un composé aromatique toxique soupçonné d’être cancérigène. Leur usage de ce fait devrait être découragé de quelque façon que ce soit ou du moins limité de manière à éviter les excès. Les feuilles, d’autre part, sont employées depuis des temps reculés dans la médecine populaire pour diverses pathologies.
Synonymes : Artanthe seemanniana Miq. (1854); Piper auritum var. amplifolium C. DC. (1869); Piper auritum var. seemannianum (Miq.) Trel. (1927); Piper perlongipes Trel. (1929); Schilleria aurita (Kunth) Kunth (1839); Piper alstonii Trel. (1940); Piper auritilaminum Trel. (1940); Piper auritilimbum Trel. (1940); Piper heraldi Trel. (1940); Piper heraldi var. amplius Trel. (1940); Piper heraldi var. cocleanum Trel. (1940); Piper rafaeli Trel. (1947).
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