Famille : Araceae
Texte © Pietro Puccio
Traduction en français par Michel Olivié
Le Philodendron hederaceum (Jacq.) Schott (1829) est originaire des forêts humides de l’Amérique du Nord (Mexique), de l’Amérique centrale (Belize, Costa Rica, Salvador, Guatemala, Honduras, Nicaragua et Panama), de l’Amérique du Sud (Bolivie, Brésil, Colombie, Équateur, Guyane française, Guyana, Pérou, Surinam et Venezuela ) et des Caraïbes (Antigua-et-Barbuda, Cuba, Dominique, Guadeloupe, Hispaniola, Jamaïque, Martinique, Montserrat, Porto Rico, Saint-Kitts-et-Nevis, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Trinité-et-Tobago).
Le nom du genre est la combinaison des termes grecs “philos” = ami et “déndron” = arbre, par référence au fait que les espèces appartenant à ce genre grimpent habituellement sur les arbres. Le nom latin de l’espèce, “hederaceum” = hédéracé, de “hedera” = lierre, se réfère à son port grimpant.
Noms communs : heart-leaf ivy, heart leaf philodendron, philodendron, sweetheart plant (anglais), philodendron grimpant (français), filodendro-cordato, filodendro-pendente, hera di sala (portugais), filodendro de hoja acorazonada (espagnol), kletternder Philodendron (allemand).
C’est une plante herbacée, sempervirente, grimpante, semi-épiphyte, dont les tiges de 1 à 3 cm de diamètre forment des racines au niveau des noeuds et qui présente le phénomène de l’hétérophyllie (présence sur la même plante de feuilles de formes différentes). Quand la plante se développe au niveau du sol elle a des feuilles ovées-cordées à l’apex acuminé, longues d’environ 12 cm, larges de 10 cm, de couleur vert foncé et parfois semi-brillantes. Dès qu’elle trouve un support, des arbres ou des rochers, sur lesquels elle grimpe en s’accrochant grâce à ses racines aériennes, ses feuilles deviennent de plus en plus grandes, relativement coriaces et atteignent jusqu’à 40 cm de long et davantage de large. Arrivée à ce stade la plante entre dans sa phase de reproduction.
Les inflorescences, axillaires, solitaires, dressées ou pendantes, sont constituées d’un spadice long jusqu’à 18 cm et entouré d’une spathe coriace, bulbeuse à sa base, longue jusqu’à 20 cm, de couleur verte ou jaune verdâtre tendant parfois vers le rouge dans sa partie interne. Les fleurs sont unisexuées et protogynes (les fleurs femelles sont réceptives avant la maturation des fleurs mâles ce qui empêche l’autofécondation). Les fleurs mâles occupent la partie supérieure du spadice sur une longueur d’environ 10 cm alors que les fleurs femelles sont regroupées dans la partie inférieure sur une longueur d’environ 5 cm et séparées des fleurs mâles par une mince zone stérile. La zone mâle du spadice est de couleur blanc crème ou rosée alors que la zone femelle est d’une couleur vert blanchâtre. Les fruits sont des baies de couleur orange à maturité, longues d’environ 1 cm et contiennent 4 à 6 graines oblongues, de 3 à 5 mm de long et blanchâtres.
On reproduit facilement cette plante par marcottage ou avec des portions de tige comportant 2 ou 3 noeuds qui prennent facilement racine même dans l’eau où la plante peut demeurer et pousser longtemps. On peut cultiver cette espèce à l’extérieur dans les zones tropicales et subtropicales humides où on l’utilise souvent dans les endroits ombragés, comme couvre-sol ou pour recouvrir des rochers et des murs sur lesquels elle adhère grâce à ses racines aériennes. En pot c’est une des plantes d’intérieur les plus cultivées en raison de sa capacité d’adaptation, de la facilité de sa culture et de la rapidité de sa croissance. Elle supporte longtemps d’être placée dans des endroits faiblement éclairés bien qu’une luminosité élevée mais à l’écart du rayonnement direct du soleil contribue à une feuillaison abondante.
Elle a besoin de substrats très poreux, drainants, riches en substances organiques et de températures supérieures à 14/16 °C, les températures optimales se situant autour de 20 à 22 °C. On peut l’utiliser sous forme de plante retombante ou la faire grimper sur des tuteurs recouverts de sphaigne ou d’un matériau synthétique capable de retenir l’humidité. Les arrosages doivent être abondants en été et espacés en hiver en évitant toujours des rétentions d’eau qui peuvent entraîner des risques de pourrissement.
Toutes les parties de cette plante contiennent des substances toxiques, en particulier de l’oxalate de calcium, qui peuvent provoquer des dermatites par simple contact et des réactions, parfois graves, si elles sont mâchées et avalées.
Synonymes : Arum hederaceum Jacq. (1760) ; Pothos hederaceus (Jacq.) Aubl. (1775) ; Philodendron prieurianum Schott (1853) ; Philodendron scandens K.Koch & Sello (1853) ; Philodendron cuspidatum K.Koch & C.D.Bouché (1855) ; Philodendron micans Klotzsch ex K.Koch (1855) ; Philodendron microphyllum K.Koch (1855) ; Philodendron oxyprorum Schott (1856) ; Philodendron acrocardium Schott (1858) ; Philodendron isertianum Schott (1860) ; Philodendron scaberulum C.Wright (1870) ; Philodendron micans var. brevipes Engl. (1899) ; Philodendron micans var. microphyllum (K.Koch) Engl. (1899) ; Philodendron pittieri Engl. (1899) ; Philodendron scandens var. cubense Engl. (1899) ; Philodendron scandens var. cuspidatum (K.Koch & C.D.Bouché) Engl. (1899) ; Philodendron subsessile Gleason (1929) ; Philodendron harlowii I.M.Johnst. (1949) ; Philodendron miduhoi Matuda (1950) ; Philodendron scandens subsp. isertianum (Schott) G.S.Bunting (1968) ; Philodendron scandens f. micans (Klotzsch ex K.Koch) G.S.Bunting (1968) ; Philodendron scandens subsp. prieurianum (Schott) G.S.Bunting (1968) ; Philodendron scandens subsp. cubense (Engl.) I.Arias (1998).