Famille : Tabanidae
Texte © Prof. Santi Longo
Traduction en français par Michel Olivié
Le Taon des chevaux, Philipomyia aprica (Meigen, 1820), est un Diptère de la famille des Tabanidae qui compte environ 3.500 espèces de tailles moyennes et grandes, d’une longueur pouvant atteindre 20 mm et réparties dans toutes les régions du monde.
Elles sont caractérisées par de grands yeux composés, souvent iridescents, plus grands chez les mâles dont la tête est souvent holoptique, c’est-à-dire dont les yeux s’étendent sur le dos jusqu’à se rejoindre dans la zone frontale.
L’appareil buccal, de type piqueur-suceur, est plus robuste chez les femelles qui, après la fécondation, ont besoin de protéines et doivent sucer le sang des plaies qu’elles infligent aux mammifères pour faire mûrir leurs œufs.
Les mâles se nourrissent aussi bien des sérums qui s’écoulent des plaies que de liquides sucrés et de pollen. De nombreuses espèces ont une implication importante sur les plans médical et vétérinaire car elles peuvent transmettre des maladies telles que la filariose, la trypanosomiase et la maladie du charbon.
Le nom du genre Philipomyia est difficile à interpréter. Il se pourrait qu’il soit composé du grec ancien “philos”, ami, et de “myia”, mouche, peut-être parce que c’est une mouche que l’on voit souvent, telle une amie, en compagnie de certains mammifères, en particulier les bovins et les équidés, dont elle suce le sang mais aussi plus simplement et avec une petite erreur de transcription de “Philippomyia“, c’est-à-dire “la mouche qui aime les chevaux”.
Le nom de l’espèce aprica, en latin “bien ensoleillée, exposée au soleil” fait en revanche clairement allusion aux endroits fréquentés par les adultes.
Zoogéographie
Philipomyia aprica est présente de l’Espagne à la France, au Nord et au Sud de l’Italie, à la Belgique et jusqu’au Sud des Carpates, à la Russie d’Europe et au Caucase, au Moyen-Orient et en Asie centrale.
Écologie-Habitat
Pendant la saison d’été c’est un des Taons les plus communs surtout dans les prés, les tourbières et les pâturages de montagne où les adultes visitent les fleurs d’Apiacées et se nourrissent de leur nectar et de leur pollen.
Les femelles, très actives, explorent leur territoire et, une fois fécondées, sont attirées par les odeurs émises par les grands ruminants mais peuvent aussi piquer les humains.
Morphophysiologie
Les adultes ont un corps trapu. Les femelles mesurent environ 18 mm alors que les mâles sont d’environ 15 mm.
Le troisième article des antennes est rouge foncé avec une pointe marron et une petite dent dans la partie supérieure.
Sa forme est plus pointue et tournée vers l’avant que celle de sa congénère Philipomyia graeca (Fabricius, 1794) dont le corps est en général rougeâtre et qui est présente dans le Nord de l’Italie.
Ses yeux composés sont très grands. Ils ont une couleur rouge-marron avec des reflets verts et brillants dont l’intensité varie selon l’angle d’incidence de la lumière. En conséquence, chez les femelles où ils sont légèrement espacés, ils sont généralement verts alors que chez les mâles, où ils sont en contact sur le dos, ils sont rouges.
La partie dorsale du second segment du thorax ou tergite métathoracique est plus ou moins marron et poilue. Les pattes sont jaunes-brunâtres.
Les ailes sont translucides et jaunes-brunâtres. La seconde paire d’ailes est transformée en balanciers de couleur jaune-brunâtre.
Les segments de l’abdomen sont brunâtres. Leur bord inférieur est de couleur claire. Les œufs sont fusiformes, rayés, de couleur grisâtre.
Les larves, blanchâtres et fusiformes, ont une tête petite et sont de type amphipneustique, c’est-à-dire dotées de stigmates respiratoires au niveau du premier segment du thorax et de stigmates abdominaux qui débouchent sur une structure en forme de siphon.
Éthologie-Biologie reproductive
Les adultes sont floricoles et se nourrissent de pollen et de nectar.
Les accouplements ont lieu au cours des heures de la matinée et de la soirée. Les femelles ont besoin de prélever environ 0,4 g de sang par jour pour pondre une centaine d’œufs dans des zones marécageuses où les larves capturent de petits insectes, des crustacés, des mollusques et des nématodes.
Les larves vivent environ deux ans au cours desquels elles subissent de nombreuses mues avant de se transformer en pupes puis en adultes.
Synonymes
Tabanus apricus Meigen, 1820; Tabanus infuscatus Loew, 1858; Tabanus zizaniae Leclercq, 1957.