Ocyurus chrysurus

Famille : Lutjanidae

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Texte © Giuseppe Mazza

 

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Traduction en français par Michel Olivié

 

Long d’environ 40 cm et au maximum de 86,3 cm avec un poids de 4,1 kg, Ocyurus chrysurus est répandu du Massachusetts et des Bermudes jusqu’à San Paolo du Brésil.

Long d’environ 40 cm et au maximum de 86,3 cm avec un poids de 4,1 kg, Ocyurus chrysurus est répandu du Massachusetts et des Bermudes jusqu’à San Paolo du Brésil © Allison & Carlos Estape

Le Vivaneau à queue jaune (Ocyurus chrysurus Bloch, 1791) appartient à la classe des Actinopterygii, les poissons aux nageoires rayonnées, au grand ordre des Perciformes qui compte plus de 7.000 espèces et à la famille des Lutjanidae qui se trouvent dans les mers tropicales et subtropicales du monde entier et comprennent 17 genres et 113 espèces.

Ce sont les poissons que l’on appelle en anglais les snappers (de snap = casser, broyer) à cause de leur voracité comparable à celle des vrais dentés comme Dentex dentex mais qui sont toutefois assignés sur le plan taxonomique à la famille des Sparidae.

Chez les adultes le lobe supérieur de la nageoire caudale, très fourchue, est plus long. La livrée de Ocyurus chrysurus est coupée horizontalement en deux par une bande jaune.

Chez les adultes le lobe supérieur de la nageoire caudale, très fourchue, est plus long. La livrée est coupée horizontalement en deux par une bande jaune © François Libert

Par leur comportement, leur aspect et leur régime alimentaire ce sont néanmoins des poissons très similaires, ce qui fait que cette espèce a été décrite par Bloch en 1791 sous le nom de Sparus chysurus puis de Sparus semiluna par Lacépède en 1802 et que les deux familles appartiennent au sous-ordre des Percoidei.

Le nom du genre Ocyurus est issu, par référence à la queue fourchue des martinets tels que Apus pallidus, du grec “ocy”, martinet et “oura”, queue alors que le nom de l’espèce chrysurus qui indique que sa nageoire caudale est nettement fourchue et jaune vient du grec “chryso”, or et “oura “, queue.

La partie supérieure, souvent bleuâtre, est constellée de taches jaunes alors que la partie ventrale est argentée avec des lignes fines rougeâtres.

La partie supérieure, souvent bleuâtre, est constellée de taches jaunes alors que la partie ventrale est argentée avec des lignes fines rougeâtres © Allison & Carlos Estape

Zoogéographie

Très répandu dans les Bahamas Ocyurus chrysurus est présent dans l’Ouest de l’Atlantique, du Massachusetts et des Bermudes au golfe du Mexique et à la mer des Caraïbes, puis, côté Sud, au Brésil jusqu’à San Paolo.

Grâce peut-être aux larves transportées par les courants il a pour finir été observé dans l’Est de l’Atlantique sur les côtes des îles du Cap Vert.

Écologie-Habitat

Ici elles sont bien visibles. La couleur de fond en haut peut être aussi violacée ou rouge.

Ici elles sont bien visibles. La couleur de fond en haut peut être aussi violacée ou rouge © www.MBARA.org

Le Vivaneau à queue jaune évolue en général au-dessus des formations madréporiques entre 10 et 70 m de profondeur mais on peut le rencontrer aussi dans des eaux plus basses, jusqu’à 180 m, seul ou dans de petits bancs, souvent associé à d’autres Lutjanidae et même à un rouget, le Mulloichdichthys martinicus, qui emprunte ses couleurs pour se camoufler dans le banc.

Les adultes fréquentent généralement le même secteur durant de longues périodes.

Les juvéniles, souvent regroupés en petits bancs, grandissent cachés dans les prairies de posidonies mais on les trouve aussi dans des eaux basses sur des fonds rocheux.

Ocyurus chrysurus se déplace seul ou en bancs, souvent associé à d'autres espèces comme ce rouget (Mulloidichthys martinicus) qui emprunte sa couleur pour passer inaperçu.

Il se déplace seul ou en bancs, souvent associé à d’autres espèces comme ce rouget (Mulloidichthys martinicus) qui emprunte sa couleur pour passer inaperçu © Allison & Carlos Estape

Morphophysiologie

Ocyurus chrysurus peut atteindre 86,3 cm avec un poids maximal attesté de 4,1 kg mais sa taille habituelle se situe aux environs de 40 cm. Son corps est allongé, sa tête pointue et son profil symétrique.

Les narines antérieures et postérieures sont deux simples trous placés des deux côtés du museau.

Le contour du pré-opercule est dentelé tandis que son rebord inférieur est denté.

La bouche de Ocyurus chrysurus est relativement grande. La mâchoire supérieure est moyennement protractile. Les dents, coniques et pointues, dotées de canines sur le devant, sont disposées sur une ou plusieurs rangées sur chaque mâchoire et à l'intérieur de la bouche.

Sa bouche est grande. La mâchoire supérieure est protractile. Les dents, coniques et pointues, dotées de canines sur le devant, sont disposées sur une ou plusieurs rangées sur chaque mâchoire et à l’intérieur de la bouche © Allison & Carlos Estape

La partie sous l’œil et les mâchoires est dépourvue d’écailles. Celles-ci, par contre, sont présentes sur les joues et l’opercule, y compris sur la base de la nageoire dorsale et de la nageoire anale. Elles se superposent parallèlement sur les côtés du corps et en diagonale au-dessus de la ligne latérale. La bouche est relativement grande. La mâchoire supérieure, moyennement protractile, glisse en se refermant sous la pommette sur une bonne partie de sa longueur.

Les dents coniques et pointues comportent des canines sur le devant et sont disposées sur une ou plusieurs rangées sur les deux mâchoires.

Il en existe d’autres sur le vomer qui sont serrées comme chez d’autres Lutjanidae et forment une tache faite de points disposés en forme d’ancre à l’axe mince et allongé. Enfin, en haut de la bouche, il y a une plaque de dents palatines par côté.

La nageoire dorsale a 10 rayons épineux et 12 à 14 rayons mous. La nageoire anale a 3 rayons épineux et 8 ou 9 rayons inermes.

Les nageoires pectorales, pointue et inermes tout comme les nageoires pelviennes, comptent 15 ou 16 rayons.

La nageoire caudale, qui est échancrée chez les juvéniles, est fortement fourchue chez les adultes et a des lobes très allongés chez les poissons de grande taille dont le lobe supérieur est plus long.

La livrée est caractérisée par une bande horizontale jaune et brillante qui sépare le poisson en deux. Elle traverse l’œil et va de la pointe du museau au pédoncule caudal où elle s’élargit en colorant également les nageoires.

La partie supérieure de cette bande est constellée de taches jaunes disposées sur un fond gris argenté, bleu, violacé ou rosé. En dessous le poisson est de couleur argentée et comporte de fines lignes rougeâtres ou jaunes, alternées et souvent à peine visibles. La nageoire dorsale est toujours jaune. La nageoire anale est moins fortement colorée ou tend vers le blanc de même que les nageoires pelviennes. Les longues nageoires pectorales sont translucides. La bande jaune est également présente chez les juvéniles. Dans les premiers temps elle part derrière l’œil et rejoint le pédoncule caudal.

Éthologie-Biologie reproductive

Les juvéniles de Ocyurus chrysurus se nourrissent essentiellement de plancton.

Ocyurus chrysurus se nourrit quand il est jeune de plancton puis, de plus en plus, de poissons, de crustacés, de gastéropodes et de céphalopodes.

Ocyurus chrysurus se nourrit quand il est jeune de plancton puis, de plus en plus, de poissons, de crustacés, de gastéropodes et de céphalopodes © Allison & Carlos Estape

Les adultes capturent en plus, en particulier la nuit, des poissons, des crustacés, des vers, des gastéropodes et des céphalopodes.

Le Vivaneau à queue jaune atteint la maturité sexuelle à l’âge de 2 ans quand il est long d’environ 20 à 30 cm. Sa durée de vie maximale est de 17 à 19 ans.

La reproduction peut avoir lieu à n’importe quelle période mais avec des pics différents suivant les secteurs. À Cuba les pontes s’effectuent surtout en avril, puis, dans une moindre mesure, en septembre, au Brésil entre septembre et octobre, puis en février et mars.

Les œufs fécondés sont confiés aux courants et éclosent rapidement environ au bout de 24 heures.

Ocyurus chrysurus se reproduit toute l'année avec des pics variant selon les secteurs. Les œufs sont confiés aux courants et éclosent 24 heures après.

Il se reproduit toute l’année avec des pics variant selon les secteurs. Les œufs sont confiés aux courants et éclosent 24 heures après © Allison & Carlos Estape

La chair de Ocyurus chrysurus est très bonne. Il est pêché par les touristes pour le plaisir et par les professionnels avec des nasses, des palangres et des filets. Dans toute son aire de répartition c’est une espèce très importante pour l’alimentation humaine. Des élevages ont été créés.

Ces dernières années la pêche en Floride a été réglementée et limitée à environ 7.000 tonnes par an. Il en a été de même au Mexique et à Cuba c’est environ 500 tonnes de poissons qui sont pêchées.

Un juvénile de Ocyurus chrysurus à la queue encore échancrée. Il sera adulte aux environs de 2 ans et aura une espérance de vie de 17 à 19 ans mais on ignore l'évolution des populations.

Un juvénile à la queue encore échancrée. Il sera adulte aux environs de 2 ans et aura une espérance de vie de 17 à 19 ans mais on ignore l’évolution des populations © Allison & Carlos Estape

Le Brésil est le principal exportateur au monde de cette espèce bien que, comme pour tous les prédateurs des Caraïbes, sa chair présente un risque de ciguatera, une grave intoxication alimentaire qui survenir en théorie si ces poissons ont capturé des animaux qui ont accumulé dans leurs tissus la toxine produite par le dinoflagellé Gambierdiscus toxicus.

La résilience de cette espèce est moyenne, le temps minimal nécessaire au doublement de ses effectifs étant de 1,4 à 4,4 ans. Sa vulnérabilité à la pêche est globalement modérée et s’établit à 38 sur une échelle de 100 mais on n’a pas de données précises sur l’évolution de ses effectifs.

La Liste Rouge de l'UICN des espèces menacées ne se prononce donc pas par manque de données. Ici des subadultes mêlés au rouget Mulloidychthys martinicus.

La Liste Rouge de l’UICN des espèces menacées ne se prononce donc pas par manque de données. Ici des subadultes mêlés au rouget Mulloidychthys martinicus © Wolfram Sander

Ocyurus chrysurus figure de ce fait depuis 2015 avec la mention “DD, Data deficient”, c’est-à-dire “Données manquantes”, dans la Liste Rouge de l’UICN des espèces menacées.

Synonymes

Sparus chrysurus Bloch, 1791; Lutjanus chrysurus (Bloch, 1791); Mesoprion chrysurus (Bloch, 1791); Anthias rabirrubia Bloch & Schneider, 1801; Sparus semiluna Lacepède, 1802; Mesoprion aurovittatus Agassiz, 1831; Ocyurus aurovittatus (Agassiz, 1831); Ocyurus rijgersmaei Cope, 1871.

 

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