Mauritiella armata

Famille : Arecaceae


Texte © Pietro Puccio

 

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Traduction en français par Michel Olivié

 

La Mauritiella armata atteint 20 m de haut et a des troncs de 8 à 14 cm de diamètre © G. Mazza

La Mauritiella armata atteint 20 m de haut et a des troncs de 8 à 14 cm de diamètre © G. Mazza

Cette espèce est originaire de la Bolivie, du Brésil (Acre, Alagoas, Amazonas, Amapa, Bahia, Ceara, District Fédéral de Brasilia, Espirito Santo, Goias, Fernando de Noronha, Maranhao, Mato Grosso, Mato Grosso do Sul, Minas Gerais, Para, Paraiba, Pernambuco, Piaui, Rio de Janeiro, Rio Grande do Norte, Rondônia, Roraima, Sao Paulo, Sergipe, Tocatins et Trindade), de la Colombie, de l’Équateur, du Guyana, du Pérou, du Surinam et du Vénézuela où elle pousse dans les espaces ouverts des forêts pluviales, souvent le long des cours d’eau ou dans les savanes, sur des sols humides en permanence et généralement à basse altitude.

Le nom du genre est le diminutif de Mauritia, à cause de sa ressemblance, en version réduite, avec ce genre. Le nom de l’espèce est l’adjectif latin “armatus, a, um” = armé, par allusion aux épines présentes sur le tronc.

Noms communs : multistemmed buriti palm (anglais), buriticello (Bolivie), carana, carana-de-espinhos, buritirana, buriti-bravo, buriti-mirim, buritizeiro-bravo, buritizinho, inaja, xiriri (Brésil), cananguchillo (Colombie), moretillo (Équateur), aguajillo, cahuaia (Pérou), morichito, uliya (Vénézuela).

La Mauritiella armata (Mart.) Burret (1935) est une espèce dioïque cespiteuse, rarement solitaire, aux troncs élancés, droits et blanchâtres de 5 à 20 m de haut et de 8 à 14 cm de diamètre sur lesquels on peut voir la trace laissée par les feuilles tombées sous la forme d’anneaux distants entre eux d’environ 10 cm et qui sont hérissés, au moins en partie basse, de racines adventives épineuses , coniques, longues de 1 à 3 cm qui, près de la base des troncs, s’enracinent en formant une masse de racines. Les feuilles sont légèrement costapalmées, rédupliquées, presque circulaires, larges de 1 à 1,4 m, de couleur vert foncé et brillantes en partie supérieure, recouvertes d’une pruine blanc-bleuâtre en partie basse, profondément subdivisées presque jusqu’à la base en 30 à 80 segments linéaires-lancéolés longs dans la partie médiane de 0,6 à 1,2 m, larges de 1,5 à 3,5 cm et à l’apex pointu et pendant. Les pétioles sont longs de 60 à 80 cm, inermes, de section ovale et recouverts d’une pruine blanchâtre.

Les inflorescences mâles et femelles, disposées sur des individus différents, sont identiques et se forment au milieu des feuilles (elles sont interfoliaires) avec des ramifications de second ordre. Elles ont jusqu’à environ 1 m de long et sont d’abord droites puis pendantes. Les fruits sont sphériques à ovoïdes, longs de 2,5 à 3,5 cm et d’un diamètre de 2 à 3 cm et ont un épicarpe recouvert d’écailles rhomboïdales brun-rougeâtre alignées verticalement. Ils contiennent une seule graine ellipsoïdale et blanche. On reproduit cette plante au moyen de ses graines que l’on plonge au préalable dans de l’eau pendant deux jours et que l’on sème dans un terreau maintenu humide à la température de 26 à 28 °C. La durée de germination varie de quelques mois à un an.

Plante femelle avec deux inflorescences et une infrutescence. À droite un détail du tronc hérissé de racines adventives épineuses coniques © Giuseppe Mazza

Plante femelle avec deux inflorescences et une infrutescence. À droite un détail du tronc hérissé de racines adventives épineuses coniques © Giuseppe Mazza

C’est une espèce qui a un fort potentiel sur le plan ornemental et sur le plan paysager. Elle peut être cultivée dans les zones au climat tropical et subtropical où les températures inférieures à 10 °C sont exceptionnelles et de très courte durée et caractérisées par une humidité ambiante élevée. On peut l’utiliser aussi dans de petits jardins, étant donné ses dimensions réduites, en ayant soin de choisir un emplacement éloigné des lieux de passage en raison des épines présentes sur le tronc. De croissance rapide elle a besoin d’une exposition en plein soleil ou, tout au plus, d’un léger ombrage et n’est pas particulièrement exigeante en ce qui concerne le sol, même peu drainant, de légèrement acide à légèrement alcalin, maintenu constamment humide.

De la pulpe des fruits on extrait une boisson avec ajout de sucre et de farine de manioc © Giuseppe Mazza

De la pulpe des fruits on extrait une boisson avec ajout de sucre et de farine de manioc © Giuseppe Mazza

On peut cultiver des spécimens jeunes en pot pour décorer des espaces ouverts, là où le climat le permet, ou des serres, des vérandas et des jardins d’hiver, à un emplacement le plus lumineux possible et avec des taux élevés d’humidité, des températures diurnes qui soient dans l’idéal de 24 à 28 °c et des minima nocturnes qui ne soient pas inférieurs à 16 °C.

De la pulpe huileuse et acidulée des fruits on extrait une boisson à laquelle on ajoute du sucre et de la farine de manioc (la cassave).

Les segments des feuilles sont employées localement pour fabriquer des paniers et autres objets artisanaux.

Synonymes : Mauritia aculeata Mart. (1824); Mauritia armata Mart. (1824); Mauritia martiana Spruce (1869); Lepidococcus armatus (Mart.) H.Wendl. & Drude (1878); Oenocarpus dealbatus H.Wendl. (1878); Mauritia peruviana Becc. (1918); Mauritia huebneri Burret (1929); Mauritia intermedia Burret (1929); Mauritiella duckei Burret (1935); Mauritiella huebneri (Burret) Burret (1935); Mauritiella intermedia (Burret) Burret (1935); Mauritiella martiana (Spruce) Burret (1935); Mauritiella peruviana (Becc.) Burret (1935); Mauritiella campylostachys Burret (1942); Mauritiella macrospadix Burret (1942); Mauritiella nannostachys Bur- ret (1942); Lepidococcus duckei (Burret) A.D.Hawkes (1952); Lepidococcus huebneri (Burret) A.D.Hawkes (1952); Lepidococcus intermedius (Burret) A.D.Hawkes (1952); Lepidococcus martianus (Spruce) A.D.Hawkes (1952); Lepidococcus peruvianus (Becc.) A.D.Hawkes (1952); Lepidococcus pumilus (Wallace) H. Wendl. & Drude ex A.D. Hawkes (1952); Mauritia campylostachys (Burret) Balick (1981); Mauritia duckei (Burret) Balick (1981); Mauritia macrospadix (Burret) Balick (1981); Mauritia nannostachys (Burret) Balick (1981).

 

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