Famille : Lamiaceae
Texte © Pietro Puccio
Traduction en français par Michel Olivié
Cette espèce est originaire de l’ Afrique du Sud (province du Cap, KwaZulu-Natal et Transvaal) où elle pousse parmi les rochers dans les prairies ou à la lisière des forêts.
Le nom du genre est issu de la combinaison des termes grecs “léon” = lion et “ôtos” = oreille, a cause du duvet sur la lèvre supérieure de la fleur qui la ferait ressembler à l’oreille d’un lion ; le nom de l’espèce est issu de la combinaison des termes grecs “léon” = lion et “oura” = queue, par référence à l’inflorescence qui rappellerait la queue d’un lion.
Noms communs : lion’s ear, lion’s tail, lion’s claw, minaret flower, wild dagga (anglais), leonotis (italien), oreille de lion, queue de lion (français), oreilhas-de-leao, rabo-de-leao (portugais), cola de leon, oreja de leon (espagnol) , Löwenohr, Löwenschwanz (allemand).
Le Leonotis leonurus (L.) R. Br. (1811) est un buisson pérenne sempervirent ou semi-sempervirent qui a une base ligneuse d’où partent des tiges herbacées droites à section quadrangulaire, non ramifiées, recouvertes d’un léger duvet et d’une hauteur pouvant atteindre environ 2 m.
Les feuilles sont opposées, linéaires ou lancéolées, longues de 5 à 10 cm et larges de 1 à 2 cm, de couleur vert mat avec des bords légèrement crénelés-sérulés dans la moitié supérieure. Les inflorescences sont droites et ont de nombreuses fleurs tubulaires longues de 3 cm, de couleur orange, recouvertes à l’extérieur d’un duvet épais de la même couleur et disposées en faux verticilles qui se forment en automne en se plaçant en rangs l’un sur l’autre autour des nœuds. Il existe des variétés de couleur blanche, abricot et rouge.
Le fruit est celui, typique, des Lamiaceae. Il est subdivisé à maturité en quatre akènes (les fruits secs indéhiscents contenant une seule graine) bruns et longs de 6 mm. On reproduit cette plante en été au moyen de ses graines, par bouturage, même dans l’eau, et par division. Elle s’autodissémine facilement.
C’est une espèce d’une valeur ornementale remarquable et facile à cultiver. Elle a besoin d’une exposition en plein soleil ou, au plus, d’un léger ombrage et, en été, d’arrosages réguliers mais espacés dans le temps afin de permettre au sol de s’assécher. Elle peut même résister à des périodes prolongées de sécheresse. Elle n’est pas particulièrement exigeante en matière de sol, même pauvre, pourvu qu’il soit bien drainé car elle ne supporte pas les stagnations hydriques qui peuvent provoquer des pourrissements qui lui sont fatals.
Elle résiste aussi bien à des températures élevées qu’à des températures relativement basses ; autour de 0 °C la partie aérienne est détruite mais la base ligneuse peut résister jusqu’à -5 °C et recommencer à pousser au printemps. Elle offre de plus une certaine résistance à la salinité et peut de ce fait être employée dans les jardins à proximité de la mer.
Il est utile, pour lui permettre de conserver sa compacité, de la tailler légèrement à la fin de la floraison ou au début du printemps. Là où le climat ne permet pas de la cultiver en permanence en plein air on peut l’utiliser, vu la rapidité de sa croissance, comme une plante annuelle en semant ses graines en hiver dans un milieu protégé et la plantant sur place au début du printemps. On peut aussi la cultiver en pot pour la décoration des patios, des terrasses, des serres et des vérandas bien éclairées dans un substrat riche, bien drainant, en l’arrosant régulièrement en été, modérément en hiver et en ajoutant périodiquement des engrais riches en phosphore. Elle est utilisée aussi, de manière limitée, sous forme de fleurs coupées.
Les tiges et les feuilles sont largement et diversement utilisées pour leurs propriétés anti-inflammatoires dans la médecine traditionnelle contre la fièvre, les maux de tête, la toux et d’autres pathologies comme la dysenterie et l’asthme. Les principaux principes actifs qu’elle contient sont léonurine et la marrubiine, ainsi que des tannins et de la saponine.
Synonymes : Phlomis leonurus L. (1753); Leonurus africanus Mill. (1768); Leonurus superbus Medik. (1784); Leonurus grandiflorus Moench (1794); Phlomis speciosa Salisb. (1796); Hemisodon leonurus (L.) Raf. (1837).
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