Hymenaea courbaril

Famille : Fabaceae


Texte © Pietro Puccio

 

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Traduction en français par Michel Olivié

 

L'Hymenaea courbaril est un arbre de l'Amérique centrale qui atteint 40 m de haut, au tronc large de plus d'un mètre. Sa résine aromatique appelée copal sert pour des vernis et comme encens. Grosses gousses. Espèce souvent utilisée dans les programmes de reboisement. Usages alimentaires et médicinaux © Giuseppe Mazza

L'Hymenaea courbaril est un arbre de l'Amérique centrale qui atteint 40 m de haut, au tronc large de plus d'un mètre. Sa résine aromatique appelée copal sert pour des vernis et comme encens. Grosses gousses. Espèce souvent utilisée dans les programmes de reboisement. Usages alimentaires et médicinaux © Giuseppe Mazza

Cette espèce est originaire d’Antigua-et-Barbuda, de la Bolivie, du Brésil (Amapa, Amazonas, Bahia, Ceara, Goias, Maranhao, Mato Grosso, Para, Paraiba et Piaui), de la Colombie, de Cuba, de la Dominique, du Salvador, de la Jamaïque, de la Grenade, de la Guadeloupe, du Guatemala, de Guyana, de la Guyane française, d’Haïti, du Honduras, de la Martinique, du Mexique (Campeche, Guerrero, Jalisco, Nayarit, Oaxaca et Veracruz), de Montserrat, du Panama, du Pérou (Loreto et Madre de Dios), de Porto Rico, de la République dominicaine, de Ste-Lucie, de St-Vincent-et-les-Grenadines, du Surinam et du Vénézuela où elle pousse dans des espaces ouverts sur des sols principalement sableux et acides dans des zones caractérisées par une pluviosité annuelle élevée, depuis le niveau de la mer jusqu’à environ 800 m d’altitude.

Le nom du genre vient du latin”hymenaeus” = mariage, par allusion aux feuilles qui sont composées de deux folioles. Le nom de l’espèce est un de ceux qui sont utilisés localement.

Noms communs : amami-gum, Brazilian copal, South American-locust, stinking breath, West Indian-locust (anglais), caroubier de la Guyane, copa de Brésil, courbaril, gomme animée (français), castanheire-de-bugre, cuapinol, farinheira, guapinole, jabai, jatoba, jitai, jutai, jutai-açu, jutai-bravo, jutai-grande (portugais-Brésil), algaborillo, algarrobo, copal, cupinol, curbaril, guapinol, palo de sangre, paquio (espagnol), Heuschreckenbaum (allemand).

L’ Hymenaea courbaril L. (1753) est un arbre haut ordinairement de 30 à 40 m, au tronc droit d’un diamètre pouvant dépasser 1 m, à l’écorce lisse et grisâtre et aux racines tabulaires (comparables à des piliers qui aident à soutenir les grands arbres) chez les spécimens les plus âgés et hautes jusqu’à environ 1 m. Les feuilles, portées sur un pétiole long de 1,5 à 2 cm, sont alternes et composées de deux folioles sous-sessiles, oblongues, au bord entier et à l’apex pointu ou formant un angle obtus, asymétriques par rapport à la nervure centrale, coriaces, de couleur vert foncé et brillantes en partie supérieure, plus claires en partie basse, de 5 à 10 cm de long et de 3 à 5 cm de large. Les inflorescences sont des panicules terminales longues de 10 à 15 cm qui portent des fleurs bisexuées blanchâtres parfois teintées de pourpre, d’environ 3,5 cm de diamètre. Elles ont un calice constitué de 4 sépales concaves, oblongs-ovés de 1 à 2 cm de long et tomenteux, une corolle comportant 5 pétales elliptiques inégaux, de 1,5 à 2 cm de long et de 1 cm de large et 10 étamines blanches, longues de 2,5 à 3,5 cm. Les fruits sont des gousses indéhiscentes (qui ne s’ouvrent pas à maturité), ligneuses, de section ovale, de 4 à 16 cm de long, de 2 à 6 cm de large et de 2 à 3 cm d’épaisseur, de couleur brun rougeâtre. Les fruits contiennent de 1 à 5 graines elllipsoïdes légèrement aplaties, de 2 à 3 cm de long et de 1,8 à 2,5 cm de large, de couleur rouge brun, brillantes et plongées dans dans une pulpe farineuse blanchâtre comestible mais à l’odeur plutôt désagréable.

On reproduit cette plante en semant ses graines, que l’on incise au préalable et que l’on plonge pendant trois jours dans de l’eau qui doit être changée fréquemment, dans un terreau sableux maintenu humide à la température de 26 à 28 °C. La durée de germination est de 2 à 4 semaines et la première floraison survient au bout de 8 à 12 ans.

C’est une espèce que l’on cultive dans les régions aux climats tropical et subtropical humide. Elle a besoin d’une exposition de préférence en plein soleil. Elle s’adapte à divers types de sols, même pauvres, et supporte aussi bien les rétentions d’eau que les périodes de sécheresse.

Fruits, gousses et résine. Elle se forme sur les cicatrices de l'écorce et dans le sous-sol (morceaux gris). Des gousses on extrait une précieuse poudre comestible © Charles Brewer Carias

Fruits, gousses et résine. Elle se forme sur les cicatrices de l'écorce et dans le sous-sol (morceaux gris ). Des gousses on extrait une précieuse poudre comestible © Charles Brewer Carias

Elle est cultivée principalement pour son bois de couleur brun rougeâtre, dur, lourd et au grain fin. Bien qu’il ne soit pas facile à travailler il est utilisé en menuiserie, pour les constructions rurales et navales, les encadrements, pour la fabrication de contre-plaqué et surtout, vu son bel aspect une fois façonné, pour la réalisation de meubles de prix, dans les placages, pour les revêtements et la fabrication d’objets d’art, de matériels de sport et d’instruments de musique. La résine aromatique de couleur orange qui suinte de l’écorce et qui se solidifie sur l’arbre ou tombe sur le sol, appelée copal, est utilisée comme base pour des vernis et dans certaines localités comme encens. L’écorce riche en tanins et la résine qui a des propriétés antifongiques sont depuis longtemps employées diversement dans la médecine traditionnelle pour différentes pathologies. La pulpe à la saveur douce qui entoure les graines est parfois consommée localement malgré son odeur désagréable, telle quelle ou pour servir à la préparation d’une boisson rafraîchissante et, après fermentation, d’ une boisson alcoolisée.

Cette espèce est souvent utilisée dans les programmes de reboisement des zones dégradées mais son emploi comme plante d’ornement est limité par ses gousses pesantes qui, en pourrissant sur le sol, dégagent une odeur désagréable.

Synonymes : Hymenaea resinifera Salisb. (1796); Hymenaea animifera Stokes (1812); Hymenaea candolleana Kunth (1823); Hymenaea retusa Hayne (1830); Hymenaea courbaril var. obtusifolia Ducke (1925); Hymenaea multiflora Kleinhoonte (1926); Inga megacarpa M.E.Jones (1929).

 

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