Famille : Arecaceae
Texte © Alessandro Marini
Traduction en français par Michel Olivié
Hydriastele macrospadix (Burret) W. J. Baker & Loo est originaire de l’archipel des îles Salomon dans le Sud de l’océan Pacifique où elle pousse dans les forêts pluviales des plaines et des hauts-plateaux, surtout dans les îles Bougainville et Santa Isabella.
Le nom du genre Hydriastele vient du préfixe grec “hydro” = relatif à l’eau et de “stéle” = colonne, par référence aux troncs droits et élancés des spécimens qui poussent à proximité de l’eau.
Le nom de l’espèce macrospadix est issu des termes grecs “macros” = grand et “spàdix” = spadice, par référence aux dimensions de l’inflorescence.
Noms communs : Solomon Nimph Palm (anglais), Kanana, Kuritu, Niniu (dialectes de l’archipel des îles Salomon).
Hydriastele macrospadix est une espèce dont le tronc unique, droit et mince atteint 40 m de haut avec un diamètre de 25 cm. Il est de couleur gris clair et comporte des anneaux qui correspondent aux cicatrices laissées par les feuilles qui sont tombées.
La couronne foliaire, large jusqu’à 5 m, est de forme sphérique et composée de 20 à 25 feuilles pennées, très recourbées, de couleur vert foncé, longues jusqu’à 2 m et portées par des pétioles d’environ 50 cm.
Le rachis foliaire et le pétiole sont recouverts d’écailles marron foncé jusqu’à la gaine qui prolonge le pétiole et entoure complètement le tronc. La gaine est recouverte d’une mince couche de cire et est longue d’environ 90 cm. Elle a une couleur vert claire tendant vers le blanchâtre et est bien visible dans la partie haute du tronc.
Les feuilles pennées sont composées d’environ 30 pinnules implantées de façon régulière sur le rachis sur deux niveaux symétriques qui forment un V.
Les pinnules sont lancéolées et raides, longues de 80 à 100 cm, larges de 2,5 à 3,5 cm, de couleur vert foncé en partie supérieure et vert bleuâtre en partie basse et ont un apex tronqué et denté qui pend vers le bas.
Hydriastele macrospadix est une espèce monocaule. L’inflorescence coïncide avec les anneaux du tronc et sort de dessous la gaine. Elle est longue de 50 à 90 cm et porte de 10 à 25 rachéoles dépourvues de bractées pédonculaires, longues de 25 à 35 cm et larges d’environ 2 mm. Les rachéoles sont glabres, pendent vers le bas et portent environ 150 triades de fleurs composées d’une fleur femelle et de deux fleurs mâles de couleur rouge ou rose.
Le fruit, de couleur rouge et brillant, est de forme ovoïdale, long d’environ 16 mm et large de 8 mm. Il contient une seule graine dont l’endosperme est sillonné par des lignes de différentes couleurs.
Hydriastele macrospadix se différencie de Hydriastele begunii qui est plus connue et de toutes les autres espèces de son genre par l’endosperme rainuré de sa graine et ses pinnules à l’apex tronqué et denté.
Hydriastele macrospadix est considérée comme étant un palmier d’une valeur appréciable sur le plan esthétique et est recherchée par les jardins botaniques et les collectionneurs, bien que sa culture ne soit pas encore très répandue. Elle peut pousser dans les climats tropicaux, subtropicaux et même tempérés chauds où la température toutefois ne descend jamais à 0 °C. Des conditions de froid prolongées peuvent entraîner le dépérissement et même la mort de la plante.
Étant donné qu’elle est originaire de la forêt pluviale elle privilégie les expositions à l’ombre quand elle est jeune mais, une fois adulte, elle préfère le plein soleil. Elle pousse bien dans un sol acide à légèrement alcalin, bien drainé et maintenu constamment humide à la température de 26 à 28 °C. car elle ne supporte pas la sécheresse. Elle résiste assez bien aux embruns. On la reproduit au moyen de ses graines qui germent au bout de 3 à 4 mois à la température de 26 à 28 °C. Son taux de croissance est rapide.
Dans ses îles d’origine les populations natives utilisent les troncs pour fabriquer des lattes pour le plancher des habitations et des boiseries.
Synonymes : Paragulubia macrospadix Burret; Gulubia macrospadix H.E. Moore (Burret).