Famille : Malacanthidae

Texte © Giuseppe Mazza

Traduction en français par Michel Olivié
Hoplolatilus fourmanoiri Smith 1964, appartient à la classe des Actinopterygii, les poissons aux nageoires rayonnées, à l’ordre des Perciformes et à la petite famille des Malacanthidae qui en 2020 comptait seulement 5 genres et 45 espèces, un nombre qui augmentera probablement à la suite des recherches actuellement en cours.
Le nom du genre Hoplolatilus vient du grec ancien “ὅπλον” (òplon), bouclier, plus précisément le bouclier circulaire classique utilisé dans l’infanterie et du latin “latus “, large, par allusion au fait que ces poissons amassent en cercle autour de l’entrée de leur abri des restes de coquillages et des fragments de madrépores. Ce sont des constructions parfois modestes mais qui chez trois espèces vivant en eaux profondes peuvent atteindre 3 m de diamètre.
Le nom spécifique fourmanoiri commémore l’ichtyologiste français Pierre Fourmanoir (1924-2007), qui a envoyé l’holotope à Smith pour description.

Présent aux îles Andaman, en Indonésie et dans les îles Salomon Hoplolatilus fourmanoiri est une espèce longue de moins de 13 cm et décrite à une date récente © G. Mazza
Zoogéographie
Hoplolatilus fourmanoiri occupe une aire relativement petite dans le bassin Indo-Pacifique tropical. On le trouve aux îles Andaman, en Indonésie et aux îles Salomon qui marquent la limite Est de l’espèce.
Écologie-Habitat
C’est un poisson qui pour le genre Hoplolatilus pourrait presque être qualifié de poisson d’eaux peu profondes vu qu’il se déplace entre 15 et 50 m de profondeur en dépassant rarement 35 m alors que par exemple Hoplolatilus purpureus et Hoplolatilus marcosi atteignent 80 m. D’autres espèces descendent encore plus bas sans parler de Hoplolatilus chamaeleonticeps, l’espèce la plus grande des Malacanthidae, qui atteint le long des côtes américaines 540 m de profondeur.

Il se nourrit de zooplancton à une profondeur de 15 à 50 m et se réfugie la nuit ou au premier signe de danger dans des abris creusés dans des fonds meubles et boueux © Giuseppe Mazza
Bien que parfois seul Hoplolatilus fourmanoiri vit le plus souvent en couple et passe la nuit dans des abris creusés dans des fonds meubles et boueux le long des barrières coralliennes côtières. Il nage le jour à une courte distance du fond dans la colonne d’eau située au-dessus de sa demeure, là où passent les courants riches en plancton.
Morphophysiologie
Fusiforme et comprimé latéralement Hoplolatilus fourmanoiri ne dépasse pas 13 cm. Le profil de son museau descend presque à la verticale. Sa bouche est basse et légèrement oblique au niveau de la mâchoire. La nageoire dorsale compte 10 rayons épineux et 22 rayons mous de taille uniforme et presque symétriques par rapport à ceux de la nageoire anale qui en compte 20 et qui sont précédés de 2 rayons épineux. Les nageoires pectorales, pointues, ont 16 rayons et sont inermes comme les nageoires pelviennes.
Toutes les nageoires tendent vers le blanc mais la partie centrale de la nageoire caudale, qui est tronquée, est jaune vif comme le reste du corps. On remarque une tache bleuâtre au-dessus de l’œil et une tache noire caractéristique et très visible entre la partie supérieure de l’opercule et le dos. Bordée elle aussi de bleu elle dessine presque un second œil qui sert à désorienter les prédateurs.

La tache noire très visible située de part et d’autre de l’opercule est caractéristique. Bordée de bleu elle devient presque un second œil destiné à désorienter les prédateurs © Giuseppe Mazza
Éthologie-Biologie reproductive
Hoplolatilus fourmanoiri se nourrit de zooplancton, principalement des copépodes, de tuniciers pélagiques et d’oeufs entraînés par les courants. Dans la pratique, comme d’autres espèces de Hoplolatilus, il se tient tranquillement au-dessus de l’entrée de sa demeure et attend que la nourriture lui tombe dans la bouche. En ce qui concerne les modalités de sa reproduction on sait seulement qu’il n’ y a pas de noces collectives et que les noces se font dans l’intimité du couple.
Il n’a peut-être pas une livrée spectaculaire comme Hoplolatilus purpureus et Hoplolatilus marcosi mais il est plus facile à pêcher et est donc présent lui aussi sur le triste marché des poissons gaspillés pour les besoins des aquariums domestiques. Bien que les données précises manquent, il ne s’agit pas d’une espèce en danger. La résilience est bonne avec un temps de doublement de la population inférieur à 15 mois, et l’indice de vulnérabilité à la pêche, décidément faible, n’atteint que 10 sur une échelle de 100.
Depuis 2017, Hoplolatilus fourmanoiri apparaît comme “LC, Least Concern”, c’est-à-dire comme “Préoccupation mineure“, dans la Liste rouge de l’UICN des espèces menacées.
Synonymes
Hoplolatilus luteus Allen & Kuiter, 1989.
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