Famille : Heliconiaceae
Texte © Pietro Puccio
Traduction en français par Claude Leray
Cette espèce est originaire de Colombie où elle pousse dans des forêts humides dans des endroits inaccessibles partiellement dégagés sur des sols principalement argileux.
Le nom de genre vient du latin “Heliconius, un, um” = de Helicon, montagne sacrée pour Apollon et pour les muses dans la mythologie grecque.
Le nom d’espèce est le superlatif de l’adjectif latin «longus, a, um» = long, faisant référence à l’inflorescence particulièrement longue.
Heliconia longissima Abalo & G.Morales (1982) est une espèce herbacée à feuilles persistantes, rhizomateuse, formant des touffes denses de 5 à 7 m de hauteur.
Les feuilles, avec un pétiole atteignant environ 1 m de long, sont basales, alternes, simples, entières, ovales-lancéolées, à sommet pointu et avec une nervation centrale proéminente sur la face inférieure, de couleur vert intense, elles sont glabres sur la face supérieure, cireuses en dessous, de 2,5 à 3,5 m de long et de 0,3 à 0,5 m de large, les bases foliaires tubulaires gainantes formant une pseudo-tige d’environ 3 m de long.
L’inflorescence, formée sur un pédoncule robuste, est une épi terminale pendante, de 2 à 4 m de long, avec un rachis ondulé rouge pubescent, elle comporte 30 à 55 bractées à sommet pointu et à concavité tournée vers le bas, alternes, distiques, coriaces, de couleur rouge, de 10-14 cm de long, pubescentes, elles renferment 11-18 fleurs tubulaires jaunes, de 5-6 cm de long, sur un pédicelle de section presque triangulaire d’environ 3 cm de long, elles s’ouvrent successivement.
Les fleurs, à symétrie bilatérale, sont hermaphrodites, avec 3 sépales, dont deux sont fusionnés et un est libre, et 3 pétales fusionnés, peu différenciés, 5 étamines fertiles et un staminode opposé au sépale libre ; les fleurs sont pollinisées par les colibris.
Les fruits sont des drupes ovoïdes initialement jaunes, tirant sur le bleu clair à maturité, contenant 1 à 3 graines.
Cette espèce peut être reproduite par graines, à conserver au préalable dans l’eau pendant 2 jours pour ramollir le tégument, et mises dans un terreau organique additionné de sable siliceux ou d’agriperlite à raison de 30 %, maintenu humide à une température de 26-28 °C, avec des temps de germination variables, de 1 à 10 mois, mais généralement il est facile de la diviser au niveau des rhizomes. C’est une espèce avec une longue inflorescence pendante caractéristique et un feuillage luxuriant, cultivables exclusivement dans les zones climatiques tropicales et subtropicales humides en position semi-ombragée sur des sols riches en matières organiques, drainants, maintenus presque constamment humides mais sans stagnation.
Lorsque le climat ne permet pas de la maintenir en plein air pendant les mois d’hiver, cette espèce peut être cultivée dans des serres ou des jardins d’hiver spacieux et lumineux, vu la taille qu’elle peut atteindre, en utilisant un terreau organique particulièrement drainant et aéré, avec une humidité ambiante et des températures diurnes élevées et des températures minimales nocturnes non inférieures à 16 °C.
Les arrosages doivent être réguliers et abondants en été, permettant au substrat de sécher partiellement avant d’arroser à nouveau, en évitant toute stagnation, cause fréquente de pourriture, ils seront plus espacés en hiver, mais sans permettre au substrat de sécher complètement, des fertilisations seront effectuées de préférence avec des produits équilibrés à libération lente avec addition de micro-éléments.
Cette plante est facilement sujette aux attaques d’acariens et de cochenilles qui doivent être traitées en cas d’infestation grave avec des produits spécifiques.