Duranta erecta

Famille : Verbenaceae


Texte © Prof. Pietro Pavone

 

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Traduction en français par Michel Olivié

 

Duranta erecta

Duranta erecta est un arbuste de l’Amérique tropicale et subtropicale introduit en Europe à la fin du XVIe siècle © Giuseppe Mazza

La Duranta erecta L. est originaire du Mexique, des Caraïbes, de l’Amérique centrale et de l’Amérique du Sud où elle pousse couramment dans des zones côtières rocheuses ou sablonneuses, en plein soleil, ou dans des sites humides et dégradés situés dans l’intérieur des terres.

Elle a été introduite en Europe à la fin du XVIe siècle et répandue ensuite dans de nombreuses régions du monde où elle est largement cultivée comme plante d’ornement dans les jardins tropicaux et subtropicaux. Elle s’est naturalisée dans beaucoup d’endroits et est considérée comme une espèce invasive en Australie, dans le Sud de l’Asie, en Chine, en Afrique du Sud et dans diverses îles du Pacifique.

Linné, en 1753,  donna au genre le nom de Duranta pour rendre hommage au médecin, botaniste et poète Castore Durante (1523-1590), auteur de l’ouvrage Herbario novo (1585) qui contient de nombreux textes et xylographies où sont indiquées les propriétés et les préparations de beaucoup de plantes médicinales de l’Europe et des Indes occidentales et orientales.

L’épithète de l’espèce erecta est un terme latin qui veut dire droite, verticale.

Noms communs : Duranta, Goccia di rugiada dorata, Bacca di piccione, Fiore del cielo (italien), Duranta, Sky Flower, Pigeon Berry, Golden dewdrop, Honey Drops, Aussie Gold (anglais), Durante, Vanillier de Cayenne (français), Piwali Mendi (marathi).

C’est un arbuste ou un petit arbre au port érigé ou retombant  haut de 2 à 6 m. Il a une écorce marron foncé et des ramifications en général épineuses, quadrangulaires et retombantes.

Les feuilles, soutenues par un pétiole long de 0,5 à 1 cm, sont opposées, ovées-elliptiques, lancéolées ou bien ovées, longues jusqu’à 6 à 8 cm et larges de 1,5 à 3 cm. Elles ont une base cunéée ou pointue, un bord entier ou légèrement denté, un apex pointu ou acuminé, une belle couleur verte, parfois jaune, et des taches blanches à proximité des bords.

Les fleurs sont pédicellées, zygomorphes et longues d’environ 1 à 4 mm. Le calice est légèrement pubescent, de couleur vert clair et tubulaire avec 5 dents pointues. La corolle, gamopétale, a un tube étroit et long, élargi à l’apex, inégal et doté de 5 lobes, légèrement velu sur la gorge, de couleur bleu, bleu azur, parfois pourpre et pourpre jaunâtre.

Les étamines, au nombre de 4 et didynames (2 sont plus longues), sont implantées sur le tube corollaire. Elles comportent des filaments filiformes longs de 2 à 2,5 mm et sont velues, de couleur verte avec des anthères de couleur crème et oblongues. L’ovaire est sphérique et long d’environ 1 mm. Le style est mince et a la moitié de la longueur du tube corollaire. Il est glabre et a des stigmates quadrilobés.

Les fleurs dégagent un délicat parfum de vanille et sont disposées sous forme d’inflorescences en panicules racémeuses, axillaires, terminales et sur des ramifications longues de 5 à 25 cm, avec des bractées de 1 à 2 mm et pubescentes. Le fruit est une drupe charnue longue d’environ 0,75 à 1 cm de diamètre, de couleur jaune et  brillante qui contient en général huit graines.

De la fin du printemps jusqu’à l’automne il est possible d’admirer la superbe floraison de cette plante ainsi que ses fruits. Dans les climats doux elle peut fleurir presque toute l’année.

Duranta erecta

Les fleurs, disposées en inflorescences aux panicules racémeuses, dégagent un délicat parfum de vanille. Dans les climats doux la floraison dure presque toute l’année © Giuseppe Mazza

Les feuilles contiennent des saponines alors qu’on trouve dans les fruits un alcaloïde semblable à la narcotine, une substance vénéneuse pour l’homme et les animaux mais non pour les oiseaux qui se nourrissent des fruits et disséminent les graines.

La D. erecta est largement cultivée comme plante d’ornement pour ses fleurs et ses fruits très apparents qui la rendent apte à embellir les jardins ainsi que les espaliers. Les fleurs attirent des abeilles, des papillons et des colibris dans les zones tropicales de l’Amérique.

Une grande quantité de cultivars et de variétés est disponible dont D. erecta  ‘Alba’ qui a des fleurs blanches, D. erecta  ‘Aurea’ dont les feuilles sont jaunes et brillantes, D. erecta ‘Aussie Gold’ qui a de petites dimensions, des fleurs jaunes et brillantes et un petit nombre de fleurs bleues au printemps et en été et qui convient pour des terrasses en la plantant dans des bacs, D. erecta  ‘Bailey’ dont les feuilles bigarrées portent des taches irrégulières de différentes couleurs, D. erectaForma blu’ qui a des fleurs bleu/violet dont les pétales ont un bord plus clair, D. erecta ‘Gold Mound’ qui a des feuilles dorées et des fleurs couleur lavande suivies de baies jaune/orangé  et qui convient pour l’aménagement de haies de faible hauteur, D. erecta ‘Geisha Girl’ dont la couleur des fleurs va du violet au bleu vif et qui est blanche au centre et a des bords ondulés, D. erectaGold Edge’ qui a des fleurs violettes dont le bord des pétales est blanc et des feuilles panachées de couleur jaune, D. erecta ‘Lemon lime’ qui a des fleurs bleu/violet et des feuilles de couleur jaune/verte, D. erecta ‘Sapphire Showers’ qui a de petites fleurs bleu azur, violettes et blanches et D. erecta ‘Variegata’ qui a des feuilles bordées de blanc crème et des fleurs de couleur bleu azur/lilas. Toutes ces variétés, dont certaines ne sont pas reconnues par les systématiciens, se différencient surtout par les couleurs de leurs fleurs.

Duranta erecta

Les fruits sont des drupes charnues et brillantes de couleur jaune. Souvent présents en même temps que les fleurs ils sont vénéneux pour les hommes mais non pour les oiseaux qui dispersent les graines. Ils ont des propriétés médicinales et, macérés dans l’eau, même avec un taux de dilution de 1 %, ils tuent les larves de moustique © Giuseppe Mazza

La D. erecta se cultive en plein soleil dans un sol moyennement fertile, frais et bien drainé, à l’abri des vents violents et froids mais se prête aussi à la culture sous forme de bonsaï ou de plante d’ornement dans des pots ou de petits bacs à condition de prendre la précaution de la transplanter tous les 3 à 4 ans ou quand les racines sortent du trou d’évacuation de l’eau au moment des arrosages. L’ancien terreau doit toujours être remplacé par du terreau neuf et frais.

L’apport d’engrais doit être effectué une fois par mois au printemps et durant tout l’été avec un engrais pour plantes à fleurs dilué dans l’eau d’arrosage. Pour obtenir une floraison abondante on doit installer la plante dans des endroits où elle est exposée directement au soleil au moins quelques heures par jour. Un faible ensoleillement génère davantage de feuilles au détriment de la floraison.

La multiplication de D. erecta s’effectue en semant ses graines au printemps quand la  température est de 18 à 21 °C ou par bouturage en prélevant de petits rameaux semi-ligneux de 12 à 20 cm pendant la saison d’été. Les racines commenceront à se développer très rapidement surtout si l’on applique une solution d’enracinage. Pour permettre plus facilement à la plante d’avoir un port buissonnant avec davantage de rameaux et de fleurs on peut procéder à des tailles après la fructification.

La D. erecta ne craint pas le froid et peut supporter de courtes périodes de gel mais elle peut subir des attaques de pucerons qui provoquent du mildiou, ce qui peut favoriser l’apparition de fumagines et de cochenilles qui déposent une substance blanchâtre sur leurs œufs. Les pucerons peuvent être éliminés avec du savon de Marseille dissous dans de l’eau ou, de façon moins écologique, en utilisant des insecticides spécifiques.

Le savon de Marseille est également recommandé pour éliminer les cochenilles mais on peut aussi se servir d’un tampon de coton imbibé d’alcool en le frottant délicatement sur les feuilles et les rameaux. Après avoir laisser s’écouler  suffisamment de temps pour permettre à ces produits d’agir il est bon de laver les parties traitées. Des rétentions d’eau  peuvent entraîner des pourrissements racinaires. Il convient donc de bien doser l’arrosage en évitant d’utiliser des soucoupes pour les plantes en pot. Si le climat est trop humide ou pluvieux cette plante est aussi sujette aux attaques de l’oïdium ou maladie du blanc qui recouvre d’un dépôt blanchâtre le limbe supérieur des feuilles. Dans cette éventualité on peut recourir à des fongicides spécifiques.

La D. erecta est une important source de remèdes naturels largement utilisés pour traiter de nombreuses maladies. L’infusion de feuilles et le jus des fruits sont employés comme diurétiques et antihelminthiques et pour les troubles névralgiques. Des parties de toute la plante sont utilisées aussi dans le traitement de la stérilité.

Les fruits macérés dans de l’eau donnent un jus qui, même avec un taux de dilution de 1 %, est mortel pour les larves de moustique et qui a donc été utilisé comme larvicide dans les étangs et les marais. Dans les textes on a attribué à D. erecta une grande variété de propriétés médicinales. On a prouvé son action antimicrobienne, antimycotique, antivirale et antipaludéenne. Différentes études expérimentales et cliniques ont également démontré sa grande capacité à laver les radicaux libres.

Duranta erecta

Duranta erecta ‘Alba’. Fréquente dans les jardins avec de nombreuses variétés, cette espèce résiste au froid mais peut devenir invasive sous les tropiques © Giuseppe Mazza

Synonymes : Duranta angustifolia Salisb. ; Duranta dentata Pers. ; Duranta ellisiae Jacq. ; Duranta erecta var. alba (Mast.) Caro ; Duranta erecta var. erecta ; Duranta erecta var. grandiflora (Moldenke) Caro ; Duranta inermis L. ; Duranta integrifolia Tod. ; Duranta latifolia Salisb. ; Duranta macrodonta Moldenke ; Duranta microphylla Willd. ; Duranta microphylla Desf. ; Duranta plumieri Jacq. ; Duranta plumieri var. alba Mast. ; Duranta plumieri var. ellisia (Jacq.) Woodrow ; Duranta plumieri var. ellisiae (Jacq.) F.M.Bailey ; Duranta plumieri var. glabra Hieron. ex Niederl. ; Duranta plumieri var. strigillosa Schauer ; Duranta plumieri f. variegata F.M.Bailey ; Duranta racemosa Mill. ; Duranta repens L. ; Duranta repens f. acuminata Kuntze ; Duranta repens f. acuta (L.) Kuntze ; Duranta repens var. alba (Mast.) L.H.Bailey ; Duranta repens f. alba (Mast.) Matuda ; Duranta repens var. canescens Moldenke ; Duranta repens f. canescens (Moldenke) Moldenke ; Duranta repens var. ellisia (F.M.Bailey) Domin ; Duranta repens var. ellisiae (Jacq.) R.R.Fernandez ; Duranta repens f. glabrifolia Kuntze ; Duranta repens f. grandiflora (Moldenke) Moldenke ; Duranta repens var. grandiflora Moldenke ; Duranta repens f. integrifolia (Tod.) Moldenke ; Duranta repens var. lopez-palacii Moldenke ; Duranta repens f. microphylla (Willd.) Moldenke ; Duranta repens var. microphylla (Willd.) Moldenke ; Duranta repens var. multidentata Kuntze ; Duranta repens var. mutisii Kuntze ; Duranta repens f. obtusifolia Kuntze ; Duranta repens var. paucidentata Kuntze ; Duranta repens var. serrata Moldenke ; Duranta repens f. serrata (Moldenke) Moldenke ; Duranta repens f. variegata (F.M.Bailey) Domin ; Duranta repens f. variegata (L.H.Bailey) Moldenke ; Duranta repens var. variegata L.H.Bailey ; Duranta repens f. vestita Kuntze ; Duranta spinosa Mill. ; Duranta turbinata Tod. ; Duranta xalapensis Kunth ; Ellisia acuta L.

 

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