Famille : Orchidaceae
Texte © Prof. Pietro Pavone
Traduction en français par Catherine Collin
Dendrobium floresianum est une épiphyte de l’île de Florès, dans les Petites îles de la Sonde, avec des pseudobulbes ressemblant à des roseaux et des feuilles lancéolées © Giuseppe Mazza
Dendrobium floresianum Metusala & P.O’Byrne est une espèce de la famille Orchidaceae, sous-famille Epidendroideae, tribu Malaxideae, sous-tribu Dendrobiinae, section Calcarifera.
Cette espèce a été découverte par hasard sur l’île de Florès (Petites îles de la Sonde, Indonésie) en 2006 par le chercheur Destario Metusala (1983-) de l’Institut Indonésien des Sciences (Lembaga Ilmu Pengetahuan Indonesia, LIPI) et par le chercheur singapourien Peter O’Byrne (1955-2018).
La publication dans la revue scientifique Orchid Rev. 117: 99 (2009) eut lieu après des recherches ayant duré trois ans qui ont été fondamentales pour avoir la certitude qu’il s’agissait bien là d’une orchidée effectivement différente des autres espèces similaires du même genre.
Les fleurs jaunâtres, sans parfum, sont larges d’environ 3 cm et longues de 4. Le sépale dorsal et les pétales montrent des raies rouges longitudinales. Le labelle est blanc © Giuseppe Mazza
Peter O’Byrne était un chercheur spécialiste des orchidées et l’auteur d’un ouvrage ayant obtenu un grand succès: Lowland Orchids of Papua New Guinea, publié en 1994. A la suite de ce succès, il a décrit plus de 317 nouvelles espèces pour Science, s’affirmant comme une autorité vivante concernant les orchidées d’Asie du Sud-Est et de Nouvelle-Guinée. Malheureusement, à cause d’une insuffisance cardiaque il est décédé en août 2018 alors qu’il se trouvait à Kew afin de mener à bien son projet de révision du genre Dendrobium section Crinifera présent dans la flore de la Malaisie péninsulaire.
Dendrobium floresianum pousse, jusqu’à une altitude de 600 m, sur l’île de Florès nommée ainsi par les portugais arrivés au XVIème siècle pour la floraison spectaculaire de Delonix regia qu’ils virent au Cap Kopondai, dans la partie orientale de l’île, qu’ils nommèrent Cabo de Flores (“Cap des fleurs”).
Il en existe différents cultivars. Comme substrat de culture on peut utiliser un mélange bien drainant composé de sphaigne et d’écorce de sapin © Ron Parsons
L’île de Florès appartient aux Petites îles de la Sonde, ou Nusa Tenggara, qui forment un archipel en Asie du sud-est et font partie d’un arc volcanique, dit Arc de la Sonde, qui s’est formé par subduction de la plaque australienne sous la plaque eurasiatique, donnant naissance à la fosse de la Sonde dans la mer de Java qui atteint une profondeur de 7725 m.
Ces îles sont peuplées de forêts décidues et, sur les versants les plus élevés, de bois d’Engelhardia et de forêts de conifères (Podocarpus). Le sous-bois est composé de lianes et de plantes épiphytes. Dans le passé, dans les plaines côtières de Komodo, Rinca et Florès, on pouvait voir des forêts clairsemées de palmiers (Borassus flabellifer) et des plantes herbacées propres à la savane.
Sa culture est facile, mais la gracieuse inflorescence ne dure pas longtemps © Ron Parsons
Le nom de genre Dendrobium est la combinaison des substantifs grecs “δένδρον” (dendron), arbre et “βίος” (bios), vie, pour les nombreuses espèces de ce genre qui vivent sur les arbres, tirant leurs nutriments de l’atmosphère humide typique des forêts équatoriales.
L’épithète spécifique fait référence à l’île de Florès où elle a été découverte.
Dendrobium floresianum est une plante épiphyte de taille moyenne (40 à 80 cm) avec des pseudobulbes fusiformes, érigés, ressemblant à des roseaux, avec de nombreuses feuilles lancéolées et acutes. L’inflorescence est formée de 5 à 7 fleurs et peut être arquée ou retombante. Les fleurs, sans parfum, mesurent environ 3 cm de large et 4 cm de long et montrent des sépales et des tépales jaune-vert. Le sépale dorsal et les pétales présentent trois raies rouges longitudinales. Les sépales latéraux sont larges et disposés horizontalement. Le labelle est blanc. Dans son habitat d’origine, la floraison se produit en avril-mai, septembre-octobre et janvier et les fleurs individuelles durent de 7 à 10 jours.
Dendrobium floresianum est une espèce inscrite à l’appendice II de la Convention de Washington (CITES) dont le but est de protéger les espèces animales et végétales en danger d’extinction, interdisant leur exportation et leur détention.
Dendrobium floresianum est une espèce ornementale de culture aisée. Elle requiert de la chaleur et une importante humidité. Il est nécessaire de maintenir une bonne circulation d’air. Elle demande une lumière non directe de l’ordre de 50% à 70%.
Comme substrat de culture, on peut utiliser un mélange bien drainant de sphaigne et d’écorces de sapin.
Durant l’été, il faut l’arroser régulièrement et fertiliser mensuellement, alors qu’en hiver les arrosages doivent être réduits jusqu’à l’apparition de nouveaux bourgeons. Comme pour d’autres espèces de Dendrobium, il faut surveiller l’apparition de cochenilles qui peuvent infester la plante. S’il y en a, les ôter avec un coton ou un tampon imbibé d’alcool ou d’huile de Neem et de savon insecticide.
Le cultivar Dendrobium floresianum ‘Springwater’, créé par Thanh Nguyen, propriétaire de Springwater Orchids (Melbourne, Florida, USA), a reçu le Certificat de Mérite Horticole (CHM) le 29/04/2016 de la part de l’American Orchid Society.
Dendrobium floresianum f. flava atteint la hauteur de 40 cm et présente des fleurs jaune-vert clair pédoncule compris.
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