Famille : Cucurbitaceae
Texte © Eugenio Zanotti
Traduction en français par Michel Olivié
La courge ou potiron (Cucurbita maxima Duchesne 1786) et les courgettes sont originaires de l’ Amérique tropicale (Mexique, Pérou). Ils étaient déjà cultivés il y a environ mille ans avant J.C. au Mexique (Puebla et Oaxaca) et constituaient avec le mais et les haricots la base de l’alimentation des populations. Peu après la découverte des Amériques ils parviendront en Europe et, à partir du XVIe siècle, se répandront également en Asie et en Afrique. Ils sont aujourd’hui cultivés dans une grande partie du monde. Le genre Cucurbita compte, suivant les différentes classifications systématiques, de 13 à 30 espèces.
Le nom du genre : “cucurbita”veut dire courge en latin, celui de l’espèce : “maxima” signifie, également en latin, maximale, la plus grande, en raison des dimensions atteintes par les fruits.
C’est une plante herbacée annuelle, grande et vigoureuse, aux tiges procombantes ou grimpantes, creuses, longues jusqu’à 6 à 8 m, rameuses, rugueuses-anguleuses, hispides-piquantes et aux vrilles ramifiées.
Les feuilles sont alternes, très grandes, rugueuses mais tendres et fragiles, d’une belle couleur verte souvent tachetée de vert clair cendré dans leur partie médiane, avec des nervures saillantes sur le revers, sous-cordées, palmées-lobées avec 3 à 7 lobes plus ou moins profondément découpés et arrondis. Elles ont un pétiole long et gros, creux, papilleux-épineux, rugueux et très fragile.
La floraison a lieu de juillet à août. Les fleurs, de 6 à 12 cm, monoïques, axillaires, portées sur des pédoncules cylindriques, ont une corolle campanulée ouverte à cinq pétales jaune-orange. Le fruit (une péponide) est grand, sphéroïde, généralement aplati aux pôles, de formes différentes suivant les variétés, et a une pulpe jaune vif à jaune orangé, consistante, farineuse et douce. Les graines (les pépins) sont grandes, blanchâtres, aplaties, ovales avec une protubérance à l’apex et comestibles de même que les fleurs. La courge est une plante cultivée qui est souvent retournée à l’état sauvage à proximité des jardins potagers, dans les lieux incultes et près des décharges (de 0 à 1.500 m). Elle fait partie des espèces les plus largement cultivées du genre Cucurbita pour la pulpe de ses fruits, pour ses fleurs (elles aussi comestibles) et pour ses graines. On peut mentionner, en plus des courges d’hiver telles que la Cucurbita maxima (courge jaune ou douce) et la Cucurbita moschata (comme la courge torticolis, la courge violina et la courge pleine de Naples), les variétés à courgettes de Cucurbita pepo, de Cucurbita ficifolia (dite courge de Siam) et de Cucurbita argyrosperma ou mixta, surtout cultivée aux États-Unis.
La courge a besoin de sols fertiles et légers et de beaucoup d’eau et de soleil. On la sème en avril-mai dans de grands jardins ou en plein champ avec un bon apport d’engrais organiques et chimiques et en répartissant les graines (de 2 à 3) dans de petits poquets. Il faut ensuite traiter les surfaces de façon à éliminer les mauvaises herbes, supprimer les gourmands et les fleurs en surnombre pour obtenir de très grands fruits et effectuer des arrosages de complément en été. La récolte s’effectue de septembre à novembre et on laisse alors une bonne portion des pédoncules attachée aux courges pour éviter les risques de pourrissement. On laisse quelques jours la courge au soleil puis on la conserve au frais en la suspendant dans un filet, le cas échéant.Cette plante est surtout victime de maladies fongiques (oïdium, peronospora, moisissure grise et fumagine), d’un aphide (Aphis gossypii), rarement de cochenilles et autres insectes.
Sur le plan alimentaire et spécialement durant la période automne-hiver, la courge est un légume très apprécié en cuisine. On l’utilise dans les soupes, les potages, les purées, les gnocchi, les farces de ravioli, les moutardes, les confitures, les tartes et le pain. Sa pulpe est consommée bouillie ou frite.
J’ai gardé en mémoire le souvenir inoubliable du cybernéticien Silvio Ceccato que j’ai écouté un soir à Orzinuovi dans ma plaine de Brescia, se livrer à un “éloge de la courge” enthousiaste en allant et venant entre la cuisine et la bibliothèque et parler de soupes de châtaignes et de polenta grillée qui luttaient désespérément contre la “nouvelle cuisine”…
Les pépins de courge (Semen cucurbitae) récoltés en septembre sont employés en phytothérapie pour leurs propriétés antihelmintiques et ténifuges contre les cestodes et les ascaris. Elles paralysent le ténia (ou ver solitaire) et facilitent ainsi son décrochage des parois intestinales.
Des études récentes ont mis également en évidence leur action positive dans les cas de vessie irritée et de dérèglements de la miction liés à un œdème de la prostate. À la Cucurbita maxima, on associe sur ce point la Cucurbita pepo var. styriaca, dite aussi courge à graines nues (dépourvues de peau), originaire de l’Asie mineure, qui est très efficace pour réduire les désordres causés par l’hypertrophie bégnine de la prostate.
Les graines contiennent dans une proportion de 45 % une huile composée de nombreux glycérides, une péporésine, des stéroïdes, des isoprénosides et de la béta-sitostérine qui ont une action antihelmintique appréciable, non irritante et non toxique, et également des alcaloïdes, cucurbitacine, cucurbitine et vernine qui sont contenus dans l’épiderme des germes du bourgeon, de l’acide citrullique, de la leucine, de la tyrosine, de la péponine, de la phytolécithine, des vitamines A et E, de l’arginine et des micro-éléments minéraux.Préparations :
Mélange antihelmintique et ténifuge
60 grammes de graines de courge sèches (suivant le poids de l’individu) pelées et pilées finement dans un mortier ou broyées dans un mixer (quand elles sont fraîches et même entières). Incorporer le produit à 20 g de miel ou de sucre fondu et à une pincée de cacao. Administrer en trois fois à un intervalle d’une demi-heure, nature ou mélangé à une boisson. Compléter trois heures après par de l’huile de ricin pour faciliter le décrochage du parasite de la paroi intestinale.
Synonymes : Cucurbita poitro Pers. (1807); Pepo poitro Pers. (1826); Pepo macrocarpus Rich. Ex Spach (1838); Pepo maximus (Duch. Ex Lam.) Peterm. (1838); Cucurbita pieliformis (Poiret) M. Roemer (1846); Cucurbita turbaniformis M. Roemer (1846); Cucurbita andreana Naudin (1896); Cucurbita maxima var. zapallito (Carrière) Millán (1947); Cucurbita maxima var. turgida L.H. Bailey (1948).
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