Famille : Chrysopidae
Texte © Prof. Santi Longo
Traduction en français par Catherine Collin
Chrysotropia ciliata (Wesmael, 1841) appartient à l’ordre Neuroptera qui compte environ 4 500 espèces divisées en trois sous-ordres Megaloptera, Rhaphidioptera et Planipennia.
La famille Chrysopidae qui comprend environ 40 genres, appartient à ce dernier sous-ordre.
Les adultes de cette famille présentent un corps de taille moyenne, au tégument délicat, de couleur variant du jaune au vert. La tête, hypognathe, est orientée vers le bas. Les antennes sont filiformes, les pièces buccales sont de type broyeur. Les yeux, de petite taille, sont proéminents et montrent des reflets métalliques. Les ailes sont développées, transparentes, avec des reflets iridescents et riches en nervures.
Les larves sont de type campodéiforme pour leur ressemblance avec les adultes des Diploures, hexapodes primitifs du genre Campodea. Elles présentent un corps déprimé avec des pattes ambulatoires.
Les pièces buccales sont du type piqueur-suceur, en forme de pinces, avec lesquelles l’insecte bloque la proie et lui injecte des sucs digestifs qui liquéfient les tissus, permettant ainsi la succion. La partie supérieure du corps présente de nombreux reliefs tégumentaires. Certaines espèces se camouflent en plaçant sur leur corps les exuvies des proies.
Les larves matures tissent un cocon avec la soie sécrétée par leur système excréteur, équivalent des reins, nommé tubes de Malpighi. Avant l’émergence des adultes les nymphes quittent leur cocon.
Le nom de genre Chrysotropia est composé du grec ancien “χρυσός” (chrysós), or, et de “τροπία” (tropìa), changer, se transformer, en référence aux changements de couleur des ailes selon la lumière. L’épithète spécifique, ciliata, avec des cils en latin, est une référence claire aux soies présentes sur les ailes.
Zoogéographie
Chrysotropia ciliata, est signalée en Europe occidentale et centrale, au Moyen-Orient et en Asie centre-orientale.
Chrysotropia ciliata, que ce soit au stade larvaire ou adulte, est un actif prédateur de cochenilles farineuses, espèce souvent présente sur diverses espèces d’arbres tels les hêtres, infestés par Cryptococcus fagisuga, de la famille Eriococcidae, ainsi que sur des arbres fruitiers et des plantes ornementales, infestées par des Pseudococcidae appartenant aux genres Planococcus, Pseudococcus, etc.
Les corps des victimes, vidés de leurs tissus, et surtout les ovisacs cireux, sont placés par la larve sur son corps, comme protection et pour se camoufler afin d’échapper aux fourmis prédatrices qui protègent les cochenilles productrices de miellat.
Morpho-physiologie
Le corps des adultes est vert-jaunâtre et, en moyenne, long de 15 mm.
Les mâles sont un peu plus petits que les femelles.
La tête est blanchâtre avec la partie avant vert-jaunâtre ; les pièces buccales sont de type broyeur.
Les yeux, bruns, sont ronds ; les antennes sont très longues.
Sur le premier segment du thorax on remarque des tubercules caractéristiques.
Les pattes sont de type ambulatoire.
Les ailes, chez les deux sexes, ont le bord antérieur pourvu de longues soies. La longueur des ailes est de 16 a 17 mm pour les femelles et autour de 15 mm pour les mâles.
Les œufs sont verts. Les larves ont des pattes thoraciques et sont appelées oligopodes, de type campodéiforme avec des yeux simples (ocelles).
Les pièces buccales sont, comme nous l’avons vu dans la description de la famille, du type piqueur-suceur en forme de pinces, formées par les mandibules avancées et recourbées, avec une rainure ventrale à laquelle s’adaptent les mâchoires.
Les nymphes ont des mandibules mobiles et une certaine capacité de mouvement, elles sont dites dectiques. Il s’agit plûtot d’adultes en phase de transition, en ce sens qu’il s’agit de la période qui s’écoule entre le moment du détachement de l’ancienne cuticule de l’épiderme (apolyse) et la sortie de l’individu de son exuvie.
Éthologie-Biologie Reproductive
Les adultes sont présents sur les plantes infestées d’avril à septembre. Leur nombre est plus élevé en juillet et août, époque à laquelle les populations de cochenilles sur les plantes atteignent leur plus haute densité.
Après l’accouplement, les femelles pondent des œufs, isolément ou en petits groupes, à proximité des colonies des cochenilles-proies, sur la face inférieure des feuilles ou sur des brindilles.
Les larves sortent des œufs grâce au ruptor ovi présent sur l’exuvie larvaire. Pour échapper à l’activité prédatrice des fourmis, les larves se camouflent en plaçant sur leur dos les restes de leurs proies et de leurs ovisacs cireux. Il y a trois stades larvaires et les nymphes sortent de leur cocon un peu avant l’émergence.