Famille : Pomacanthidae
Texte © Giuseppe Mazza
Traduction en français par Michel Olivié
Le Chaetodontoplus septentrionalis (Temminck § Schlegel, 1844), connu vulgairement sous le nom de Poisson-ange à rayures bleues, appartient à la classe des Actinopterygii, les poissons aux nageoires rayonnées, à l’ordre des Perciformes et à la famille des Pomacanthidae qui est dédiée aux Poissons-anges et compte 8 genres et presque une centaine d’espèces dont l’aspect est peut-être angélique mais qui possèdent une épine préoperculaire longue et acérée.
Ce n’est pas sans raison que le nom du genre Chaetodontoplus vient du grec “kaite” = cheveux et “odon” = dent, ce qui est la même racine que pour les Chaetodon, les multicolores Poissons-papillons, et veut dire “dents en forme de soies” mais à laquelle on a ajouté “oplon” = bouclier, en raison de l’épine défensive qui est très apparente.
Le nom de l’espèce septentrionalis précise en latin la localisation géographique, le Chaetodontoplus septentrionalis étant uniquement présent dans la partie Nord de l’Ouest du Pacifique.
Zoogéographie
Le Poisson-ange à rayures bleues se rencontre depuis la Malaisie le long des côtes de la Thaïlande, du Cambodge, du Vietnam, de la Chine, de Taïwan, et des îles RyuKyu et Ogasawara jusqu’à la Corée du Sud et au Japon.
Écologie-Habitat
C’est un espèce sédentaire inféodée aux récifs et aux formations madréporiques qui nage généralement entre 5 et 20 m de profondeur.
Morphophysiologie
Il peut atteindre 22 cm de long. Le profil de son corps, très comprimé latéralement, presque rectangulaire et aux nageoires allongées rappelle celui des Poissons-papillons mais son museau est beaucoup plus court et doté de lèvres robustes et d’une bouche protractile.
Ce qui saute tout de suite aux yeux se sont les 7 à 8 lignes horizontales bleu clair sur un fond brun orangé, un peu comme chez le Pomacanthus annularis qui est toutefois une espèce presque deux fois plus grande et qui possède des lignes courbes et un motif caractéristique en forme d’anneau à la partie supérieure de la tête. Sur la grande nageoire dorsale et la nageoire anale presque symétrique les lignes bleues épaississent en formant presque des arabesques sur un fond foncé. Ces nageoires sont étirées par les mâles lors de la parade nuptiale ou pour augmenter subitement leur taille quand le poisson se sent en danger et veut dissuader les prédateurs tandis que sa brillante nageoire caudale jaune et ondoyante détournent leur attention de sa tête.
Les juvéniles sont complètement différents. Au début ils sont noirs et ont des nageoires postérieures bordées de jaune et une bande verticale jaune derrière la tête. Ils adoptent ensuite progressivement à partir de la tête leur livrée définitive tandis que leur nageoire caudale translucide se colore de jaune.
Éthologie-Biologie reproductive
Le Chaetodontoplus septentrionalis vit seul, en couple ou plus rarement en petits groupe de trois individus. Il se nourrit d’éponges, d’ascidies et d’algues filamenteuses.
Après le rituel de séduction où le mâle nage les nageoires étirées, couché sur un côté, à l’horizontale, parfois aussi allongé sur le fond, les œufs fécondés sont confiés aux courants.
Du fait de sa beauté c’est un poisson très recherché par les aquariophiles si bien qu’à Taïwan on l’élève pour l’exportation. On ignore si les éleveurs parviennent à le reproduire ou si, comme c’est probable, ils se contentent de faire grandir dans de grands bassins les larves récoltées en haute mer. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une espèce en danger elle est de toute façon peu appropriée pour les aquariums domestiques : difficile à nourrir, elle tue souvent en les grignotant à cause de la faim les coraux vivant dans son bassin et est fréquemment sujette à des maladies. Elle a besoin de grands bassins offrant de nombreux abris et c’est donc un poisson qui ne convient que pour des aquariums publics.
La résilience de cette espèce est médiocre, les populations décimées par des catastrophes pouvant mettre de 1,4 à 4,4 ans pour doubler de nombre. En 2020 l’indice de vulnérabilité était modéré et s’établissait à peine à 25 sur une échelle de 100.
Synonymes
Holacanthus septentrionalis Temminck & Schlegel, 1844.