Famille : Ephippidae
Texte © Giuseppe Mazza
Traduction en français par Michel Olivié
Le Disque portugais (Chaetodipterus faber Broussonet, 1872) appartient à la classe des Actinopterygii, les poissons aux nageoires rayonnées, à l’ordre des Acanthuriformes et à la famille des Ephippidae comme Platax teira, une espèce similaire qui est souvent l’hôte des grands aquariums publics et qui vit dans le bassin tropical Indo-Pacifique.
Chaetodipterus vient du nom du genre Chaetodon qui est celui des poissons-papillons auquel on a ajouté les termes grecs “di”, deux et “pteron”, nageoire, parce que sa nageoire dorsale, par comparaison avec les poissons-papillons, est, spécialement lors de la dernière phase juvénile, divisée en deux.
Le nom de l’espèce faber n’a pas reçu d’explication et n’est pas aisé à comprendre. En latin il signifie forgeron, menuisier, artisan et aussi par conséquent habile.
Zoogéographie
Chaetodipterus faber est présent dans les eaux tropicales et subtropicales de l’Ouest de l’Atlantique, du Sud du Massachusetts et du golfe du Mexique aux Caraïbes et ensuite à tout le Brésil jusqu’au Rio Grande do Sul.
Écologie-Habitat
C’est un poisson qui évolue en général dans des eaux peu profondes, entre 3 et 35 m, et descend exceptionnellement jusqu’aux environs de 90 m.
On le rencontre souvent le long des côtes, dans les lagunes d’eau saumâtre, dans les ports mais aussi au large dans de grands bancs qui peuvent compter 500 individus. Il se laisse approcher sans crainte par les plongeurs.
Les juvéniles grandissent généralement dans les estuaires et les formations de mangroves où grâce à leur livrée foncée et à leur façon de nager le corps incliné les prédateurs les confondent souvent avec des feuilles mortes.
Morphophysiologie
Chaetodipterus faber peut dépasser exceptionnellement 90 cm de long mais sa taille habituelle est d’environ 50 cm.
Son corps, très comprimé, forme presque un disque. Son museau est court et arrondi. Sa bouche est petite et comporte des rangées de dents disposées en brosse qui sont absentes sur le palais. Il se nourrit en effet de plancton et d’invertébrés de taille modeste tels que des amphipodes, de mollusques, de méduses, d’annélides et de cnidaires.
La nageoire dorsale a 9 rayons épineux de taille réduite et 21 à 24 rayons mous. La troisième épine, plus haute, marque une nette séparation avec les rayons mous. La nageoire anale possède comme chez tous les Ephippidae 3 épines suivies de 17 à 19 rayons inermes
La nageoire caudale est plus ou moins tronquée. Les nageoires pelviennes sont pointues et les nageoires pectorales qui ont 17 ou 18 rayons mous sont caractérisées par une tache foncée à leur base qui forme une sorte de faux œil bien visible chez les adultes âgés quand les 6 bandes noires verticales caractéristiques disposées sur un fond argenté ont désormais disparu.
La livrée des subadultes et des jeunes adultes de Chaetodipterus faber présentent en effet une bande foncée qui traverse l’œil et qui est suivie d’une autre plus nette au niveau de l’opercule, d’une troisième qui est courte et à nouveau d’une grande bande qui semble couper le corps en deux. La cinquième commence à la moitié des rayons mous de la nageoire dorsale et la dernière se situe à la fin du pédoncule caudal.
Éthologie-Biologie reproductive
Chaetodipterus faber vit environ 8 ans. Les femelles atteignent la maturité sexuelle à l’âge d’un an quand elles ont environ 13 ou 14 cm de long, les mâles même avant.
La reproduction s’effectue au large de mai à octobre. Une seule femelle peut relâcher à plusieurs reprises jusqu’à un million d’œufs par saison. Ils sont confiés aux courants et éclosent au bout de 24 heures.
Les larves, une fois qu’elles ont consommé le vitellus en quelques jours, se nourrissent de plancton.
Au début les juvéniles, comme cela a déjà été indiqué, sont de couleur brun noirâtre. Ensuite, dans une phase intermédiaire, les bandes apparaissent et la séparation entre les rayons mous et épineux de la nageoire dorsale devient nettement visible.
La chair fumée ou cuite au gril de Chaetodipterus faber est jugée très bonne bien que l’on ait signalé de rares cas d’empoisonnement par la ciguatera. On le pêche avec des cannes en utilisant des moules accrochées à des hameçons circulaires. Il est élevé pour la consommation humaine et le marché des aquariums bien qu’en grandissant on ne puisse l’héberger que dans les grands bassins des aquariums publics.
La résilience de cette espèce est moyenne, ses effectifs ne pouvant doubler qu’au bout de 1,4 à 4,4 ans. Sa vulnérabilité à la pêche est modérée et s’établit à 49 sur une échelle de 100.
Même si dans certains secteurs ses effectifs sont en déclin Chaetodipterus faber n’est pas globalement menacé et figure donc en tant que “LC, Least Concern”, c’est-à-dire “Préoccupation mineure”, dans la Liste Rouge de l’UICN des espèces en danger.
Synonymes
Chaetodon faber Broussonet, 1782.