Callithrix jacchus

Famille : Callitricidae

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Texte © D. Sc. Giuliano Russini – Biologiste Zoologiste

 

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Traduction en français par Françoise Junod

 

Callithrix jacchus. On ne peut pas confondre ces petits singes sud-américains © Giuseppe Mazza

Callithrix jacchus. On ne peut pas confondre ces petits singes sud-américains © Giuseppe Mazza

Avec la famille des Cébidés (Cebidae), les Callithricidés (Callitricidae), forment une famille de singes du Nouveau-Monde appartenant au micro-ordre des Platyrrhines (Platyrrhini).

Ils sont probablement les singes les plus primitifs du Nouveau-Monde.

Cette famille se divise en quatre genres fondamentaux, au moins ainsi que l’établit la Commission Internationale de Nomenclature Zoologique (ICZN), mais, comme pour beaucoup d’autres familles d’animaux appartenant à différents ordres et classes, et tout particulièrement chez les primates, la taxonomie est en perpétuelle réorganisation. Les quatre genres actuellement reconnus sont les Callithrix (ou Apales), les Leontocebus, les Mystax et les Oedipomidas.

Les membres de cet ordre n’ont pas une distribution bio-géographique très vaste, il semble qu’ils soient localisés dans la ceinture de la forêt pluviale tropicale qui va, plus ou moins, du Costa Rica au Paraguay. Le genre Callithrix comprend des singes appelés ouistitis, auquel appartient le petit singe le plus commun de la famille, appelé ouistiti à toupet blanc (Callithrix jacchus Linnaeus, 1758).

Zoogéographie

Le ouistiti à toupet blanc était à l’origine présent dans tout le Brésil, du Mato Grosso jusqu’à l’Amazonie, mais actuellement sa distribution est limitée aux Réserves de Forêt Atlantique, ou plus simplement Forêt Atlantique, un groupe de neuf aires forestières, patrimoine de l’UNESCO, dans la partie sud-est du Brésil.

Deux autres espèces se trouvent dans ces régions : le ouistiti à pinceau noir (Callithrix penicillata), qui vit dans les aires côtières brésiliennes, très semblable au Callithrix jacchus, et le ouistiti argenté (Callithrix argentata).

Écologie-Habitat

Ces singes sont très bien adaptés à la vie arboricole et vivent dans les profondeurs de la forêt, mais ils peuvent aussi descendre sur le sol de la jungle. On les rencontre aussi dans les zones urbanisées, par exemple, dans les parcs et jardins des villes aussi bien que dans les aires cultivées.

Morphophysiologie

La différence principale entre les callithricidés et les cébidés est de type anatomique. La troisième molaire est manquante chez les callithricidés, par conséquent leur formule dentaire est 2/2; 1/1; 3/3; 2/2 = 32 dents, alors que chez les cébidés elle est 2/2; 1/1; 3/3; 3/3 = 36 (pour comprendre comment est calculée une formule dentaire, veuillez lire le texte Equus caballus). Les lignes morphologiques générales des callithricidés nous indiquent que les ongles, en dehors de ceux du gros orteil, si on les compare à ceux des cébidés, ne sont pas planes, mais en forme de crochet. De plus, contrairement à certains cébidés, qui sont habituellement “brachiateurs”, avec leurs membres antérieurs plus longs que les postérieurs, de façon à pouvoir se balancer dans les branches (spécialisation qui atteint son maximum chez les gibbons de l’Ancien Monde et chez les singes-araignées du genre Ateles, du Nouveau Monde), les Callithricidés ont les longueurs des extrémités en rapport inversé. Les postérieurs sont en fait plus long que les antérieurs et permettent à ces petits singes d’exécuter de grands sauts de branche en branche.

Au matin, ils sortent de dortoirs creusés dans les arbres qui abritent jusqu'à 20 individus © Giuseppe Mazza

Au matin, ils sortent de dortoirs creusés dans les arbres qui abritent jusqu'à 20 individus © Giuseppe Mazza

La queue, très longue, n’a aucune propriété préhensile, contrairement aux cébidés, et est utilisée comme un balancier pendant les sauts acrobatiques.

En général, les callithricidés sont couverts d’une fourrure épaisse et douce. Ce sont des singes munis de touffes duveteuses et de crinières autour de la tête. Chez le Callithrix jacchus la fourrure semble grisonnante à cause du mélange de poils de différentes couleurs, alors que la queue, plus longue que le corps, est plus sombre et ornée d’anneaux blancs qui le rendent absolument impossible à confondre.

Enfin, autour de la région auriculaire, il y a deux grosses touffes de poils blancs rigides. Le front est aussi couvert d’une fourrure blanchâtre.

Ces primates, chez les deux sexes, mesurent environ quarante centimètres de long, dont plus de la moitié appartient à la queue. Ils pèsent 350-400 g.

Ces animaux sont très friands de fruits et de petites feuilles tendres, de fleurs et de petits arthropodes.

En outre, grâce à un tempérament d’une grande docilité, ils sont bien adaptés à la captivité, et ils sont assez faciles à trouver dans les parcs zoologiques.

Éthologie-Biologie de la reproduction

Les callithricidés, ou hapallidés, et donc les Callitrhix jacchus, sont parmi les premières créatures de la forêt sud-américaine épaisse à être actifs dès que les ombres de la nuit commencent à disparaître. Ces singes plutôt petits commencent ensuite leur activité quotidienne consistant en sauts agiles et en cris perçants, sortant des cavités des troncs d’arbre où ils se reposent en groupe (jusqu’à 15-20 individus), un peu comme les écureuils, qui sont de taille analogue. On les considère comme étant parmi les plus gracieux et délicats de tous les primates.

Les femelles de cette espèce, de même que les femelles des autres espèces rattachées à cette famille, ont des naissances multiples, donnant naissance à 2-3 petits à la fois. La gestation dure environ cinq mois. D’habitude, quand un groupe se forme, l’individu dominant est une femelle qui contrôle plusieurs mâles, des mères et leurs fils. A l’intérieur de ces groupes, les mâles occupent leur propre position hiérarchique.

Ils peuvent définir des territoires de 2,2-6,6 ha, mais il n’y a aucune forme de défense territoriale, au contraire des babouins africains. Une démarcation par des traces odorantes a cependant été notée. Souvent on peut observer des chevauchements de territoire, aussi bien que des oustitis de différentes espèces occupés à manger sur un même arbre, sans qu’il y ait le moindre phénomène de lutte. Pour l’instant, l’UICN ne les considère pas comme mis en danger.

 

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