Famille : Arecaceae
Texte © Pietro Puccio
Traduction en français par Serge Forestier
L’espèce est originaire de l’est de Madagascar (Parc National de Ranomafana Est) où elle est présente avec quelques spécimens dans les zones dégradées à basse altitude.
Le nom de genre est la combinaison du nom du botaniste et naturaliste italien Odoardo Beccari (1843-1920), pour qui les palmiers étaient l’un des principaux centres d’intérêt, et du genre Phoenix ; le nom spécifique est l’adjectif latin “fenestralis, e” = fenêtré, en référence au fenêtrage présent près du rachis des feuilles des jeunes plantes.
Noms communs : false coconut, giant window pane palm, manarano palm, maruela palm, windowpalm, windowpane palm (anglais) ; zarina (malagasy-betsimisaraka) ; maruala, manarano, palmera con ventanitas (portugais du Brésil).
Beccariophoenix fenestralis J. Dransf. & Rakotoarin. (2014) est une espèce monoïque inerme à tiges uniques, dressées, mesurant jusqu’à environ 15 m de hauteur et 35 cm de diamètre, de couleur gris-brun sur lesquelles sont visibles des anneaux traces des feuilles tombées espacés entre eux d’environ 5 cm ; à la base est souvent présente un grand nombre de racines adventives.
Les feuilles, sur un court pétiole, sont pennées, longues de 4 à 4,5 m, avec environ 160 paires de folioles linéaires-lancéolés disposées régulièrement le long du rachis, longues dans leur partie médiane d’environ 110 cm et larges de 7 cm ; la base foliaire aux marges fibreuses, longue d’environ 1,5 m, recouvre seulement partiellement la tige.
Inflorescences, sur un court pédoncule, sous les feuilles (infrafoliaires), contrairement à celles, interfoliaires, des deux autres espèces appartenant au genre, de 0,6 à 0,9 m de long, avec des ramifications du premier (rarement du second) ordre, initialement enfermées dans une bractée ligneuse, d’environ 70 cm de long, recouverte d’une pubescence dense de couleur brun rougeâtre, portant des fleurs unisexuées disposées en triades (une fleur femelle entre deux fleurs mâles), sauf dans la partie terminale où sont présentes uniquement des fleurs mâles, solitaires ou par paire.
Fruits ovoïdes à l’apex pointu, d’environ 4 cm de longueur et 2,5 cm de diamètre, de couleur pourpre foncé, contenant une seule graine ellipsoïde, d’environ 2,4 cm de longueur et 2 cm de diamètre. Les feuilles des plantes jeunes présentent dans la partie terminale des folioles fusionnés sauf à proximité du rachis, mettant en évidence le fenêtrage caractéristique.
Il se reproduit à partir des graines, préalablement immergées dans l’eau pendant deux jours, dans un sol sablonneux riche en matières organiques maintenu humide à une température de 26-28 °C, avec un temps de germination de 1 à 3 mois.Espèce à risque très élevé d’extinction à l’état sauvage, mais dont les graines depuis 1990 ont été distribuées et commercialisées et maintenant de nombreux spécimens sont présents dans les jardins botaniques et chez les collectionneurs passionnés. Initialement les graines provenant de différents endroits ont été distribuées sous le nom de Beccariophoenix madagascariensis Jum. & H.Perrier (1915), une espèce que l’on croyait disparue depuis de nombreuses années, et “redécouverte” en 1986.
L’intérêt suscité auprès des collectionneurs par la découverte de plusieurs spécimens a eu comme conséquence une demande considérable de graines, mais il fut bientôt évident qu’il y avait deux typologies de jeunes plantes, une avec un fenêtrage évident et l’autre sans, qui ont été définies et commercialisées sous les noms de B. madagascariensis “windows form” et de B. madagascariensis “no windows”.
En raison de cette différence, ainsi que d’autres particularités, est né le soupçon qu’il ne s’agissait pas des mêmes espèces ; il y a eu certitude lorsqu’on a pu vérifier d’autres différences significatives dans les inflorescences, les fleurs et les fruits qui ont conduit les botanistes John Dransfield et Mijoro Rakotoarinivo à décrire en 2014 la “windows form” comme nouvelle espèce, distincte de Beccariophoenix madagascariensis (ex “no windows”).
Palmier impressionnant rappelant de très près Cocos nucifera, cultivable dans les régions au climat tropical et subtropical humide, en plein soleil et sur des sols riches, de préférence sablonneux, acides ou neutres, où il pousse rapidement et vigoureusement.
Quoique résistant à des valeurs minimales de température, si elles sont exceptionnelles et de courte durée, jusqu’à environ -2 °C, il a montré une faible capacité d’adaptation aux climat plus doux de type méditerranéen, avec des étés chauds et secs et des hivers frais et pluvieux, avec une croissance lente et plutôt laborieuse et un aspect souvent chlorotique, préférant dans les premières années une exposition partiellement ombragé. Il nécessite des arrosages fréquents, en particulier dans les périodes sèches en présence de températures élevées, et une fertilisation avec des produits équilibrés contenant des oligoéléments, en particulier du fer, sous forme de chélates.
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