Famille : Arecaceae
Texte © Pietro Puccio
Traduction en français par Serge Forestier
L’espèce est originaire du Belize, de Bolivie, du nord et du centre-ouest du Brésil, de Colombie, du Costa Rica, d’Equateur, du Salvador, du Guatemala, du Guyana, de Guyane française, du Honduras, du sud du Mexique, du Nicaragua, du Panama, du Pérou, du Suriname, de Trinidad-et-Tobago et du Venezuela où elle vit principalement le long des zones côtières de l’Atlantique et du Pacifique, aussi bien dans les forêts qu’en zones ouvertes, humides ou saisonnièrement sèches, souvent sur le bord des cours d’eau, à basse altitude.
Le nom de genre dérive du substantif grec “βάκτρον” (bactron) = bâton, soutien, en référence à l’utilisation des tiges de certaines espèces appartenant au genre comme canne ; le nom spécifique est l’adjectif comparatif latin de “magnus” = grand.
Noms communs : beach palm, lata palm, prickly palm (anglais) ; beach spiny clubpalm, biscoyol, black roseau, cocano boy, hones, palma de espina (Belize) ; marayáu (Bolivie) ; marajá-açù, mumbaca, tucum-mirim (Brésil) ; corozo de gallina, lata (Colombie) ; huiscoyol, viscoyol (Costa Rica) ; guyscoyol (Salvador) ; zagrinette (Guyane française) ; bordón, jahuacté (Mexique) ; coyolito (Nicaragua) ; caña brava, palma negra, uvito, uvito de parra (Panama) ; yarina (Pérou) ; kaw-maka, samoera (Suriname) ; corozo de marea, cubarro, cucurito (Venezuela).
Bactris major Jacq. (1781) est une espèce monoïque formant des touffes denses aux tiges dressées ou légèrement arquées, de 2 à 10 m de haut et de 2 à 6 cm de diamètre, recouvertes par les bases foliaires pourvues de robustes épines noirâtres, mesurant jusqu’à 10 cm de long, sauf dans les parties les plus vieilles, lisses, de couleur vert foncé et avec les anneaux proéminents et blanchâtres des cicatrices foliaires distants de 12 à 25 cm.
Les feuilles, sur un pétiole long de 0,3 à 1 m, sont pennées, longues de 0,8 à 2,2 m, avec de 24 à 46 paires de pinnules oblongues-linéaires disposées régulièrement le long du rachis et sur le même plan, longues de 25 à 60 cm et larges de 1 à 3 cm aux marges pourvues de minuscules épines ou soies ; pétiole et rachis sont couverts de courtes épines entrecoupées de quelques épines brunes ou noires, longues de 1 à 6 cm, sauf à la base du pétiole où elles peuvent dépasser les 10 cm.
Inflorescences ramifiées entre les feuilles (interfoliaires) protégées initialement dans un spathe épineux, semi ligneux et persistant en fruits, longues de 35 à 60 cm, aux fleurs unisexuelles jaune verdâtre disposées généralement en triades (une fleur femelle entre deux mâles) ; les fleurs femelles mûrissent avant les fleurs mâles favorisant la pollinisation croisée.
Fruits d’obovoïdes à ellipsoïdes, de 2,5 à 4,5 cm de long et de 1,5 à 3 cm de diamètre, comestibles, de couleur pourpre foncé à maturité, contenant généralement une seule graine.La reproduction se fait par semis, dans un terreau drainant riche en substances organiques maintenu constamment humide à 26-28 °C, avec un temps de germination relativement long, jusqu’à plus d’une année, et par division.
Largement diffusé dans la nature, mais peu cultivé, il présente, malgré ses robustes épines, un potentiel décoratif remarquable comme groupe isolé ou pour former des barrières impénétrables dans les parcs et les grands jardins exclusivement dans les régions à climat tropical et subtropical, ne supportant pas les températures proches de 0 °C, en prenant soin de le placer loin des lieux de passage et de stationnement.
Il nécessite le plein soleil ou une ombre légère et des sols bien drainés, de préférence sablonneux, avec une large disponibilité de l’eau. Les fruits, à la pulpe jaunâtre, juteuse et à la saveur légèrement acidulée, sont largement consommés par les populations locales tels quels ou utilisés pour en tirer des boissons rafraîchissantes et fermentées. Les tiges sont utilisées comme poteaux pour les clôtures, pour la couverture, avec les feuilles, d’abris permanents ou de fortune et pour fabriquer des paniers ; pour leur résistance mécanique, leur flexibilité et leur aspect elles peuvent être avantageusement utilisées, débarrassées de leurs épines et polies, également pour réaliser des meubles et des objets artisanaux.
Synonymes : Palma zagueneti Aubl. (1775); Bactris ovata Stokes (1812); Bactris chaetorhachis Mart. (1844); Bactris demerarana L.H.Bailey (1949); Bactris minax Miq. (1851); Augustinea major (Jacq.) H.Karst. (1857); Augustinea balanoidea Oerst. (1859); Augustinea ovata Oerst. (1859); Bactris cruegeriana Griseb. (1864); Pyrenoglyphis balanoidea (Oerst.) H.Karst. (1869); Pyrenoglyphis major (Jacq.) H.Karst. (1869); Pyrenoglyphis ovata (Oerst.) H.Karst. (1869); Bactris balanoidea (Oerst.) H.Wendl. (1878); Bactris ovata (Oerst.) H.Wendl. (1878); Bactris megalocarpa Trail ex Thurn (1882); Bactris ottostaffeana Barb. Rodr. (1907); Bactris ottostapfiana Barb.Rodr. (1907); Bactris augustinea L.H.Bailey (1933); Bactris superior L.H.Bailey (1933); Pyrenoglyphis chaetorhachis (Mart.) Burret (1934); Pyrenoglyphis ottostapfiana (Barb.Rodr.) Burret (1934); Pyrenoglyphis superior (L.H.Bailey) Burret (1934); Bactris albonotata L.H.Bailey (1947); Bactris beata L.H.Bailey (1947); Bactris broadwayi L.H.Bailey (1947); Bactris cateri L.H.Bailey (1947); Bactris ellipsoidalis L.H.Bailey (1947); Bactris obovoidea L.H.Bailey (1947); Bactris planifolia L.H.Bailey (1947); Bactris swabeyi L.H.Bailey (1947); Pyrenoglyphis cruegeriana (Griseb.) H.Karst. (1969); Bactris major var. megalocarpa (Trail ex Thurn) A.J.Hend. (1995).
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