Famille : Arecaceae
Texte © Pietro Puccio
Traduction en français par Claude Leray
Cette plante est originaire du Brésil, de la Colombie, de l’Équateur et du Pérou, où elle pousse dans la forêt pluviale de la région amazonienne dans des zones périodiquement submergés.
Le nom de genre rappelle Attale III (environ 170 av. J.-C. - 133 BC av. J.-C.), roi de Pergame, savant médecin et botaniste ; le nom de l’espèce vient du mot latin “insignis” = grand, remarquable, en référence évidente à la plante.
Noms communs : palha de flecha (portuguais) ; chapajo, cocorite, contillo, yagua, palma real, tàparo (espagnol).
Attalea insignis (Mart.) Drude (1897) est une plante monoïque avec un stipe souterrain ou peu émergent, couvert à la base de vieilles feuilles ; celles-ci étant pennées, d’environ 3-7 m de longueur avec un pétiole de 1,5-3 m de longueur. Les pinnules, de couleur vert pâle brillant sur la face supérieure, légèrement plus pâle dessous, ont une nervure centrale particulièrement proéminente et ont jusqu’à 1 m de long dans la zone centrale et 2-4 cm de large. Les pinnules sont placées en groupes de 2-6 unités le long du rachis et sont orientées dans différentes directions donnant ainsi à la feuille un aspect plutôt plumeux ; les pinnules apicales sont habituellement réunies à leur apex.
Les inflorescences sortent entre les feuilles sur un long pédoncule, initialement érigées, puis pendulaires en raison du poids des fruits, et sont d’environ 0,8 m de longueur et sont formées par un axe central (rachis), à partir duquel partent plusieurs branches latérale florifères (rachillae), portant des fleurs de couleur jaune pâle, seulement mâles ou femelles, en nombre de 1-4 à la base, et mâles dans la partie supérieure. Les fruits sont de forme oblongue ou ellipsoïde avec un sommet pointu, d’environ 7 cm de longueur avec un diamètre de 4 cm, de couleur brune, contenant de 2 à 3 graines. L’espèce se reproduit par graines qui germent en 2-4 mois à des températures de 24-28 ° C.
C’est essentiellement une plante tropicale pour ses exigences, elle requiert le plein soleil ou l’ombre légère et des sols humides en permanence, pouvant être même sous l’eau pendant de longues périodes de l’année. Peu cultivée en dehors de ses zones d’origine, elle est presque exclusivement présente dans les jardins botaniques et les collections des amateurs, bien que cette plante, avec ses longues feuilles qui semblent jaillir du sol, mériterait une plus grande diffusion.
Assez commune dans certaines zones de l’Amazonie, cette plante a une importance relativement mineure, par rapport à d’autres palmiers, dans la vie des populations locales ; quelques tribus mangent les fruits mûrs et utilisent les feuilles pour couvrir les toits des maisons et pour la fabrication de tapis ; le pétiole et le rachis des feuilles ont été utilisés pour la fabrication de sarbacanes et de fléchettes. En Amazonie péruvienne, certaines tribus mangent les larves d’un coléoptère vivant de la décomposition des tiges et dans les fruits, auquelle ils attribuent, en plus de l’importance alimentaire, des propriétés médicinales.
Synonymes : Maximiliana insignis Mart. (1826); Scheelea insignis (Mart.) H.Karst. (1857); Scheelea attaleoides H.Karst. (1857); Englerophoenix insignis (Mart.) Kuntze (1898); Attalea goeldiana Huber (1906); Scheelea goeldiana (Huber) Burret (1929).
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