Famille : Teiidae
Texto © Giuseppe Mazza
Traduction en français par Michel Olivié
Le Coureur à six lignes ( Aspidoscelis sexlineata Linné, 1766 ), connu aussi sous le nom de Cnemidophorus sexlineatus, est un lézard diurne appartenant à la famille des Teiidae qui a pour définition “aux pattes cuirassées”, soit dans l’ancien genre Cnemidophorus du grec “cnemidophoros” = qui porte des jambières, la partie de l’armure qui protège la partie antérieure des jambes, soit dans le nouveau genre Aspidoscelis aussi issu du grec “aspis, idos” = bouclier + “skelos” = jambe. Les jambes de ce reptile sont en effet protégés, comme du reste son ventre, par de grosses plaques horizontales de couleur bleue.
Le nom latin de l’espèce, sexlineata, fait référence aux 6 lignes longitudinales qui, partant de la tête, traversent le corps de l’animal et s’estompent seulement en partie vers la queue.
Zoogéographie
Il est présent dans les parties centrale et orientale du Sud des États-Unis et dans les États de Sonora et de Tamaulipas au Mexique. Sur la côte Est, en allant vers le Nord, on le rencontre de la Floride au Maryland où du fait des températures basses il se reproduit plus tard après une longue période d’hibernation.
Écologie-Habitat
Étant donné sa vaste répartition on le trouve dans différents habitats, de la plaine jusqu’à environ 400 m d’altitude. Il est fréquent dans des zones arides et sablonneuses mais aussi dans des prairies d’herbes basses et des bois clairsemés où, en cas de danger, il peut s’enfuir à toute vitesse et d’un seul coup jusqu’à 30 km/h.
Morphophysiologie
Il atteint 30 cm y compris sa queue qui est fine et souvent presque deux fois plus longue que son corps. Sa tête est petite. Son tronc élancé est protégé au dessus par des écailles granuleuses. C’est une espèce facile à identifier grâce aux six lignes longitudinales claires de son dos qui se poursuivent en partie sur la queue et sont disposées sur un fond vert foncé, marron ou noir. Jaunâtres chez les jeunes et les femelles elles peuvent prendre des teintes azurées chez les mâles, spécialement pendant la période de reproduction. La partie inférieure du corps est blanche chez les femelles et azur clair chez les mâles et présente sur le ventre 8 rangées de grandes écailles rectangulaires.
Éthologie-Biologie reproductive
La Aspidoscelis sexlineata se nourrit d’insectes, souvent nuisibles à l’agriculture, et aussi d’araignées, de vers et d’escargots.
Active seulement pendant les belles journées elle part chasser le matin et se met l’après-midi à l’abri dans des habitations de fortune et des tanières qu’elle creuse habilement avec ses pattes avant. Elles ont en général deux ouvertures dont l’une est fermée de l’intérieur quand l’animal est présent.
Elles lui servent aussi à se protéger du froid de la nuit pendant la période d’hibernation et abritent parfois les 4 à 6 oeufs que la femelle pond jusqu’à deux fois par an au cours de l’été. Ceux-ci sont toutefois placés en général sous les troncs d’arbres tombés au sol ou dans des tunnels latéraux, étroits et atypiques, creusés avec habileté dans les galeries des taupes.
À leur naissance, après 6 à 8 semaines d’incubation, les petits mesurent 3 cm sans la queue. Celle des jeunes est souvent bleue mais en grandissant cette couleur disparaît. Les serpents sont leurs principaux prédateurs s’ils les surprennent dans leurs tanières parce qu’en terrain découvert il est rare que les adultes se fassent attraper. En captivité la Aspidoscelis sexlineata peut vivre jusqu’à 6 ans. Ce n’est pas une espèce en danger.
Synonymes
Lacerta sexlineata Linnaeus, 1766 ; Cnemidophorus sexlineatus (Linnaeus, 1766) ; Cnemidophorus sexlineatus viridis Lowe, 1966 ; Cnemidophorus sexlineatus stephensae Trauth, 1992.