Testo © Laura María Barroso Rodríguez
Traduction en français par Serge Forestier
Ces plantes vivent dans les zones tropicales et les régions holarctiques tempérées, et sont réparties en altitude depuis des niches au niveau de la mer, comme dans le cas de Aristolochia littoralis, jusqu’à 1000 m d’altitude pour [Aristolochia leuconeura.
Il s’agit principalement d’espèces herbacées grimpantes pérennes aux tiges principales ligneuses, mais on peut trouver également d’autres formes de croissance comme dans le cas de Asarum et de Saruma.
Les fleurs sont généralement réunies en rhipidia (pluriel de rhipidium, inflorescences cymeuses aux fleurs alternant de chaque côté), mais peuvent également être solitaires.
En tant que trimère (montrant 3 pièces florales par verticille) cette famille a été considérée comme “le maillon entre les monocotylédones et les dicotylédones“ avec des pétales habituellement soudés, sauf chez l’espèce asiatique Saruma henryi, unique représentant de son genre, qui, en outre, comporte un périanthe dichlamydé (avec 2 verticilles) au lieu de monochlamydé (avec 1 seul verticille) typique de la famille.
Les corolles sont généralement zygomorphes (à la symétrie bilatérale), très voyantes en raison de leur forme en trompette ou en lampe, parfois semblables à un champignon, et également par leur couleur marron et rougeâtre, voire jaune comme dans le cas de l’intérieur de la fleur d’ Aristolochia sempervirens, qui est attractive pour les pollinisateurs.
Cependant, l’appât qui détermine la pollinisation est l’odeur. Les sécrétions malodorantes des fleurs, souvent huileuses et glissantes, attirent les diptères qui se chargent du transfert du pollen.
Ce groupe de plantes donne habituellement des fruits de type baie, plurifollículaire (fruit sec dérivé d’une ou plusieurs fleurs qui contient un certain nombre de graines et qui s’ouvre le long de la ligne de suture du carpelle), capsule ou schizocarpe (fruit sec formé de plusieurs akènes réunis entre eux dont chacun dérive d’un carpelle et qui peut contenir une ou plusieurs graines), parfois déhiscent, qui libère des graines huileuses et sans amidon dans son tissu de réserve.
Les feuilles sont en général alternes et entières. Elles peuvent être palmatilobées ou lobées, avec un pétiole et sont dans la plupart des cas, cordées. Elles ne présentent pas de stipule.
Elles sont très connues pour leurs propriétés médicinales, basées sur leur teneur en alcaloïdes et flavonols, mais leur mécanisme d’action n’a pas pu être démontré.
Les espèces du genre Aristolochia, par exemple, sont administrées aux femmes enceintes et à celles qui allaitent ou sont considérées comme un antidote au venin des scorpions et des serpents, mais elles peuvent causer des dommages aux reins, car l’acide aristolochique est un puissant néphrotoxique et un cancérogène.
Le genre Asarum (en particulier A. canadense et A. europaeum) montrent des propriétés diurétiques et anti microbiennes et est utilisé comme épice en cuisine, sous le nom de “gingembre sauvage”.
Il va de soi que l’aspect étonnant de ces plantes a favorisé leur culture dans les jardins du monde entier, comme cela est le cas d’ Aristolochia gigantea, grimpante aux fleurs longues de 20 cm et larges de 12, et d’ Aristolochia leuconeura, à laquelle les nervures blanches sur ses grandes feuilles cordées apportent une beauté singulière.
La famille compte actuellement (2015) environ 500 espèces, réunies dans les genres suivants : Aristolochia, Asarum, Euglypha, Heterotropa, Hexastylis, Pararistolochia, Saruma, Thottea.
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