Famille : Arecaceae
Texte © Pietro Puccio
Traduction en français par Claude Leray
Il est cultivé depuis des temps immémoriaux, l’endroit exact de son origine étant inconnu, probablement les forêts tropicales humides de la Malaisie.
Le nom du genre vient de la latinisation du nom local d’une espèce indienne appartenant au même genre ; le nom de l’espèce est le nom indien attribué à plusieurs substances astringentes.
Noms communs : areca palm, areca-nut, areca-nut palm, betel nut, betelnut palm, catechu, Indian-nut, pinang palm (Anglais) ; bin lang, bing lang (transcrit du chinois) ; supaadii, supaarii (Hindi) ; arec cachou, arec de l’Inde, arèque, arèquier (français) ; areca, palma areca (italien) ; pinang (Malaysien) ; areca catecú, arequeira (Portugais) ; areca, bonga (espagnol) ; Betelnuß Palme, Betelpalme, Catechu Palme (allemand).
Le Areca catechu L. (1753) est un espèce monoïque non piquante avec un stipe mince unique de 10-20 cm de diamètre, érigé jusqu’à 20 m et même plus, gris, vert foncé dans la partie la plus jeune sur laquelle sont bien visibles, en raison de la couleur blanchâtre, les traces des anneaux d’attachement des feuilles tombées.
Les 8-10 feuilles, avec un pétiole long d’environ 5 cm, sont pennées, arquées, jusqu’à 2 m de long, avec la base foliaire enveloppant entièrement le tronc sur une hauteur d’environ 1 m formant ainsi une sorte de couronne tubulaire avec un léger gonflement dans la partie inférieure. Les pinnules vert intense brillant, au nombre de 20-30 de chaque côté, ne sont pas de largeur uniforme et sont indentées à leur extrémité, elles sont réparties dans la partie médiane sur une longueur de 40-60 cm et une largeur de 3 à 10 cm ou plus avec 2-4 plis et insérées le long du rachis de manière à former une feuille avec un profil en “V”.
Les inflorescences ramifiées sont sous les feuilles, jaunâtres et d’environ 30-50 cm de long, portant des fleurs blanc crème, parfumées, des deux sexes, disposées selon la triade caractéristique (une fleur femelle au milieu de deux fleurs mâles), en nombre réduit et confinées à la base des rachillae (rachis secondaires dans les inflorescences ramifiées), seules les fleurs mâles étant disposées en position alternée sur deux lignes opposées dans la partie restante.
Les fruits sont des drupes fibreuses oblongues ou ovoïdes, de 4-6 cm de long et de 2-4 cm de diamètre, de couleur allant du jaune orangé au rouge à maturité, contenant une seule graine. Les graines (fraîches) germent en 3-5 mois à une température de 24-28 °C, avec une première feuille bifide ; la croissance est très rapide dans les meilleures conditions de culture avec la première fructification autour de la 7ème année.
C’est une espèce ornementale en raison du stipe fin surmonté d’une élégante couronne de feuilles incurvées, elle a besoin d’un climat chaud et d’une humidité élevée et constante, aussi bien dans l’air que dans le sol, elle est donc apte à être cultivée dans la zone tropicale humide avec des précipitations annuelles de plus de 2000 mm distribuées régulièrement pendant l’année, elle doit être irriguée lorsqu’elles sont plus faibles et dans les climats avec une saison sèche.Cette espèce pousse dans une grande variété de sols, à condition qu’ils soient bien drainés, avec une préférence pour les sols acides et neutres riches en substances organiques, avec des températures de plus de 14-15 °C, même si elle peut se maintenir sur une très courte période à des chutes de température jusqu’à + 5 °C. Au stade juvénile, elle aime une situation partiellement ombragée, à l’âge adulte le plein soleil. En pot, au stade juvénile, elle peut être utilisée pour la décoration des espaces intérieurs lumineux et est souvent vendue avec la graine partiellement enterrée et avec une ou deux feuilles, comme “mini-coco” en raison de la ressemblance avec une noix de coco miniature (Cocos nucifera).
Elle est largement cultivée plus que pour ses caractéristiques ornementales dans tout le sud-est de l’Asie pour une grande utilisation du “bétel”, c’est à dire les semences, coupées en fines tranches et mâchées enveloppées dans des feuilles de bétel (Piper betle), avec l’addition de chaux et éventuellement de feuilles de tabac et d’autres substances aromatisantes.
L’endosperme contient, outre des tanins, plusieurs alcaloïdes dont l’arécaïdine qui agit comme adoucissant et narcotique modéré et surtout l’arécoline, matière très toxique qui a une action stimulante sur les muscles squelettiques et le système nerveux central.
Malgré les nombreux effets secondaires négatifs au niveau de la bouche, le plus grave étant l’apparition de tumeurs, mais aussi dans tout l’organisme, son utilisation concerne de larges couches de population, estimées autour de 5% dans le monde. En conséquence, ce palmier se situe au centre d’une intense activité commerciale, il est même à Taïwan au deuxième rang des productions agricoles. De nombreuses variétés sont cultivées qui diffèrent principalement par la production et la qualité des fruits, et aussi à des fins ornementales, en raison de la taille et de la couleur du tronc, de la gaine foliaire et des fruits.
Depuis des temps reculés, les graines sont utilisées également pour leurs propriétés vermifuges chez l’homme ainsi que chez les animaux. Toutes les parties de la plante sont diversement utilisées dans la médecine populaire, de plus le fruit fournit un colorant et la partie interne de l’apex végétatif (cœur de palmier) est consommée comme légume.
Synonymes: Areca cathechu Burm.f. (1768); Areca faufel Gaertn. (1788); Areca hortensis Lour. (1790); Sublimia areca Comm. ex Mart. (1838); Areca himalayana Griff. ex H.Wendl. (1878); Areca nigra Giseke ex H.Wendl. (1878).
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