Ces oiseaux spectaculaires peuvent atteindre un mètre de long. En raison de leurs couleurs vives ils ont été appelés “fleurs de la forêt”. Leur extinction a été évitée.
Texte © Giuseppe Mazza
Traduction en français par Michel Olivié
En raison de leurs couleurs vives les aras sont appelés au Venezuela ” fleurs de la forêt” et au Panama on raconte que les habitants d’un village d’Indiens Caraïbes auraient échappé à un raid espagnol grâce aux cris aigus de ces oiseaux excités à la vue des armures des assaillants.
Réalité ou version américaine des légendaires oies du Capitole ? Il est de fait que les aras ont une voix ô combien disgracieuse et assourdissante et que les forêts où ils vivent résonnent de leurs continuels “haa…raa” “haa…raa” comme le laisse entendre leur nom onomatopéique.
Ces oiseaux peuvent atteindre, queue comprise, un mètre de long et possèdent un grand bec crochu qui rappelle un peu celui des rapaces et dont ils se servent comme d’un “troisième pied” pour se déplacer sur les arbres.
Les aras vivent au sein de couples très stables, unis pour la vie. À l’aube il se rassemblent en formant des groupes bruyants, en général toujours au même endroit.
Après s’être réchauffés aux premiers rayons du soleil et avoir fait le point sur les zones à visiter ils se lèvent tous ensemble en effectuant des vols spectaculaires au milieu des arbres.
Ils partent à la recherche de fruits, de graines et de noix très dures qu’ils décortiquent patiemment avec leur bec afin d’en extraire le contenu. Il semblerait qu’ils se nourrissent aussi d’insectes, en particulier de larves.
S’ils découvrent un arbre bien fourni en nourriture, ils deviennent subitement silencieux, peut-être pour ne pas révéler sa présence à d’autres animaux. On les remarque à peine à cause d’une petite pluie incessante de coquilles et de noyaux qui tombent sur le sol.
Ensuite, vers midi, quand la chaleur devient insupportable, ils gagnent des branches basses, loin des dangereuses harpies féroces qui survolent avec d’autres rapaces les couronnes des arbres et se reposent quelques heures en mettant leur tête sous l’aile.
Ils redeviennent actifs seulement en fin d’après-midi puis rejoignent leurs abris nocturnes.
À l’exception de l’ara hyacinthe (Anodorhynchus hyacinthinus) qui nidifie dans des galeries qu’il creuse le long des rives des fleuves ces oiseaux se reproduisent tous sur la cime des arbres, dans de vieux troncs creux.
Chaque année ils retournent toujours au même nid. Les Indiens qui depuis des siècles utilisent leurs plumes pour décorer leurs armes et leurs vêtements considèrent aujourd’hui encore les arbres qui les abritent comme de précieux patrimoines familiaux qui doivent être transmis de génération en génération.
Les oeufs, en général au nombre de 2 ou 3, sont pondus à quelques jours d’intervalle sur du bois pourri qui a été trituré et sont couvés par la femelle 25 à 28 jours. Les petits, nourris avec des aliments régurgités, grandissent très lentement. Ils restent aveugles plusieurs jours. Leurs premières plumes apparaissent sur la queue seulement après leur second mois d’existence. Les aras sont très longévifs et en captivité ils vivent facilement plus de 40 ans.
Les espèces les plus connues, en dehors de l’ara hyacinthe déjà cité et typique des forêt brésiliennes au Sud de l’Amazonie, sont l’ara rouge (Ara macao) répandu du Mexique à la Bolivie, l’ara à ailes vertes (Ara chloroptera) présent du Panama à la Bolivie et l’ara bleu (Ara ararauna) commun du Panama à l’Argentine. Les mâles de cette espèce, pas timides du tout, se reconnaissent dès l’abord parce qu’ils “rougissent” facilement. Quand ils sont excités ils plissent leurs yeux, secouent leur tête et la peau de leurs joues, normalement blanche, prend une couleur rose vif.
L’ara militaire (Ara militaris), présent dans la partie Ouest du continent depuis le Mexique jusqu’à l’Argentine, doit son nom à sa caractéristique tenue verte surmontée d’une frange rouge et à sa voix très désagréable de “caserne”. On le rencontre dans les Andes jusqu’à 2.500 m d’altitude et peut s’adapter à tous les milieux, depuis les régions semi-arides jusqu’aux forêts humides amazoniennes.
Pourchassés par les indigènes pour leur chair et leurs plumes ils furent transportés en Europe comme sujets de divertissement destinés à des riches et à des puissants. Depuis le XVIIIe siècle certains espèces d’aras se sont malheureusement éteintes.
Ont ainsi disparu les aras rouges de la Jamaïque et de la Guadeloupe, l’ara vert et jaune de St-Domingue et le célèbre ara de Cuba.
En 1934 en raison de l’affirmation alors répandue selon laquelle les perroquets transmettraient la psittacose, une grave maladie contagieuse pour l’homme, plusieurs lois réduisirent très fortement l’importation de ces espèces, ce qui parvint à freiner leur extinction.
Aujourd’hui on parle d'”ornithose” et on a découvert que la bactérie responsable de cette affection pulmonaire (Chlamydophila psitacci) est présente chez au moins une centaine d’oiseaux, dont les pigeons, les poules, les canards, les moineaux et les canaris qui se comportent en porteurs en bonne santé et que la contamination ne dépend pas tant du type d’animaux mais des rapports que les hommes entretiennent avec eux.
En conséquence une grande partie des restrictions d’ordre sanitaire a été levée. Mais, entre temps, en raison de la progression croissante des idées sur la protection de la nature les gens ont acquis la conviction que ces oiseaux doivent être laissés en liberté.
La Convention de Washington sur le commerce international des animaux et la création de parcs de parcs nationaux dans les pays d’origine semble protéger de manière adéquate les espèces survivantes.
SCIENZA & VITA NUOVA – 1987
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