Famille : Anarhichadidae

Texte © Giuseppe Mazza

Traduction en français par Catherine Collin

Anarhichas lupus vit dans l’Atlantique nord-est, du Spitsberg à la Scandinavie et à la mer du Nord, au sud du Groenland et au Canada jusqu’au cap Cod aux USA © Mary Wholey
Inséré dans la classe Actinopterygii, les poissons à nageoires rayonnées, le Loup de l’Atlantique (Anarhichas lupus Linnaeus, 1758 ) compte parmi les plus grands représentants de l’ordre Blenniiformes avec environ 1,5 m de longueur.
Il appartient à la famille Anarhichadidae qui ne compte que 5 espèces parmi lesquelles l’analogue Poisson-loup de Béring (Anarhichas orientalis) qui vit dans le nord du Pacifique.
Ce sont des poissons qui semblent à première vue être des blennies géantes mais qui sont encore insérés par certains taxonomistes, comme ils l’étaient autrefois, parmi les Perciformes avec le statut de sous-ordre.

Mesurant environ 1,5 m de longueur, on dirait une blennie géante et c’est bien l’un des plus grands représentants de l’ordre Blenniiformes © laszlocserhazi
Le nom de genre Anarhichas vient du grec “ανα” (ana), sur, et “αρρίχομάί” (arrichomai), avancer avec les pieds et les mains, soit grimper, en référence à l’ancienne croyance que pour pondre ses œufs, ce poisson grimperait hors de l’eau sur les rochers, comme Alticus saliens, en s’aidant de sa queue et de ses nageoires.
Plus simplement on peut penser qu’ils les utilisent pour grimper quand ils sortent des grottes rocheuses pour monter s’installer sous les rochers où ils passent la majeure partie de la journée.
Le terme spécifique lupus, loup en latin, est quand à lui une référence claire aux terrifiantes canines saillantes de ses mâchoires.

Il n’a jamais mordu de plongeur, mais du fait de ses grandes canines il est connu comme Loup de l’Atlantique, comme son congénère le Poisson-loup de Béring du Pacifique © Poul-Erik-Rasmussen
Zoogéographie
Anarhichas lupus vit dans l’Atlantique nord-est depuis le Spitsberg jusqu’à la Scandinavie et à la mer du Nord, et au sud du Groenland et du Canada jusqu’au cap Cod dans le Massachusetts.
Ecologie-Habitat
Le Loup de l’Atlantique est une espèce démersale océanodrome présente essentiellement sur les fonds rocheux entre 1 et 600 m de profondeur avec un record à 918 m, mais en général on le rencontre entre 18 et 110 m.

Les crocs, qui repoussent chaque année, servent en réalité à casser les carapaces des crustacés, les coquilles des bivalves et le test des oursins © Jim Greenfield
Morphophysiologie
Anarhichas lupus atteint 150 cm de longueur avec un poids maximum publié de 23,6 kg.
Le corps est généralement bleu ardoise, mais aussi marron, vert ou gris selon le milieu ambiant, et montre de 9 à 13 raies sombres verticales et des taches claires disposées en rayons autour des yeux.
La tête ovale, sans écailles, se termine par une grande bouche aux lèvres charnues avec de 10 à 12 crocs coniques aiguisés qui se renouvellent chaque année juste avant la période de reproduction, suivis postérieurement par des dents molariformes et des plaques osseuses sur le palais pour broyer les proies.

Un couple dans sa tanière. Entre août et septembre, Anarhichas lupus, qui peut descendre jusqu’à 918 m, se déplace pour pondre dans des eaux peu profondes © Jim Greenfield
A part pour attraper des poissons, des étoiles de mer et des mollusques, il les utilise surtout pour broyer les coquilles des bivalves, la carapace des homards, des pagures et des crabes ainsi que le test des oursins.
La nageoire dorsale, très longue, atteint presque la caudale. L’anale est plus courte; il n’a pas de nageoire pelvienne et la caudale est petite et arrondie.
Ethologie-Biologie Reproductive
Anarhichas lupus est un poisson calme et curieux qui se laisse approcher par les plongeurs et malgré sa taille et ses canines inquiétantes il n’a jamais causé d’accidents.

Les œufs, de près de 6,5 mm de taille, sont parmi les plus grands des poissons. Collés ensemble, ils forment une boule surveillé par le mâle. Ils éclosent au bout de 3 mois © Vebjørn Karlsen
La maturité sexuelle est atteinte entre 8 et 10 ans, quand ils dépassent 50 cm. C’est un poisson qui en milieu naturel vit environ 20 ans et en captivité plus de 50.
Entre août et septembre, les couples de Loup de l’Atlantique, qui souvent vivent dans la même tanière, se déplacent pour pondre dans des eaux peu profondes.
Les œufs, d’un diamètre allant jusqu’à 6,5 mm, sont parmi les plus grands du monde des poissons, et collés ensemble ils forment une sorte de boule fixée sur les fonds marins. Ils sont surveillés par le mâle et éclosent après 3 mois, libérant des larves pélagiques de 18 mm.

Un juvénile. Le Loup de l’Atlantique se reproduit vers 8-10 ans, quand il atteint 50 cm. En milieu naturel il peut vivre environ 20 ans et en captivité il dépasse les 50 ans © Jim Greenfield
La résilience de l’espèce est faible, avec un temps minimum pour le doublement des populations de 4,5 à 14 ans et une vulnérabilité à la pêche élevée, marquant 69 sur une échelle de 100.
Les populations sont en déclin dans plusieurs endroits. Anarhichas lupus n’est pas actuellement inscrit sur la liste rouge de l’UICN, mais au Canada il est considéré comme une espèce menacée et il est protégé.
Synonymes
Anarhichas lupus lupus Linnaeus, 1758; Anarhichas strigosus Gmelin, 1789; Anarhichas vomerinus Agassiz, 1867; Anarhichas lupus marisalbi Barsukov, 1956.
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