Amazona amazonica

Famille : Psittacidae.

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Texte © D. Sc. Giuliano Russini – Biologiste Zoologiste

 

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Traduction en français par Michel Olivié

 

L'Amazona amazonica vit dans la partie septentrionale de l'Amérique du Sud © Giuseppe Mazza

L'Amazona amazonica vit dans la partie septentrionale de l'Amérique du Sud © Giuseppe Mazza

L’ Amazona amazonica Linnaeus, 1766, appelée en italien Amazone aliarancio, en allemand Venezuela-Amazone, en français Amazone aourou et en espagnol Amazona alinaranja, est un perroquet appartenant à l’ordre des Psittaciformes (Psittaciformes), famille des Psittacidés (Psittacidae), sous-famille des Arini (Arinae), bien que certains biologistes ornithologues préfèrent le classer dans la tribu des Arinae, genre Amazona.

Les perroquets du genre Amazona, sont des perroquets de la zone écogéographique néotropicale. Ce genre se subdiviserait en 25 à 29 espèces et sous-espèces, qui sont autochtones des aires et biotopes correspondant à ceux des espèces nominales.

Dans le cas présent l’espèce Amazona amazonica, comporte deux sous-espèces dont une porte le nom d’Amazona amazonica amazonica. Elle a été bien étudiée et décrite en détail et vit dans les mêmes zones que celles de l’espèce nominale. L’espèce nominale Amazona amazonica et la sous-espèces Amazona amazonica amazonica sont biologiquement identiques, la sous-espèces se différenciant de l’espèce nominale par un miroir alaire plus grand et plus fortement teinté d’orange.

A l’origine, au cours du XIXème siècle, certains biologistes ornithologues espagnols proposèrent comme première sous-espèce l’Amazona amazonica tobagensis (la Amazona amazonica amazonica, n’ayant pas encore été découverte), ainsi nommée parce que présente sur les iles de Tobago et Trinidad. De nombreuses années plus tard elle ne fut plus reconnue comme telle par de nombreuses associations scientifiques d’ornithologie parce que la répartition de la couleur orange sur les ailes et le miroir alaire orange plus étendu qui la caractérise la rendaient incompatible avec une classification en tant que sous-espèces; Aujourd’hui cette classification a été entièrement réexaminée et acceptée par l’International Commission for Zoological Nomenclature (ICZN) de sorte que l’espèce Amazona amazonica est aujourd’hui subdivisée en deux sous-espèces : l’Amazona amazonica amazonica et l’Amazona amazonica tobagensis.

Zoogéographie

L’Amazone aourou est présent dans la partie septentrionale de l’Amérique du Sud. Il vit à l’Est des Andes, en Colombie et au Vénézuela, dans la partie Est de l’Équateur et du Pérou, dans la partie septentrionale du Brésil, en Guyane française et en Guyane hollandaise ou Surinam. Enfin, comme indiqué plus haut, la sous-espèces Amazona amazonica tobagensis est propre aux iles de Tobago et Trinidad.

Écologie-Habitat

Dans ces aires géographiques se sont développés tous les types de forêts, des mangroves aux forêts humides proches des lagunes et des grands étangs, forêts-galeries ou inondées, jusqu’aux zones ouvertes humides que l’on retrouve aussi au Pantanal, la plus vaste zone humide du monde où bien que les oiseaux soient plutôt adaptés à la vie arboricole du fait de leurs pattes zygodactyles, on les voit aussi se déplacer sur le sol ou se percher sur des plantes de type arbustif.

Ils peuvent vivre jusqu’à 650 m d’altitude et ont aussi colonisé les savanes humides sud-américaines où ils peuvent utiliser comme perchoirs des palmiers du genre Mauritia, par exemple les mirití ou aguaje, appelés aussi moriche, canangucha et burití, en français Palmier-bâche (Mauritia flexuosa).

On les observe aussi en petits groupes sur les bambous formant de petits bosquets. Enfin on les trouve aussi dans des zones plus sèches, quoiqu’occasionnellement, peut-être durant de petites migrations vers les lieux de nourrissage et aussi dans les aires urbaines à l’intérieur des parcs où se trouvent de grands arbres. La IUCN n’a pas encore classé l’Amazona amazonica et ses deux sous-espèces dans la liste rouge des espèces menacées bien que sa population soit en déclin du fait qu’ils sont chassés et capturés pour être soit mangés (ainsi que leurs oeufs) soit vendus comme animaux de compagnie.

D'un caractère doux il vit souvent en compagnie d'espèces semblables © Giuseppe Mazza

D'un caractère doux il vit souvent en compagnie d'espèces semblables © Giuseppe Mazza

Morphologie

Ces oiseaux ont généralement la couleur verte typique de certains sauriens. Les plumes recouvrent la nuque et sont légèrement bordées de noir. La joue et le front sont recouverts d’une tache jaune qui occasionnellement rejoint le bec, lequel est assez grand, crochu et de couleur blanc/gris sale

La partie située au-dessus des yeux a une coloration bleue violette, les rémiges et les tectrices primaires et secondaires des ailes sont bordées de jaune/gris clair. Les tectrices dans la partie la plus interne de l’aile varient du vert au violet avec des extrémités noires.

Le miroir alaire orangé qui a donné le nom commun de l’espèce traverse trois tectrices secondaires plus à l’extérieur et parfois tache une quatrième et une cinquième tectrice secondaire externe. La queue est grise (les rectrices), avec des extrémités de couleur jaune/grisâtre. Les plumes les plus extérieures de la queue sont tachées d’orange.

La peau dans la zone périophtalmique forme un anneau gris. L’iris est jaune/orangé. Les pattes sont grises. Il ne présente pas de dimorphisme sexuel, ni saisonnier, ni permanent.

Les petits ont un plumage dont la coloration est moins intense. L’iris est sombre. Qu’ils soient mâles ou femelles ils sont en moyenne longs de 31 à 32 cm et vivent jusqu’à 50 ans.

Éthologie-Biologie de la reproduction

Ces oiseaux peuvent vivre en couples ou en groupes de dimensions moyennes. En certains endroits, occasionnellement, ils peuvent former des rassemblements temporaires d’une centaine à un millier d’individus posés sur des arbres leur fournissant de quoi se nourrir ou volant sur la cime des arbres les plus élevés. Dès le matin ils volent avec vivacité toute la journée puis, le soir, ils vont s’installer sur des perchoirs.

Du fait de la douceur de caractère qui les caractérise il n’est pas rare d’observer dans la nature des spécimens d’Amazona amazonica avec des spécimens d’Amazona amazonica amazonica, qui se reposent et s’alimentent sur le même arbre en compagnie également de diverses autres espèces comme l’Amazone à front jaune (Amazona ochrocephala), l’Amazone à sourcils rouges (Amazona rhodocorytha), l’ Amazone poudrée (Amazona farinosa) et l’ Amazone à front bleu (Amazona aestiva).

Ils adorent escalader les grosses branches et les écorcer. Que ce soit les Amazona amazonica, ou les Amazona amazonica amazonica, ils sont bruyants quand ils volent ou se reposent perchés sur des branches ou sur des perchoirs artificiels en captivité. Par contre ils sont silencieux pendant les repas. Leur cri est très intense, métallique et disyllabique.

Ils se nourrissent dans la nature de graines, de fruits, de baies, de noix, de fleurs et de bourgeons de divers types d’arbres du genre Erythrina, Sloanea, Richeria, Byrsonima et d’espèces telles que Curitella americana, Spondias mombin. Parfois ils se nourrissent dans les champs cultivés ou de céréales. Les accouplements surviennent dans la nature ou en captivité vers le mois de mai. Le mâle, qui devient agressif durant cette période, se charge de la construction du nid.

La femelle pond de 2 à 5 œufs qui sont couvés pendant 26 ou 27 jours. Les oisillons sont nourris pendant environ 8 semaines par leurs parents avant de s’envoler et de vivre de façon autonome.

 

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