Famille : Bromeliaceae
Texte © Pietro Puccio
Traduction en français par Marc Longhi
L’espèce est originaire du Brésil (Minas Gerais et Rio de Janeiro) où elle pousse dans les forêts atlantiques (mata atlântica en portugais) sur des inselbergs (reliefs en coupole et en roche essentiellement granitique à faible couvert végétal ou dépourvu de végétation qui dominent l’horizon) ou sur des prairies en pentes escarpées entre 600 et 1800 m d’altitude.
Le genre est dédié au dernier empereur du Brésil, Dom Pedro II de Alcantara. Le nom d’espèce fait référence à l’adjectif latin “imperialis, is, e” = impérial.
Noms communs : en anglais giant bromeliad, giant vriesea, imperial bromeliad; en portugais (Brésil) bromélia-gigante, bromélia-imperial
L’Alcantarea imperialis (Carrière) Harms (1930) est une espèce herbacée sempervirente, monocarpique, rupicole ou saxicole, d’une grande variabilité de 1 à 1,5 m de haut et de 1,2 à 1,5 m de diamètre constituée d’une tige ligneuse courte et trapue surmontée d’une rosette de feuilles en entonnoir et d’un système racinaire puissant qui lui permet de s’ancrer sur des parois rocheuses raides et dans l’accumulation de dépôts organiques. La cavité centrale peut recueillir jusqu’à 30 litres d’eau de pluie ainsi que des restes d’animaux ou de végétaux qui par leur décomposition vont contribuer à l’alimentation de la plante; ce microenvironnement joue de plus un rôle important dans la survie de nombreux petits organismes.
Les feuilles sont oblongues-linéaires de 1 à 1,2 m de long et 7 à 15 cm de large,aux extrémités obtuses, acuminées ou aiguës remontant en arrière avec marge entière, sont coriaces de couleur variable, allant d’un vert intense teintée de pourpre vers l’extrémité et sur la face inférieure à un rouge sombre ou vineux et recouvertes d’une couche cireuse bleuâtre.
Alcantera imperialis est une plante herbacée brésilienne qui qui atteint 1,5 m accrochée avec de solides racines sur des parois rocheuses escarpées. Elle fleurit une seule fois avant mourir, mais de nouveaux pieds apparaissent à sa base. Elle possède de grandes feuilles coriaces et cireuses, de couleur verte, pourpre et vineuse © Giuseppe Mazza
L’inflorescence est dressée au centre de la rosette, et mesure plus de 3 m, elle est constituée d’une hampe florale recouverte de bractées de la même couleur que les feuilles, plus longues que les entrenœuds, avec une grappe terminale composée, formée de grappes qui rayonnent à partir d’un axe central.
A la base de chaque grappe les bractées sont ovales aux extrémités acuminées, d’une longueur et d’une largeur d’environ 7 cm, de couleur rougeâtre. Chaque grappe qui peut atteindre une longueur de 40 cm, porte, sur deux files de nombreuses fleurs discrètement odorantes sous-tendues par des bractées ovales, d’une longueur et d’une largeur d’environ 2,5 cm de couleur rougeâtre. Le calice est constitué de 3 sépales lancéolés aux extrémités aiguës, d’une longueur de 4-5 cm, de couleur rougeâtre, la corolle est constituée de 3 pétales linéaires aux extrémités aiguës d’une longueur de 8 à 10 cm, de couleur blanc crème, et de 6 longues étamines disposées en deux séries de 3.
La grande quantité de nectar et de pollen produite par les plusieurs centaines de fleurs représentent une ressource importante pour les nombreuses espèces d’oiseaux et d’insectes.
Les fruits sont des baies fusiformes d’une longueur de 5 à 6 cm qui contiennent de nombreuses graines fines d’une longueur d’environ 0,5 cm, pourvues d’appendices plumeux à leurs deux extrémités dont la longueur dépasse l cm et qui en favorisent la dispersion. Après la floraison et la fructification qui durent une année, la plante cesse de croître et sèche après un temps relativement long mais elle a produit à son pied entretemps de nouvelles plantes à qui elle transfère des substances nutritives pour assurer leur croissance initiale, à leur tour celles-ci fleuriront après 8 à 10 années ou plus en fonction des conditions de culture. Une des caractéristiques de l’Alcaterea et justement de produire ces nouveaux pieds à la base du pied mère bien avant la floraison, pareils à des touffes d’herbes appelés en jargon botanique des « grass pups ».
La cavité centrale, formée d’une rosette de feuilles en entonnoir, peut recueillir jusqu’à 30 litres d’eau de pluie ainsi que des restes d’animaux ou de végétaux qui par leur décomposition contribuent à l’alimentation de la plante. Un réservoir d’eau important pour la survie de nombreux petits organismes. Culture facile en plein soleil © Mazza
Elle se reproduit facilement par semis, ce qui ne garantit pas d’obtenir des individus identiques à la plante mère, pour ce qui concerne la couleur des feuilles par exemple, par micro-propagation et par l’intermédiaire des nouveaux pieds produits à la base du pied principal qui peuvent être retirés avec précaution et bouturés.
C’est une des Bromeliaceae les plus ornementale, élégante et imposante, d’une grande valeur paysagère, largement utilisée comme sujet isolé ou en groupe, dans les jardins tropicaux et subtropicaux, elle peut aussi s’employer sous les climats tempérés chauds plus doux où les températures à peine inférieures à 0 °C sont exceptionnelles et de courte durée.
Elle demande de préférence une exposition de plein soleil, pour une coloration plus intense des feuilles, mais se satisfait aussi d’une ombre légère, d’une température moyennement élevée et d’une humidité de 65 à 80%. Elle ne supporte pas l’eau stagnante et exige des sols parfaitement drainés, riches en substances organiques, maintenus humides et la présence permanente d’une eau non calcaire dans sa cavité centrale. Il est utile au printemps et à l’été de lui administrer un engrais foliaire dans les conditions prévues pour le produit.
Elle s’adapte bien à la culture en pot, pour la décoration des espaces ouverts lorsque le climat le permet, les serres et les jardins d’hiver lumineux en utilisant des récipients de grande capacité remplis d’un substrat dont les caractéristiques ont été décrites plus haut, avec des minima nocturnes hivernaux jamais inférieurs à +15 °C. En cas d’air sec et de température élevée il convient de pratiquer le matin une brumisation avec de l’eau non calcaire et à température ambiante.
Synonymes : Vriesea gigantea Lem. (1867) ; Vriesea imperialis Carrière (1888) ; Vriesea imperialis É.Morren ex Mez (1894).
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