Agrostophyllum majus

Famille : Orchidaceae


Texte © Prof. Pietro Pavone

 

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Traduction en français par Michel Olivié

 

Agrostophyllum majus pousse surtout en altitude sous forme d'épiphyte mais parfois aussi sur des sols moussus dans les forêts tropicales de la Thaïlande, Bornéo, Java, Malaisie, Sumatra et des îles Salomon, Sulawesi et Vanuatu

Agrostophyllum majus pousse surtout en altitude sous forme d’épiphyte mais parfois aussi sur des sols moussus dans les forêts tropicales de la Thaïlande, Bornéo, Java, Malaisie, Sumatra et des îles Salomon, Sulawesi et Vanuatu © Giuseppe Mazza

Agrostophyllum majus Hook. f. (1890) est une espèce comprise dans la tribu des Epidendreae et  la sous-tribu des Agrostophyllinae et appartenant à la famille des Orchidaceae.

Elle a été observée en Thaïlande, à Bornéo, à Java, en Malaisie, à Sumatra, aux îles Salomon, à Sulawesi et au Vanuatu à une altitude comprise entre 200 et 1500 m.

Agrostophyllum majus pousse principalement dans les forêts tropicales humides sur des troncs ou des branches d’arbres même morts.

Elle a été souvent confondue avec Agrostophyllum longifolium (Blume) Rchb.f.  qui partage le même milieu mais se différencie par les dimensions de ses feuilles et la forme de son labelle.

Le nom du genre Agrostophyllum est issu des termes grecs “agrostis” = herbe et “phyllon” = feuille en raison de l’aspect herbacé que lui donnent ses feuilles. L’épithète de l’espèce vient du latin “majus” =  plus grand et fait référence aux dimensions de ses frondes.

Le genre Agrostophylllum est constitué d’environ 100 espèces et a une aire de répartition discontinue.

Ses espèces, en effet, sont présentes tant sur le versant Ouest de l’océan Indien (Madagascar et îles Seychelles) que sur le côté Est du sous-continent indien (Sud de la Chine et Taïwan, Vietnam, Philippines, Malaisie, Indonésie, Nouvelle-Guinée, îles Carolines, Fidji, Nouvelle-Calédonie,Samoa et Vanuatu)

Les indigènes Kelabit du territoire de Sarawak (Malaisie) portent les inflorescences de certaines espèces de ce genre en guise de talisman pour se protéger des mauvais sorts.

Agrostophyllum majus est généralement une espèce épiphyte mais il existe des populations qui poussent aussi dans la litière ou sur la mousse recouvrant le sol dans des lieux ouverts de 1350 à 1500 m d’altitude (Parc Naturel de Sicike-Cike, Nord de Sumatra). Au Nord de Samosir (dans le Nord de Sumatra) cette espèce a été découverte à une altitude de 1557 m où la température de l’air était comprise entre 15 et 19 °C et où le sol avait un pH de 5. Sur les affleurements granitiques du mont Jerai (Gunung Jerai) dans le Nord-Ouest de la péninsule malaise et à une altitude de 900 m cette espèce est également lithophyte.

Agrostophyllum majus est une espèce herbacée à l’aspect touffu, dépourvue de pseudo-bulbes, aux  tiges droites, longues jusqu’à 1 m, minces, aplaties bilatéralement et aux entre-noeuds longs de 2 à 4 cm.

Espèce herbacée à l'aspect touffu, sans pseudo-bulbes, elle a des tiges dressées, aplaties, longues jusqu'à 1 m et des inflorescences apicales sphériques de 2,5 à 3 cm

Espèce herbacée à l’aspect touffu, sans pseudo-bulbes, elle a des tiges dressées, aplaties, longues jusqu’à 1 m et des inflorescences apicales sphériques de 2,5 à 3 cm © Giuseppe Mazza

Les tiges s’élèvent depuis un gros rhizome long jusqu’à 75 cm et portent des feuilles distantes les unes des autres d’environ 3,5 cm. Elles ont une disposition distique et forment un angle aigu avec la tige. Elles sont nombreuses, grandes, longues de 10 à 18 cm et larges de 1,6 cm. Les limbes, bordés de noir ou de marron, sont de forme variable, étroits et oblongs à linéaires-lancéolés. Ceux du bas sont plus petits que ceux du haut et ont des gaines superposées (imbriquées) qui enveloppent la tige.

Les inflorescences, qui sont toutes apicales, ont la forme de capitules sphériques d’un diamètre de 2,5 à 3 cm et sont constituées de bractées portant de nombreuses fleurs.

Les fleurs, qui présentent une résupination caractéristique, sont petites, longues de 0,5 à 0,7 cm et ont des sépales et des pétales libres jaune pâle et de couleur pourpre sur une partie de la lèvre et sur les bords de la colonne. Le sépale dorsal, long de 2 mm et large de 1,3 mm, est droit et peu acuminé. Les sépales latéraux qui sont similaires au sépale dorsal sont élargis et carénés sur le dos.

Spectaculaire détail d'une inflorescence vue de côté et gros plan d'une fleur qui mesure à peine 5 à 7 mm

Spectaculaire détail d’une inflorescence vue de côté et gros plan d’une fleur qui mesure à peine 5 à 7 mm © Giuseppe Mazza

Les pétales ont la même longueur que les sépales mais sont plus étroits. La lèvre mesure environ 2,5  mm et est en général entière avec une base sacciforme. La colonne, longue d’environ 3 mm, est recourbée et comporte une base élargie et un pied rudimentaire. Les sacs polliniques, habituellement au nombre de 8, sont cireux et ont un court caudicole sur le rétinacle. Le stigmate est concave. Le rostellum est subtriangulaire et volumineux.

Les fruits sont des capsules qui libèrent de nombreuses graines.

Cette orchidée peut pousser dans des climats froids mais est peu cultivée en tant que plante décorative exception faite de certains parcs et jardins botaniques.

 

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