Famille : Bromeliaceae
Texte © Pietro Puccio
Texte © Pietro Puccio
Traduction en français par Michel Olivié
Cette espèce est originaire de la Colombie, de l’Équateur et du Pérou où elle pousse sous forme d’épiphyte dans les forêts humides situées à basse altitude.
Le nom du genre vient du grec “aichme” = pointe de lance, par allusion aux extrémités épineuses des sépales et des bractées florales. L’espèce est dédiée à son découvreur, le botaniste russe Georg Jurij Nikolajevic Woronow (1874-1931).
La Aechmea woronowii Harms (1930) est une espèce herbacée, sempervirente, monocarpique (elle ne fructifie qu’une fois et meurt ensuite), acaule et épiphyte. Elle possède une rosette infundibuliforme de feuilles ascendantes disposées de façon à former une cavité centrale habituellement remplie d’eau. Les feuilles, longues de 1 m à 1,50 m et larges jusqu’à environ 7 cm, sont lancéolées, dotées d’un apex pointu et de bords épineux et recouvertes de minuscules écailles blanches.
L’inflorescence au centre de la rosette, longue de 30 à 40 cm, est constituée d’un robuste scape floral recouvert de minuscules écailles et d’une pruine farineuse blanchâtre et comportant des bractées elliptiques à l’apex pointu, épineuses sur les bords, longues jusqu’à 15 cm, un peu cartacées et de couleur rose. Le scape se termine par une inflorescence longue d’environ 25 cm, constituée d’un racème composé, c’est-à-dire formé de plusieurs racèmes partant d’un axe central, et de bractées florales ovées à l’apex acuminé et de couleur rose d’où sortent les fleurs qui ont un ovaire oblong de 1,5 cm de long.
Alors que les fleurs sont éphémères l’axe floral, les bractées et les sépales durent plusieurs mois en devenant avec le temps, s’agissant des derniers, de couleur bleue.
Le fruit est une baie qui contient de nombreuses graines minuscules. On reproduit cette plante, outre qu’au moyen de ses graines, par voie végétative grâce aux nouveaux plants qui se forment à sa base et que l’on peut détacher quand ils ont atteint une dimension au moins égale au tiers de celle de la plante-mère.
C’est une espèce peu répandue malgré ses caractéristiques décoratives indéniables. On peut la cultiver à l’extérieur sous les climats tropicaux et subtropicaux humides sous forme d’épiphyte sur les arbres mais aussi comme plante terrestre pour créer des bordures et des plates-bandes, sur des substrats très aérés, poreux, drainants et riches en substances organiques, en plein soleil ou sous un léger ombrage.
Ailleurs on la cultive en pot sur des substrats ayant les mêmes caractéristiques que celles convenant à la culture en extérieur, les températures minimales hivernales devant toutefois être supérieures à 14 °C. On doit maintenir le substrat constamment humide en été, légèrement en hiver, et le laisser sécher entre les arrosages. L’humidité ambiante en cas d’air sec et de températures élevées peut être augmentée grâce à des pulvérisations en utilisant de l’eau à température ambiante et non calcaire pour éviter l’apparition de taches inesthétiques sur les feuilles. En été on peut laisser un peu d’eau dans la cavité centrale formée par la rosette de feuilles en la renouvelant fréquemment pour empêcher qu’elle ne devienne un foyer de larves de moustique. En hiver il est préférable de la laisser sèche pour éviter des risques de pourrissement.
Synonymes : Streptocalyx subnuda L.B.Sm. (1955) ; Streptocalyx holmesii Slingerland (1964).
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