Famille : Bromeliaceae
Texte © Pietro Puccio
Traduction en français par Carole Jouron
L’espèce est originaire du Brésil (Pernambuco) où elle vit dans la forêt humide (Mata Atlântica) en basse altitude.
Le nom du genre est le substantif grec “αἰχμὴ” (aichmè) = fer de lance, en référence aux pointes épineuses des sépales et des bractées florales ; le nom de l’espèce est la combinaison du nom grec “κεφαλή” (kephalé) = tête et du suffixe “-οειδής” (-oeidés), de “εἶδος” (êidos) = forme, apparence, en référence à la forme globulaire de l’inflorescence.
Aechmea cephaloides J.A.Siqueira & Leme (2007) est une espèce herbacée à feuillage persistant, monocarpique (elle ne fleurit qu’une seule fois puis meurt), acaule, épiphyte ou terrestre, constituée d’une rosette de feuilles en entonnoir formant une cavité centrale qui recueille l’eau de pluie.
Les feuilles, d’un vert intense, sont linéaires avec un sommet arrondi, mais muni d’une courte épine et d’un bord dentelé, recouvert de petites écailles blanchâtres drues. En plein soleil, les feuilles prennent une teinte allant du rose au violet. L’inflorescence, au centre de la rosette, est constituée d’un robuste scape floral plus court que les feuilles, recouvert d’un épais toment blanc pourvu de bractées elliptiques à apex aigu, plus longues que les entre-noeuds, qui se superposent, de couleur rose s’intensifiant du bas vers le haut. Le scape se termine par une inflorescence globulaire de longue durée, formée par un racème composé, c’est-à-dire formé par plusieurs racèmes partant d’un axe central. Les racèmes sont constitués de grappes de fleurs compactes sous-tendues par de grandes bractées ovales rouges avec une épine au sommet.
Les bractées florales peu voyantes, membraneuses, rougeâtres et délicates, mesurent entre 0,4 et 0,5 cm de large. Les fleurs, sur un pédicelle court, comportent 3 sépales obovales de couleur jaune orangé, de 0,4 à 0,5 cm de large, 3 pétales ovales de couleur rougeâtre, de 2,2 à 2,3 cm de long, l’ovaire inférieur et 6 étamines disposées en 2 séries de 3. Les fruits sont des baies ovoïdes contenant plusieurs graines.
Une fois que la maturation des fruits est terminée, la plante commence à sécher, mais le processus se déroule sur de longues périodes, 1 à 2 ans, pendant lesquelles elle transfère les nutriments aux nouvelles plantes qu’elle produit à sa base. Elle se propage par ses graines, placées superficiellement sur un substrat qui peut être formé de terreau organique et de sable siliceux grossier, dans une proportion de 40 à 50 %, maintenu constamment humide à une température de 24 à 26 °C.
Les amateurs peuvent la reproduire par division des plantes acclimatées ou au moyen des nouvelles végétations basales, qui peuvent être détachées lorsqu’elles ont atteint une taille au moins égale au tiers de celle de la plante mère.
Elle ressemble à Aechmea aquilega, dont elle se distingue par l’inflorescence globulaire, les fleurs pédonculées ainsi que par la couleur et la taille des parties florales.
Dotée de remarquables caractéristiques ornementales, on peut la cultiver en plein air sous les climats tropicaux et subtropicaux humides, aussi bien comme épiphyte sur les arbres que comme plante terrestre, en massifs et bordures, sur des substrats très aérés, drainants et riches en substances organiques, en plein soleil pour un feuillage aux couleurs plus intenses, ou à mi-ombre.
Elle est également cultivable en pot, en utilisant des substrats présentant les mêmes caractéristiques que ceux prévus pour la culture de plein air, avec des températures hivernales supérieures à 15 °C pour les plus basses.
En été, le substrat doit être maintenu constamment humide, mais sans stagnation, et plus légèrement en hiver, de manière à lui permettre de sécher presque complètement entre les arrosages. L’humidité ambiante, en présence d’air sec et de températures élevées, peut être accrue par des vaporisations matinales en utilisant de l’eau à température ambiante non calcaire afin d’éviter des taches inesthétiques sur les feuilles.
En été, il faut laisser un peu d’eau dans la cavité centrale formée par la rosette de feuilles, en la renouvelant fréquemment pour éviter qu’elle ne devienne un foyer larvaire de moustiques, alors qu’en hiver, lors de basses températures, il est préférable de la laisser presque sèche afin d’éviter d’éventuelles pourritures.
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