Famille : Arecaceae
Texte © Pietro Puccio
Traduction en français par Serge Forestier
L’espèce est originaire d’Argentine (Corrientes) où elle pousse dans une zone limitée longue et étroite le long du fleuve Uruguay jusqu’à environ 500 m d’altitude. Le terme générique dérive de la diction portugaise du nom vernaculaire brésilien d’un palmier signifiant “épineux”, “denté”, en référence aux épines sur les pétioles ; l’espèce est dédiée au botaniste américain Larry Roland Noblick (1948) qui a décrit de nombreuses espèces d’ Arecaceae et qui avait supposé, en étudiant des échantillons de l’herbier de Butia yatay provenant de la province de Corrientes, qu’il s’agissait plutôt d’une espèce distincte non décrite.
Noms communs : palmera de Bonpland, yatay de Bonpland (espagnol).
Butia noblickii Deble, Marchiori, F.S.Alves & A.S.Oliveira (2012) est une espèce haute de 2-8 m à stipe solitaire, d’un diamètre de 30-40 cm à la base élargie, de couleur grisâtre et recouvert sur la plus grande partie par les bases foliaires pourrissantes dont il reste la trace même dans les parties plus anciennes.
Les feuilles sont pennées, fortement arquées, longues de 2-2,6 m, au pseudo-pétiole pourvu aux marges de fibre lignifiée et aux folioles, longues dans la partie médiane d’environ 70 cm et larges de 2 cm, disposées presque régulièrement le long du rachis pour former un V, de couleur vert clair au-dessus, gris-vert en-dessous et recouvertes d’une fine patine cireuse.
Inflorescences entre les feuilles (interfoliaires), longues d’environ 70 cm, aux ramifications du premier ordre, initialement enfermées dans une spathe oblongue-lancéolée de couleur verte tendant au pourpre au moment de l’ouverture. Fleurs unisexuelles de couleur jaune disposées en triade (une fleur femelle entre deux mâles) sauf dans la partie terminale où seules des fleurs mâles sont présentes.
Fruits ovoïdes de couleur jaune orangé, de 3,5-4 cm de longueur et 2,5-3 cm de diamètre, contenant une seule graine de 1,8-2,4 cm de longueur et 1-1,4 cm de diamètre.
Espèce confondue avec Butia yatay jusqu’en 2012, dont elle se distingue par les plus petites dimensions de toutes les parties de la plante, y compris les fleurs femelles (environ 0,8 x 0,7 cm contre 1,2 x 0,7 cm), pratiquement inconnue en culture jusqu’à ce que la publication de sa description ait suscité l’intérêt des botanistes et des collectionneurs. Bien qu’il existe en 2012 un nombre relativement élevé de spécimens, en raison de sa zone d’origine réduite et de l’expansion croissante de l’agriculture le risque d’extinction est apparu tout de suite évident, et en conséquence l’organisation argentine pour la conservation de la nature “Fundación Hábitat & Desarrollo ” a entrepris rapidement des actions pour sensibiliser les populations locales afin de concilier développement économique et sauvegarde de l’espèce.
Butia noblickii pousse dans une zone caractérisée par un climat subtropical humide avec une pluviosité presque constante tout au long de l’année, une moyenne annuelle voisine de 1300 mm, avec des valeurs légèrement inférieures en hiver (juin-août). La température annuelle moyenne est légèrement supérieure à 20 °C avec une valeur moyenne au cours du mois le plus froid (juillet) d’environ 14 °C ; le minima absolu enregistré dans la région était juste au-dessous de – 4 °C. Le sol est principalement sablonneux, parfaitement drainant, acide et riche en minéraux, notamment en fer. Ces caractéristiques climatiques et pédologiques peuvent fournir des indications utiles pour sa culture en dehors des zones d’origine.