Famille : Araceae
Texte © Pietro Puccio
Traduction en français par Serge Forestier
L’espèce est originaire d’Arunachal Pradesh, d’Assam, d’Australie (Territoire du Nord), du Bangladesh, du Bhutan, de Bornéo, du Cambodge, de Chine (Anhui, Chongqing, Fujian, Guangdong, Guangxi, Guizhou, Hainan, Henan, Hong Kong, Hubei, Hunan, Jiangsu, Jiangxi, Kin-Men, Macao, Ma-tsu-Pai-chúan, Shanghai, Sichuan, Yunnan et Zhejiang), du Darjeeling, des Fidji, des Philippines, de Java, d’Inde, des Îles Andaman, des Îles de la Société, des Îles Moluques, du Laos, de Malaisie Péninsulaire, de Birmanie, de Nouvelle-Guinée, des Petites Îles de la Sonde, des Samoa, des Sikkim, de Singapour, du Sulawesi, de Sumatra, de Taiwan, de Thaïlande et du Vietnam où elle vit généralement dans les forêts, du niveau de la mer jusqu’à environ 800 m d’altitude.
Le nom de genre est la combinaison des termes grecs “ἄμορϕος” (amorfos) = informe et “ϕαλλός” (fallos) = phallus, en référence à la forme du spadice ; le nom spécifique est la combinaison du nom de genre Paeonia et du substantif latin “folium” = feuille, en référence évidente.
Noms communs : elephant foot yam, telinga potato (anglais) ; you bing mo yu (chinois) ; apon, bagang, oroi, pungapong (philippin) ; jamikand, suran (hindi) ; eles, kembang, suweg, walur (indonésien) ; duk dua, kabuk (laotien) ; suranah (sanscrit) ; buk, mansuran (thaïlandais) ; kurruna kalungu (tamul) ; khoai nuwa, nuwa chuoong (vietnamien).
Amorphophallus paeoniifolius (Dennst.) Nicolson (1977) est une espèce herbacée pérenne, décidue, aux tubercules globuleux déprimés au centre, de 25 à 30 cm de diamètre et environ 20 cm de hauteur, de couleur brun foncé. A la reprise végétative, avant les feuilles, les tubercules produisent une inflorescence, sur un court pédoncule, constituée d’un spadice sessile long de 10 à 70 cm, aux fleurs femelles disposées dans la partie inférieure, cylindriques, longue de 3 à 25 cm, suivie de la partie mâle, de forme cylindrique à obconique, de 3 à 15 cm de longueur et jusqu’à 10 cm de diamètre, surmontée d’un appendice stérile de forme très variable, ovoïde, globuleuse, globuleuse-déprimée ou presque conique, de 5 à 30 cm de longueur et de diamètre, généralement de couleur marron foncé brillant.
L’inflorescence est entourée d’une spathe charnue campanulée, large de 15 à 60 cm et haute de 10 à 45 cm, de couleur verte avec des taches blanches dans la partie inférieure, pourpre verdâtre à la marge ondulée dans la partie supérieure.
L’inflorescence émet une odeur pénétrante de viande pourrie qui sert à attirer les insectes pollinisateurs ; après la pollinisation le spadice s’allonge jusqu’à 1 m et plus avec la zone en fruit cylindrique mesurant jusqu’à 50 cm de longueur et 8 cm de diamètre.
Après la floraison, une feuille est émise, rarement deux, sur un pétiole de 0,6 à 2 m de longueur et 15 à 20 cm de diamètre, de couleur vert foncé avec des taches pâles, au limbe, de 0,7 à 1,5 m de largeur, tripartite aux segments pennés pourvus de nombreuses folioles de forme variable, ovale, elliptique ou lancéolée, à l’apex pointu, de 3 à 25 cm de longueur et de 2 à 12 cm de largeur, de couleur vert clair. Les fruits sont des baies ovoïdes, de 1,5 à 2 cm de longueur et 1 cm de diamètre, de couleur rouge à maturité, contenant 2 ou 3 graines.
La reproduction se fait à partir des graines, qui n’ont pas une grande durée de germinabilité, dans un terrain drainant riche en humus maintenu humide à une température comprise entre 24 et 26 °C, avec des temps de germination relativement variables, à partir de 3 ou 4 semaines, et au moyen des petits tubercules produits pendant la saison végétative qui fleurissent au bout de 3 ou 4 ans. Espèce adaptée aux climats tropicaux et subtropicaux, largement cultivée, aussi bien pour l’alimentation humaine qu’animale, pour ses tubercules riches en amidon, en minéraux et en vitamines, en particulier les variétés non âpres et non urticantes, dépourvues d’aiguilles d’oxalate de calcium, présentes chez les plantes spontanées, qui peuvent provoquer des brûlures et des irritations de la bouche, lorsqu’elles sont ingérées crues, et des dermatites et des réactions allergiques pendant la manipulation.
Elle nécessite une exposition de légèrement ombragée à ombragée et des sols riches en substances organiques bien drainés, sablonneux, maintenus constamment humides pendant la période végétative, mais sans stagnation, cause de pourriture, et secs pendant la période de dormance.
Les tubercules sont prêts à être récoltés, ou pour une éventuelle transplantation, après la chute des feuilles.
Sous les climats qui ne permettent pas le maintien des tubercules en pleine terre, en raison des risques de gel, ils peuvent être extraits à la fin de la saison végétative et conservés dans un endroit sec jusqu’au printemps suivant, ou bien cultivés en pots de grande capacité, pour pouvoir être abrités dans un environnement à la température de préférence non inférieure à 15 °C.
Les tubercules et les feuilles sont utilisés en médecine traditionnelle, en particulier indienne, pour différentes pathologies.
Synonymes : Dracontium polyphyllum G.Forst. (1786); Dracontium paeoniifolium Dennst. (1818); Dracontium polyphyllum Dennst. (1818); Arum campanulatum Roxb. (1820); Arum rumphii Gaudich. (1826); Pythion campanulatum Mart. (1831); Candarum hookeri Schott (1832); Candarum roxburghii Schott (1832); Candarum rumphii Schott (1832); Amorphophallus campanulatus Decne. (1834); Amorphophallus dubius Blume (1837); Amorphophallus giganteus Blume (1837); Amorphophallus sativus Blume (1837); Arum decurrens Blanco (1837); Kunda verrucosa Raf. (1837); Amorphophallus decurrens (Blanco) Kunth (1841); Arum phalliferum Oken (1841); Arum rumphii Oken (1841); Conophallus giganteus Schott ex Miq. (1856); Conophallus sativus (Blume) Schott (1860); Plesmonium nobile Schott (1864); Amorphophallus chatty Andrews (1872); Amorphophallus rex Prain (1893); Amorphophallus rex Prain ex Hook. f. (1896); Amorphophallus malaccensis Ridl. (1903); Amorphophallus gigantiflorus Hayata (1916); Amorphophallus microappendiculatus Engl. (1923); Amorphophallus dixenii K.Larsen & S.S.Larsen (1974); Hydrosme gigantiflora (Hayata) S.S.Ying (1991).