Famille : Heliconiaceae
Texte © Pietro Puccio
Traduction en français par Marc Longhi
L’espèce est originaire de Colombie, du Costa Rica, du Panama et du Vénézuela où elle pousse dans les clairières des forêts de basse altitude dans des zones caractérisées par une saisonnalité marquée.
Le nom du genre dérive du latin “Heliconius, a, um” = de Helicon, montagne consacrée à Apollon et ses muses dans la mythologie grecque ; le nom de l’espèce est la combinaison des termes grecs “platys” = large et “stachys” = épi, par référence évidente à la forme de ces organes.
Noms communs : orange hanging lobate claw (anglais); minòn, platanilla, platanillo (esspagnol).
L’Heliconia platystachys Baker (1893) est une espèce herbacée dressée rhizomateuse pérenne, sempervirente, qui forme des touffes denses d’une hauteur de 3 à 5 m. Les feuilles basales disposent d’un pétiole pruineux d’une longueur de 0,5 à 1 m, elles sont alternes, simples, entières, oblongues à l’extrémité brusquement pointue. Elles mesurent de 0,7 à 1,7 m de long et de 15 à 38 cm de largeur, avec les bases foliaires tubulaires engainantes qui forment une pseudo tige pruineuse d’une longueur de 1 à 2 m ; la lame foliaire est souvent subdivisée perpendiculairement au rachis en de nombreuses sections de largeur variable.
L’inflorescence disposée sur un robuste pédoncule rouge pourpre tomenteux, forme un épi terminal retombant d’une longueur de 0,7 à 1 m au rachis ondulé, tomenteux, de couleur rouge et de 10 à 20 bractées à l’extrémité pointue, concaves vers le bas, alterne, espacées, disposées en spirale, coriaces, de couleur rouge à la base, jaune verdâtre sur les bords et à l’extrémité, d’une longueur de 22 à 24 cm à l’inflorescence et diminuant vers l’extrémité.
Les bractées rassemblent 6 à 8 fleurs tubulaires d’une couleur jaune verdâtre et d’une longueur de 4 à 5 cm, disposées sur un pédoncule tomenteux de 1 cm environ et qui s’ouvrent successivement. Les fleurs zygomorphes (symétrie bilatérale), sont hermaphrodites, à 3 sépales, dont deux soudées et une libre, et 3 pétales soudées, avec peu de différenciation entre elles, 5 étamines fertiles et un staminode opposé au sépale libre ; les fleurs sont pollinisées par les colibris. Les fruits sont des drupes sub-globulaires de couleur bleu sombre qui atteignent les 1,8 cm de longueur et 1,5 cm de diamètre à maturité et qui contiennent de 1 à 3 graines noirâtres oblongues d’une longueur d’environ 1,2 cm.
C’est une plante que l’on peut reproduire par semis, les graines préalablement maintenues dans l’eau pendant 2 jours afin d’en ramollir le tégument, dans un substrat organique complété de sable siliceux ou de perlite pour 30% du total, maintenu humide à une température de 26-28 °C. Les délais de germination sont variables pouvant aller de 1 à 6 mois ou plus, on recourt habituellement facilement à la division des rhizomes. C’est une espèce d’une grande valeur ornementale et paysagère pour son feuillage et ses inflorescences retombantes voyantes aux couleurs brillantes. La période de floraison est longue et peut se prolonger de mars à juillet, à la saison des pluies, elle a cependant besoin d’une période sèche bien marquée pour lancer la floraison. Elle est donc bien adaptée à des climats tropicaux et subtropicaux à la saisonnalité marquée.
Elle demande une exposition de plein soleil ou des lieux semi-ombragés, à l’abris du vent et des sols riches en substances organiques, drainés, maintenus dans un état d’humidité constant du printemps à l’été, mais sans eau stagnante et plutôt secs en hiver. Là où le climat ne permet pas l’exposition en plein air pendant les mois d’hiver elle peut aussi être cultivée dans des pots de grande capacité, pour être entretenue dans des serres, des vérandas et des jardins d’hiver lumineux, en utilisant un substrat organique complété de sable siliceux ou de perlite à 30% pour en améliorer le drainage avec une humidité ambiante et des températures diurnes idéales entre 24 et 26 °C, et des minima nocturnes jamais inférieurs à 15 °C. Les arrosages doivent être réguliers et abondants du printemps à l’été tout en laissant presque sécher le substrat avant de ré-arroser et d’éviter la stagnation qui peut facilement causer des pourritures. Les arrosages doivent être plus espacés en hiver, mais sans faire dessécher complètement le substrat. Les apports nutritionnels doivent être constitués de produits équilibrés à libération lente avec l’ajout d’oligoéléments.
Une fois coupées les inflorescences ont une durée de vie d’une douzaine de jours et sont particulièrement appréciées dans les compositions florales.
Synonymes : Bihai platystachys (Baker) Griggs (1904) ; Heliconia catheta R.R.Sm. (1975).