Famille : Orchidaceae
Texte © Pietro Puccio
Traduction en français par Claude Leray
Cette espèce est originaire de l’archipel Bismarck, de Bornéo, de Java, du Laos, des Moluques, du Myanmar, de la Malaisie péninsulaire, de Nouvelle-Guinée, des Philippines, de Singapour, des Îles Salomon, de Thaïlande et du Vietnam, où elle pousse habituellement dans les forêts pluviales sur les troncs ou sur les bifurcations de grands arbres, souvent le long des berges de cours d’eau, à basse et moyenne altitude.
Le nom de genre est la combinaison des termes grecs «gramma» = lettre et «phyllon» = feuille en référence aux taches noires minuscules et épaisses sur les pétales et les sépales ; le nom d’espèce est l’adjectif latin “speciosus, a, um” = beau, référence évidente à la fleur.
Noms communs : giant orchid, queen of the orchids, sugar cane orchid, tiger orchid (anglais); anggrek tebu (indonésien).
Grammatophyllum speciosum Blume (1825) est une espèce épiphyte, rarement lithophyte, à pseudobulbes cylindriques rapprochés, atteignant 3 m de long et environ 5 cm de diamètre, initialement dressés puis retombants, prenant avec le temps une couleur jaunâtre, les entre-nœuds ont environ 4 cm de long.
Les feuilles sont alternes, distiques, ovales avec une extrémité recourbée, longues de 50 à 60 cm et larges d’environ 3 cm, avec une base foliaire jaune verdâtre enveloppant les pseudobulbes.
Les racines sont inclinées vers le bas aussi bien que vers le haut. Ces dernières, robustes, rigides et ramifiées, forment une zone d’accumulation de débris végétaux qui contribuent à l’alimentation de la plante.
Les inflorescences, situées à la base des pseudobulbes, forment des grappes dressées atteignant environ 2 m de long, sur un pédoncule d’environ 2 cm de diamètre, portant de nombreuses fleurs de 10-12 cm de diamètre, avec un pédicelle d’environ 8 cm de long, légèrement et agréablement parfumées, qui s’ouvrent successivement.
À la base de l’inflorescence on trouve des fleurs plutôt espacées et anormales, généralement à deux sépales et sans labelle ni colonne, tandis qu’ailleurs, elles sont proches et parfaites.
Les pétales et les sépales sont oblongs-elliptiques à sommet arrondi, de 5 à 6 cm de long et de 2,5 à 3 cm de large, de couleur blanc crème ou jaune verdâtre ou jaune parsemés de brun ou de brun foncé, le labelle est trilobé, d’environ 2,5 cm de long et 2,5-3 cm de large, jaune, à lobe central traversé de lignes rouges et à lobes latéraux dressés striés de brun, la colonne, légèrement courbée, mesure environ 2 cm de long, verdâtre au-dessus, blanche avec des taches violettes en pointillé au dessous.
Les fruits sont des capsules oblongues atteignant environ 12 cm de long et 5 cm de large.
On peut multiplier la plante par ses graines, in vitro, par micropropagation et par division, chaque section devant être pourvue d’au moins 3-4 pseudobulbes.
C’est une grande espèce, considérée comme l’une des plus grandes, sinon la plus grande parmi les orchidées, qui a une floraison spectaculaire et qui dure environ deux mois, même si elle est assez erratique (avec des intervalles de 2 à 4 ans) et seulement quand elle est suffisamment touffue.
De nos jours elle est rare dans la nature et peu commune en culture car elle a besoin de vastes espaces, de grands pots ou paniers et d’une luminosité élevée, du plein soleil ou, tout au plus d’une légère ombre.
Elle nécessite une humidité atmosphérique élevée, même si elle est moins exigeante de ce point de vue que les autres orchidées, avec des températures diurnes de 22-28 °C, même si elle peut supporter des valeurs supérieures, et 16-18 °C la nuit avec des valeurs minimales pas inférieures à 12 °C, l’arrosage doit être régulier et abondant, mais sans stagnation, pendant le temps de croissance, légèrement espacé, en laissant sécher le compost pendant la stase végétative ; une bonne et constante aération est fondamentale.
Pour l’arrosage et les éventuelles nébulisations, il faut utiliser l’eau de pluie, de l’eau produite par osmose inverse ou déminéralisée.
Les fertilisations, correctement réparties et alternées, de manière à éviter l’accumulation de sels au niveau des racines, doivent être effectuées pendant la période végétative, de préférence avec des produits hydrosolubles équilibrés contenant des micro-éléments.
Là où le climat le permet, cette orchidée peut être cultivée comme épiphyte sur des arbres capables de supporter son poids, pouvant atteindre plusieurs centaines de kilos, ou dans des récipients sur des supports appropriés, ailleurs, en pots ou en paniers, éventuellement suspendus, dans des serres spacieuses et particulièrement lumineuses avec un substrat composé de fragments de cuite ou autre matériau drainant placés au fond, du charbon de bois et des feuilles décomposées ou des fragments d’écorce de taille moyenne.
Cette orchidée n’aime pas être perturbée, ainsi les transplantations et des divisions doivent être effectuées lorsque cela est strictement nécessaire, au moment de la reprise végétative indiquée par l’apparition des nouvelles racines.
L’espèce est inscrite à l’annexe II de la CITES (espèce dont le commerce est réglementé au niveau international).
Synonymes : Grammatophyllum cominsii Rolfe (1891) ; Pattonia macrantha Wight (1851) ; Grammatophyllum fastuosum Lindl. (1852) ; Grammatophyllum macranthum (Wight) Rchb.f. (1862) ; Grammatophyllum giganteum Blume ex Rchb.f. (1876) ; Grammatophyllum wallisii Rchb.f. (1876) ; Grammatophyllum pantherinum Rchb.f. (1878) ; Grammatophyllum sanderianum auct. (1893) ; Grammatophyllum papuanum J.J.Sm. (1911).
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