Cochlospermum religiosum

Famille : Bixaceae


Texte © Pietro Puccio

 

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Traduction en français par Michel Olivié

 

Cochlospermum religiosum est un arbuste de 3 à 8 m originaire de l'Inde et du Myanmar. L'appellation

Cochlospermum religiosum est un arbuste de 3 à 8 m originaire de l'Inde et du Myanmar. L'appellation "religieux" donnée à l'espèce est due au fait que ses fleurs sont offertes dans les temples indiens, en particulier au dieu Shiva © Giuseppe Mazza

Cette espèce est originaire de l’Inde et du Myanmar où elle pousse dans les forêts sèches d’arbres à feuilles caduques, en particulier sur les versants rocheux jusqu’à environ 1.000 m d’altitude, dans les zones soumises au climat de la mousson.

Le nom du genre est la combinaison des termes grecs “cochlos” qui désigne une coquille en spirale et “sperma” = graine, par allusion à la forme de la graine. Le nom de l’espèce est l’adjectif latin “religiosus, a, um” = religieux, pieux, par allusion à ses fleurs qui sont offertes dans les temples en dévotion, en particulier au dieu Shiva.

Noms communs : butter cuptree, cottontree, indian buttercup tree, silk cottontree, torchwood-tree, white silk cotton, yellow silk cottontree (anglais), gabdi, galgal, gjara, plaga (hindi), algodao-da-India (portugais), capoquero blanco (espagnol), kattupparutti, malaipparutti, tenaku (tamoul), Butterblumenbaum (allemand).

Le Cochlospermum religiosum (L.) Alston (1931) est un arbuste ou un petit arbre à feuilles caduques ou semi-caduques haut de 3 à 8 m et à l’écorce grisâtre profondément crevassée d’où s’écoule un liquide caoutchouteux de couleur orange. Les feuilles, réunies à l’apex des branches au bout d’un pétiole long jusqu’à 20 cm, sont alternes, palmées, dotées de 3 à 5 lobes elliptiques-lancéolés à l’apex pointu et au bord entier ou créné, longues de 8 à 15 cm, larges jusqu’à 20 cm, coriaces, de couleur vert intense et brillantes en partie supérieure, tomenteuses en partie basse.

Les fleurs, bisexuées, parfumées, d’environ 10 cm de diamètre, sont réunies sous forme de panicules terminaux qui apparaissent surtout après la chute des feuilles. Elles ont une corolle constituée de 5 pétales obovés profondément émarginés, de couleur jaune or, longs d’environ 5 cm et larges de 3 cm et de nombreuses étamines de couleur orange. Les chauves-souris font partie des principaux pollinisateurs, en particulier le Pteropus giganteus (Brünnich, 1782) connu communément sous le nom de renard volant de l’Inde. Les fruits sont des capsules obovoïdes ou piriformes déhiscentes de couleur marron qui ont 3 à 5 valves, environ 8 cm de long et 5 cm de diamètre, qui contiennent de nombreuses graines réniformes noires longues de 0,6 cm et sont entourées d’un amas de poils soyeux de couleur blanche.

De l'écorce profondément crevassée s'écoule un liquide caoutchouteux orange. Les feuilles, au long pétiole, sont alternes et palmées avec 3-5 lobes elliptiques-lancéolés © Giuseppe Mazza

De l'écorce profondément crevassée s'écoule un liquide caoutchouteux orange. Les feuilles, au long pétiole, sont alternes et palmées avec 3-5 lobes elliptiques-lancéolés © Giuseppe Mazza

On reproduit cette plante au moyen de ses graines que l’on doit planter dès que possible, leur capacité à germer ayant une durée de 1 à 2 mois, après les avoir plongées dans de l’eau un jour durant. La durée de germination est de 4 à 5 semaines. On peut aussi la reproduire par bouturage et par marcottage. C’est une espèce à la croissance rapide qui revêt depuis des temps reculés une grande importance dans la médecine indienne traditionnelle et qui est également employée dans un but décoratif et à des fins religieuses à cause de ses grandes fleurs de couleur vive. Pour cette raison elle est souvent plantée à proximité des temples.

On la cultive dans les régions au climat tropical et subtropical, en plein soleil, sur des sols particulièrement drainants qui peuvent même être pierreux. Une fois adulte elle peut résister à de longues périodes de sécheresse.

Fleurs, larges de 10 cm, pollinisées par les chauves-souris. Les fruits sont des capsules obovoïdes ou piriformes déhiscentes d'environ 8 cm de long et 5 cm de diamètre © Giuseppe Mazza

Fleurs, larges de 10 cm, pollinisées par les chauves-souris. Les fruits sont des capsules obovoïdes ou piriformes déhiscentes d'environ 8 cm de long et 5 cm de diamètre © Giuseppe Mazza

C’est un arbre d’une importance économique certaine en raison du latex qui s’écoule de son écorce. Celui-ci, qui est insoluble dans l’eau, est connu sous le nom de katira et est également exporté pour ses nombreuses utilisations dans les industries pharmaceutique et cosmétique. Il est en outre employé pour la préparation de colles, dans la fabrication des cigares, comme agent émulsifiant et comme composant des milieux de culture dans la micropropagation.

On extrait des graines une huile employée dans l’industrie des savons et le résidu de pressage est utilisé comme aliment pour le bétail tandis que les minces fibres qui les enveloppent et qui sont semblables à celles du kapok (Ceiba pentandra (L.) Gaertn., 1791) sont parfois utilisées comme rembourrage.

Les feuilles, les fleurs, l'écorce, les racines et le latex sont traditionnellement employés depuis longtemps dans la médecine populaire. On extrait des graines une huile pour l’industrie des savons et le résidu de pressage est utilisé comme aliment pour le bétail tandis que les fibres fines qui les enveloppent, semblables à celles du kapok, sont utilisées comme rembourrage. En raison de sa croissance rapide cette espèce connaît enfin un emploi dans le reboisement des zones dégradées © Giuseppe Mazza

Les feuilles, les fleurs, l'écorce, les racines et le latex sont traditionnellement employés depuis longtemps dans la médecine populaire. On extrait des graines une huile pour l’industrie des savons et le résidu de pressage est utilisé comme aliment pour le bétail tandis que les fibres fines qui les enveloppent, semblables à celles du kapok, sont utilisées comme rembourrage. En raison de sa croissance rapide cette espèce connaît enfin un emploi dans le reboisement des zones dégradées © Giuseppe Mazza

Les feuilles, les fleurs, l’écorce, les racines et le latex, comme indiqué plus haut, sont traditionnellement employés depuis longtemps dans la médecine populaire pour diverses pathologies. De récentes études ont confirmé les propriétés antimicrobiennes en particulier des extraits de feuilles et de fleurs. Cet arbre est fréquemment utilisé pour le reboisement de zones dégradées.

Synonymes : Bombax religiosum L. (1753); Bombax gossypium L. 1767; Cochlospermum gossypium DC. (1824); Wittelsbachia gossypium Mart. & Zucc. (1824); Maximilianea gossypium Kuntze (1891); Cochlospermum balicum Boerl. (1899).

 

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