Famille : Agamidae
Texto © Giuseppe Mazza
Traduction en français par Michel Olivié
Le genre Pogona, du grec “pogon” = barbe, comprend 8 espèces de sauriens appartenant à la famille des Agamidae. Endémiques du continent australien ils sont tous diurnes et atteignent 50 à 70 cm, dont la moitié correspond à la queue.
Le nom du Dragon barbu de l’Est (Pogona barbata) confirme avec l’adjectif latin “barbatus” = barbu” la présence très voyante chez cette espèce d’écailles pointues qui forment une sorte de barbe noire autour du cou . Celle-ci est bien visible quand l’animal, irrité, étire sa peau en sifflant d’un air menaçant et en ouvrant sa grande bouche aux bords internes jaunes et brillants.
Zoogéographie
Comme l’indique son nom vulgaire le Dragon barbu de l’Est occupe la partie Sud-Est de l’Australie et est présent dans les Nouvelles-Galles du Sud, le Queensland, l’Australie méridionale et le Victoria.
Écologie-Habitat
Semi-arboricole la Pogona barbata aime se réchauffer au soleil sur des branches et des troncs d’arbres bien exposés. Le mâle le plus gros, qui est le mâle dominant, est plus territorial et plus agressif que l’ Agame barbu (Pogona vitticeps) qui lui ressemble. Il a droit au perchoir le plus haut. De là il surveille son territoire de chasse où il ne laisse entrer que les jeunes et les femelles. Ce n’est que lorsque la chaleur devient insupportable qu’il descend pour se reposer dans des endroits plus frais.
Morphophysiologie
La tête du Dragon barbu de l’Est est grande et triangulaire. Le thorax et l’abdomen sont relativement minces et aplatis dorso-ventralement.
D’ordinaire la couleur de son dos tend vers le gris mais elle peut aussi être brun-rougeâtre, marron-jaunâtre ou marron foncé. Quand il est excité ou que la température est élevée ses flancs et ses pattes peuvent devenir jaune-orange. Les femelles sont légèrement plus petites.
Quand il mord il ne lâche pas facilement sa proie ceci aussi en raison du fait que ses deux mâchoires sont dotées de glandes vénéneuses primitives. Les toxines ne sont pas injectées mais pénètrent lentement dans les blessures.
On le distingue aisément de la Pogona vitticeps qui est plus corpulente et dont l’arrière-bouche est rose-rougeâtre et aussi par la rangée d’épines présentes le long du bord latéral du corps jusqu’à l’avant-bras.
Éthologie-Biologie reproductive
La Pogona barbata se nourrit d’insectes, de vers, de mollusques et de petits vertébrés, tels que des souris et de jeunes lézards, auxquels s’ajoutent des baies, des fleurs et autres compléments végétaux sucrés. Les femelles se reproduisent plusieurs fois par an en enterrant 15 à 35 œufs qu’elles laissent sans surveillance dans un nid peu profond creusé dans le sable. Le fait que la température d’incubation puisse déterminer le sexe d’un reptile n’est pas nouveau mais dans le cas présent on a découvert récemment que quand les températures sont très élevées certains mâles adultes peuvent se transformer en femelles fécondes tout en conservant leurs chromosomes mâles.
Synonymes
Agama barbata Cuvier, 1829; Amphibolurus barbatus Wiegmznn, 1834; Grammatophora barbata Duméril & Birbon 1837.