Lygaeus equestris

Famille : Lygaeidae


Texte © Prof. Santi Longo

 

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Traduction en français par Michel Olivié

 

Protégée par sa livrée d'avertissement aposématique la Punaise écuyère (Lygaeus equestris) est très répandue dans une grande partie de l'Europe.

Protégée par sa livrée d’avertissement aposématique la Punaise écuyère (Lygaeus equestris) est très répandue dans une grande partie de l’Europe © Joan Escobet Casals

La Punaise écuyère, Lygaeus equestris (Linnaeus, 1757), est un rhynchote hétéroptère de la famille des Lygaeidae Schilling, 1829 qui comprend environ un millier d’espèces caractérisées par un corps  de petites ou de moyennes dimensions, oblong, aux couleurs foncées ou rougeâtres, ou rouges ou orange et noires.

Leur antennes sont formées de 4 articles. Les fémurs de pattes arrière sont souvent renflés et dotés d’excroissances pointues.

Certaines espèces sont méioptères ou brachyptères car elles ont des ailes réduites par rapport à celles des formes apparentées.

Longue jusqu'à 10 à 12 mm c'est un insecte qui se nourrit de sucs végétaux au moyen de son appareil piqueur/suceur.

Longue jusqu’à 10 à 12 mm c’est un insecte qui se nourrit de sucs végétaux au moyen de son appareil piqueur/suceur © Pete Woodall

Ce sont des insectes appelés phytomites parce qu’avec leur appareil piqueur/suceur ils se nourrissent de sucs végétaux.

L’ensemble chromosomique de certaines espèces a fait l’objet des premières grandes recherches sur l’hérédité.

Le nom du genre Lygaeus, créé par Fabricius en 1904, vient de l’adjectif “lygaios” qui veut dire obscur, sombre ténébreux (de “lùghe”, crépuscule) et est dans la mythologie grecque le nom du père acarnanien de Polycasté, l’épouse d’Icarios et la mère de Pénélope, d’Alysée et de Leucadios.

Sa tête est courte et dotée de petits yeux simples appelés ocelles et de gros yeux composés.

Sa tête est courte et dotée de petits yeux simples appelés ocelles et de gros yeux composés © Barış Çerçi

L’épithète de l’espèce equestris fait référence au rang social des chevaliers.

Zoogéographie

C’est une espèce répandue dans la zone paléarctique et très fréquente dans une grande partie de l’Europe, surtout l’Europe centrale et l’Europe méridionale. Elle a été observée en Iran.

Écologie-Habitat

L'accouplement a lieu au printemps. Les femelles pondent sur le vénéneux Vincetoxium hirundinaria. Les larves se nourrissant des graines sont toxiques pour les predateurs.

L’accouplement a lieu au printemps. Les femelles pondent sur le vénéneux Vincetoxium hirundinaria. Les larves se nourrissant des graines sont toxiques pour les predateurs © Francisco Rodriguez

Tous les stades biologiques de Lygaeus equestris ont lieu dans les prés et le long des lisières

ensoleillées des zones boisées où se trouve la plante-hôte Vincetoxicum hirundinaria  Medik, une Apocynacea vénéneuse dont dépendent les monophages jeunes néanides.

Morphophysiologie

Les adultes mesurent de 10 à 12 mm. Leur corps est de forme ovale et a des ailes développées. Le tégument est doté d’une couleur voyante d’avertissement ou aposématique caractérisée par deux bandes transversales qui forment une croix noire au centre des ailes antérieures ou hémélytres de couleur rouge et par un point blanc sur les ailes postérieures membraneuses que se superposent en position de repos.

Aux premiers froids c'est une espèce grégaire. À gauche quelques adultes et à droite des adultes mêlés à des nymphes à divers stades de croissance.

Aux premiers froids c’est une espèce grégaire. À gauche quelques adultes et à droite des adultes mêlés à des nymphes à divers stades de croissance © Per Arvid Åsen (gauche) e © Marcell Kárpáti

La tête est courte et dotée à la fois d’yeux simples ou ocelles et d’yeux composés près desquels se trouve une bande noire plus large qu’eux. Les antennes sont constituées de 4 articles dont le deuxième est légèrement renflé et plus long que les deux suivants.

La lèvre inférieure ou rostre, constituée de 4 segments, est en forme de gouttière et accueille en position de repos les stylets buccaux.

La partie dorsale du premier segment du thorax ou pronotum est trapézoïdale et comporte un resserrement antérieur court et marqué.

Un arbre en tenue hivernale avec de nombreux rassemblements de Lygaeus equestris.

Un arbre en tenue hivernale avec de nombreux rassemblements de Lygaeus equestris © Jindra Lacko

Le scutellum du deuxième segment thoracique des adultes de Lygaeus equestris est court et se différencie de celui des espèces voisines car il est dépourvu de soies raides et a seulement de petits poils.

Sur les ailes antérieures appartenant à ce deuxième somite on trouve deux bandes transversales.

Le troisième segment du thorax porte les ailes postérieures membraneuses qui sont de couleur plus claire dans la partie proximale. Sur chacune d’elles qui est parcourue par 4 ou 5 nervures on voit nettement une tache blanche et ronde qui, lorsque les ailes se superposent, paraît unique.

Les pattes ont des tarses formés de trois segments. Les fémurs des pattes antérieures sont dilatés.

Dans la partie dorsale des urites abdominaux se trouvent les ouvertures respiratoires ou stigmates.

Les deux premiers stades juvéniles ou néanides, reconnaissables par l’absence des ébauches alaires, sont de couleur rouge et ont des pattes et des antennes de couleur noire.

Les trois stades pré-imaginaux suivants ou nymphes ont sur le dos les ébauches alaires de couleur noire.

Elles aussi se nourrissent des sucs de différentes plantes dont celles des néanides monophages.

Éthologie-Biologie reproductive

Pendant la saison froide beaucoup d’adultes ainsi que des nymphes se rassemblent en formant des groupes plus ou moins importants sous les pierres, sur l’écorce de grands arbres ou parmi les feuilles au sol.

Au printemps ils reprennent leur activité et se nourrissent en piquant les graines de diverses plantes. Quand ils ont atteint la maturité sexuelle ils s’accouplent et les femelles pondent sur les plantes nourricières des néanides.

Le développement post-embryonnaire est de type hétérométabole et comporte des stades juvéniles qui ressemblent aux adultes.

Des œufs sortent les néanides du premier âge qui, comme ceux du stade suivant, sont monophages et ne se nourrissent que des graines de la vénéneuse Apocynacea qui leur transmettent leur toxicité lors des attaques des prédateurs.

Elles peuvent à cette période se réunir en formant des amas compacts sur des écorces, sous des pierres ou parmi les feuilles au sol.

Elles peuvent à cette période se réunir en formant des amas compacts sur des écorces, sous des pierres ou parmi les feuilles au sol © Ann-Sophie Qvarnström

Aux deux stades de néanides succèdent les trois âges nymphaux reconnaissables à la présence des ébauches alaires et enfin les adultes qui se nourrissent en piquant et en suçant les sucs de nombreuses plantes.

Synonymes

Cimex equestris Linnaeus, 1758. Ont été décrites les trois sous-espèces Lygaeus equestris equestris (Linnaeus, 1757); Lygaeus equestris lactans (Horvath & G., 1899) e Lygaeus equestris sicilianus (Wagner, 1955).

 

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