Parietaria officinalis

Famille : Urticaceae

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Texte © Eugenio Zanotti

 

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Traduction en français par Michel Olivié

 

Parietaria officinalis, Urticaceae, pariétaire

La parietaria officinalis est très commune en Europe sur les murs jusqu’à 900 m d’altitude © Giuseppe Mazza

L’aire d’origine de la très commune pariétaire (Parietaria officinalis L. 1753), dite aussi perce-muraille, casse-pierre, espargoule, gamberoussette ou herbe à bouteille s’étend de l’Europe tempérée à l’Ukraine. Le nom du genre, auquel appartiennent selon divers auteurs de 20 à 30 espèces, dérive du latin “paries” = paroi, mur en raison de l’habitat caractéristique d’une grande partie de ces plantes; “officinalis” dérive du substantif latin “officina” dont l’emploi est dû au fait qu’une grande partie de ces espèces a des propriétés médicinales et a pour cela été utilisée dans les “officines”, comme étaient autrefois appelées les pharmacies.

C’est une plante herbacée pérenne dotée de longs rhizomes et recouverte de petits poils recourbés qui la font adhérer aux vêtements. Ses tiges sont cylindriques, dressées, hautes de 20 à 70 (100) cm, peu ramifiées, généralement rosâtres, charnues et peu robustes. Les feuilles sont alternes, entières, dotée de longs pétioles, ovales-elliptiques ou lancéolées , acuminées (2 à 4 x 5 à 10 cm) et ont des nervures translucides.

Les fleurs sont situées sur des extrémités géminées, de couleur blanc-verdâtre, sessiles, gloméruliformes et multiflores. Les fleurs hermaphrodites ont trois bractées et sont placées au sommet des rameaux alors que les fleurs mâles et femelles n’ont qu’une seule bractée et sont regroupées à l’intersection des rameaux. Les bractées sont ovées ou oblongues et libres à leur base. La floraison survient de mai à octobre. Les fruits sont de minuscules akènes de 1 à 2 mm, en forme d’olive, comprimés et recouverts d’un périanthe persistant.

L’espèce est très commune que ce soit dans son milieu naturel (terrains boisés riches en nutriments, terrains abandonnés) ou, de façon envahissante, dans les lieux cultivés ou habités (bords des fossés, terrains incultes et riches en nitrates, au pied des murs, dans les jardins, les haies, les cours, etc…) de 0 à 900 m d’altitude. La pariétaire se reproduit par des graines dont elle assure la diffusion, principalement zoophile, grâce à sa capacité à adhérer au pelage des animaux et aux vêtements ainsi qu’aux machines. Un petit fragment de tige, s’il est transporté, véhicule ainsi les graines pendant son trajet.

Parietaria officinalis, Urticaceae, pariétaire

Inflorescences mâles avec étamines et inflorescences femelles à droite. Il existe aussi des fleurs hermaphrodites portées par trois bractées au sommet des rameaux © Giuseppe Mazza

Celui qui, pour entretenir son jardin, fauche les pariétaires ou les arrache des murs ne se doute pas qu’il ne fait que les semer de nouveau dans son milieu …

Outre sa capacité à se reproduire par ses tiges, très fragiles et faciles à arracher, cette plante surprend par la quantité remarquable de bourgeons placés sur les rhizomes et à sa base et capables d’émettre sans cesse de nouvelles pousses vigoureuses.

Une espèce semblable est celle appelée Parietaria judaica L. (= P. diffusa M.& K.; P. ramiflora Moench.), que l’on rencontre souvent sur les vieux murs, les rochers ou les ruines et qui se distingue de la précédente par ses tiges très ramifiées, souvent plus ou moins lignifiées à la base, son port compact, incliné-montant, ses feuilles ovales longues jusqu’à 5 cm , ses nervures non transparentes à la différence de P. officinalis et ses bractées fleuries soudées à la base (chez P. officinalis les bractées sont libres). La plante fleurit toute l’année et le pollen est transporté par le vent (pollinisation anémophile) . Lors de la fructification le périgone qui enveloppe l’akène est presque deux fois plus long que celui-ci alors que chez P. officinalis il le dépasse de peu. En Europe on trouve en plus des deux espèces déjà citées Parietaria lusitanica, P. cretica, P. mauritanica, P. debilis et l’étrangère P. pensylvanica d’origine nord-américaine, naturalisée en Allemagne et probablement ailleurs.

Parietaria officinalis, Urticaceae, pariétaire

Les feuilles ont des nervures translucides. Le pollen provoque des allergies mais la plante a des vertus médicinales © Giuseppe Mazza

Les petites filles autrefois, surtout dans les campagnes, s’amusaient à faire des colliers avec des feuilles de pariétaire qu’ils collaient sur leurs chemisettes tandis que leurs mères introduisaient les plantes broyées dans les bouteilles et les dame-jeanne avec de l’eau et du sable en guise d’abrasif pour les débarrasser des incrustations de tartre et de vin, d’où le nom donné en Italie d'”herba vetriola” (herbe au verre) ou d’herbe à bouteille en France.

Les enfants qui jouaient dans les champs ou pêchaient dans les fossés savaient que s’il leur arrivait d’entrer en contact avec des orties ils pouvaient trouver un soulagement en écrasant des feuilles et des tiges de pariétaire et en appliquant le jus obtenu sur les cloques causées par la piqûre désagréable des orties.

Pour les utilisations médicinales (propriétés diurétique, dépurative, antidotique, cicatrisante, constipante astringente et antihémorragique) on récolte la plante entière durant la période de floraison en éliminant les racines et la partie inférieure des tiges. L’herbe contient surtout des nitrates de potassium (salpêtre) et de calcium, du soufre, des mucilages, des tanins, des flavonoïdes et un hétéroside. Elle est employée en infusion ou en décoction comme diurétique. Dans la médecine populaire on conseille les cataplasmes de la plante fraîche broyée pour soigner les dermatites chroniques. Rappelons aussi que le pollen de la pariétaire est parmi ceux qui causent de fortes allergies (“rhume des foins”) à de très nombreuses personnes qui doivent s’abstenir de la récolter ou de la manipuler ou de fréquenter les zones où elle est abondante et en fleur. J’indique, ci-après, deux préparations simples à base de pariétaires fraîches :

Infusion utile en cas de cathare des bronches, d’hydropisie et de calculs rénaux et de la vessie

Deux cuillères à café de plantes fraîches broyées dans une tasse d’eau bouillante. Infuser un quart d’heure. Filtrer. Ajouter un peu de citron et de miel et consommer après les repas.

Pâte douce diurétique

Une demi-cuillère à café de plantes broyées dans deux cuillères de miel. Fractionner la pâte en 4 à 5 doses à consommer dans la journée.

Synonymes : Parietaria erecta Mert. & W.D.J. Koch (1823).

 

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