Grevillea eriostachya

Famille : Proteaceae


Texte © Pietro Puccio

 

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Traduction en français par Michel Olivié

 

L'abondant nectar de Grevillea eriostachya est utilisé comme édulcorant par les Aborigènes © Giuseppe Mazza

L'abondant nectar de Grevillea eriostachya est utilisé comme édulcorant par les Aborigènes © Giuseppe Mazza

Cette espèce est originaire de l’Australie (Australie-Occidentale, Australie-Méridionale et Territoire du Nord) où elle vit dans des zones arides, généralement sableuses, caractérisées par des hivers relativement humides et des étés chauds et secs.

Le genre est dédié au collectionneur anglais Charles Francis Greville (1749-1809) qui fut un des fondateurs de la Royal Horticultural Society ; le nom de l’espèce résulte de la combinaison des termes grecs “erion” = laine et”stachys” = panicule, par référence à l’inflorescence.

Noms communs : desert grevillea, flame grevillea, honey grevillea, yellow flame grevillea (anglais).

La Grevillea eriostachya Lindl. (1839) est un arbuste sempervirent, haut de 1,5 à 4 m, aux feuilles longues de 5 à 30 cm, pennées, composées de 2 à 7 segments coriaces et linéaires longs de 8 à 20 cm et larges de 1 à 2 mm, ou entières sur les rameaux florifères, de couleur gris vert et recouvertes d’un duvet court et dense en partie supérieure.

Les inflorescences sont terminales, disposées en grappes, simples ou composées, coniques, longues de 10 à 25 cm avec un rachis laineux et émergent du feuillage sur un pédoncule robuste dont la longueur peut atteindre environ 40 cm ; elles portent de nombreuses fleurs riches en nectar qui ont 4 tépales longs d’environ 0,8 cm, tomenteuses, de couleur verte lorsqu’elles sont en bouton puis jaunes or et un pistil, long de 1,5 à 2,2 cm, de la même couleur. La floraison se développe du bas vers le haut (acropète). Les fruits sont des follicules ellipsoïdes comprimés, tomenteux, longs de 1,5 à 2,2 cm, larges de 1 à 1,3 cm et épais d’environ 0,6 cm ; ils contiennent deux graines ovales et plates. On reproduit cette plante en semant ses graines qui doivent au préalable être incisées et plongées dans de l’eau pendant un jour afin d’augmenter le taux de germination, dans un terreau sableux maintenu humide à une température de 22 à 24 °C, et par greffage sur la Grevillea robusta.

Cette espèce est largement répandue dans le centre-ouest de l’Australie où elle fleurit à toutes les périodes de l’année, moyennant l’aide d’un peu de pluie, avec un pic en hiver et au printemps. Elle a besoin d’un climat de type méditerranéen avec des hivers doux et des étés chauds et secs. Elle supporte, quand elle est sèche, des températures minimales allant jusqu’à environ -4 °C, mais pendant une très courte période. Elle ne parvient pas à pousser dans des zones caractérisées par des étés humides, à moins d’avoir été greffée sur des espèces résistantes. Elle a besoin de sols particulièrement drainants, de préférence sableux, pauvres, neutres ou alcalins. Bien enracinée elle peut résister à de longues périodes de sécheresse et convient de ce fait pour être utilisée dans des jardins de type désertique. Des tailles appropriées peuvent aider à ce qu’elle garde un port compact.

Le nectar, abondamment produit, en plus du fait qu’il est apprécié des oiseaux qui pourvoient à la pollinisation, est consommé et utilisé comme édulcorant par les Aborigènes depuis des temps reculés. Elle résiste en général au feu, à condition qu’il ne soit pas trop intense, grâce à la présence de lignotuber ; c’est la partie supérieure de la racine, élargie et lignifiée, qui permet à la plante de se régénérer après les incendies.

 

→ Voir aussi l’article sur le genre Grevillea.

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