Famille : Orchidaceae
Texte © Prof. Pietro Pavone
Traduction en français par Michel Olivié
Oncidium vulcanicum est un lithophyte ou un épiphyte touffu originaire de la Bolivie, de la Colombie, de l’Équateur et du Pérou à des altitudes allant de 1800 à 3000 m © Giuseppe Mazza
Oncidium vulcanicum (Rchb.f.) M.W. Chase $ N.H. Williams est une espèce de la famille des Orchidaceae, de la sous-famille des Epidendroideae, de la tribu des Cymbidieae et de la sous-tribu des Oncidiinae.
Elle est originaire de la Bolivie, de la Colombie, de l’Équateur et du Pérou et se rencontre à des altitudes de 1800 à 3000 m sur les parois rocheuses de ravins ou, comme épiphyte, dans la forêt pluviale humide en haut des branches. Elle fut trouvée pour la première fois en 1872 en Équateur à une altitude 3050 à 3350 m sur les pentes du volcan Tungurahira (5033 m) qui est un des volcans les plus actifs de ceux existant sur le territoire équatorien.
C’est une plante qui peut atteindre 15 à 20 cm. Ses fleurs éclatantes sont pollinisées par des colibris © G. Mazza
Son nom en langue quechua veut dire “gorge ardente” ou “gorge de feu”.
On l’a trouvée à des altitudes plus basses, à Bagnos de Agua Santa à 1800 m d’altitude, dans la province de Napo à 2050 m et dans la province de Pichincha à une altitude de 2000 à 2500 m. Au Pérou elle pousse dans les forêts de montagne très humides entre 2100 et 2300 m d’altitude, d’ordinaire sur des branches bien exposées.
Cette espèce fut décrite à l’origine dans le “The Gardener’s Chronicle & Agricultural Gazette” 393 (1872) par Heinrich Gustav Reichenbach (1823-1889) sous le nom de Mesospinidium vulcanicum.
D’autres auteurs l’ont par la suite transférée dans les genres Cochlioda et Odontoglossum qui ne conviennent plus aujourd’hui pour cette espèce.
Elle a été incluse, sur la base d’indices moléculaires, dans le genre Oncidium Sw. par M.W. Chase & N.H. Williams (Lindleyana 21-3 : 27, 2008).
Ce genre, décrit pour la première fois en 1800 par Olof Peter Schwartz (1760-1816), comprend plus de 330 espèces d’orchidées qui, en l’état actuel, sont réparties dans une grande partie de l’Amérique du Sud et de l’Amérique centrale, du Mexique et des Antilles et parviennent dans les Andes à une grande diversité morphologique.
Le nom du genre est issu du terme grec “onkos” qui veut dire “gonflement” à cause de la présence d’une petite excroissance à la base du labelle (le cal).
L’épithète vulcanicum indique que cette espèce a été découverte et vit dans un milieu volcanique.
Les études de systématique moléculaire ont démontré que ce genre n’est pas monophylétique car de nombreuses espèces qui lui ont été affectées sur la base des caractéristiques de la fleur sont au contraire éloignées sur le plan phylogénétique vu que les fleurs ne sont pas significatives étant donné qu’elles s’adaptent en fonction des insectes pollinisateurs présents sur place.
La longue durée de ses inflorescences racémeuses a éveillé l’attention des amateurs et de nombreuses formes horticoles ont été créées © Ron Parsons
À cause de la réduction de ses habitats Oncidium vulcanicum a été incluse depuis le 22 juin 2021, pour ce qui concerne l’Amérique latine et les Caraïbes, dans l’Appendice II de la Convention de Washington (CITES) qui s’est donné pour but de protéger les espèces animales et végétales menacées d’extinction en interdisant leur commerce et en particulier leur exportation et leur détention.
Oncidium vulcanicum est une espèce lithophyte mais aussi un épiphyte cespiteux qui peut atteindre 15 à 20 cm de haut et dont les pseudo-bulbes de forme ovoïdale, comprimés latéralement et longs de 1,5 à 2 cm ont à l’apex une seule feuille (de 10 à 15 cm sur 1,5 cm) de couleur vert foncé, légèrement charnue et portée sur un court pétiole.
Elles peuvent porter jusqu’à 25 à 30 corolles très décoratives si elles sont cultivées dans des corbeilles suspendues © Ron Parsons
L’inflorescence est racémeuse, basale, dotée d’un long pédoncule (environ 30 cm) érigé ou pendant et soutenu par une feuille ou des gaines foliaires desséchées.
Les fleurs sont nombreuses (de 25 à 30), en forme d’étoile et restent très longtemps ouvertes.
Elles sont habituellement de couleur rouge ou orange mais aussi rose, jaune et rose vif et mesurent environ 4 cm.
La floraison débute à la fin de l’été et peut se prolonger jusqu’au printemps suivant.
La pollinisation est assurée par des colibris.
Oncidium vulcanicum est une espèce très décorative. Elle a besoin quand elle est cultivée de températures fraîches.
Dans la nature la température diurne moyenne durant toute l’année est de 21 à 23 °C et celle de nuit de 11 à 13 °C avec une amplitude journalière de 9 à 11 °C.
La luminosité doit être forte (de 12.000 à 25.000 lux) mais sans exposition directe au soleil et le taux d’humidité doit se situer aux environ de 80 %.
On peut la faire pousser dans un pot contenant de l’écorce de pin de dimensions moyennes de façon à assurer un très bon drainage et à permettre la circulation de l’air autour des racines.
Le substrat doit être remplacé en général tous les 2 ans.
Pour apprécier sa floraison spectaculaire on peut aussi l’installer dans une corbeille suspendue pour que ses inflorescences pendantes de couleur rose puissent produire un effet captivant.
Pendant leur croissance ces plantes doivent être fertilisées chaque semaine avec un quart ou la moitié de la dose d’engrais préconisée pour les orchidées. Il convient de les arroser une fois par semaine et seulement après que le terreau est devenu sec. La quantité d’eau peut être légèrement réduite en hiver surtout quand elles sont cultivées à des latitudes au climat tempéré où les journées sont courtes et peu lumineuses.
Pendant l’hiver les apports d’engrais doivent être réduits ou supprimés.
Ondicium vulcanicum ‘Yasnita’. Dans la nature la température moyenne diurne est de 21 à 23 °C, celle de nuit de 11 à 13 °C avec une amplitude journalière de 9 à 11 °C © Ron Parsons
Parmi les cultivars primés au cours des dernières années on peut citer : Oncidium vulcanicum ‘Jasmin’ (2013); Oncidium vulcanicum ‘Klein Flottbek’ (2012); Cochlioda vulcanica ‘Eumelia’ (2005); Cochlioda vulcanica ‘Ganesh’ (2004); Cochlioda vulcanica ‘J & L’ (1973).
Synonymes : Cochlioda vulcanica (Rchb.f.) Benth. & Hook.f. ex A.H. Kent (1893); Cochlioda vulcanica (Rchb.f.) Benth. & Hook.f. ex B.D. Jacks. (1893); Cochlioda vulcanica (Rchb.f.) Benth. & Hook.f. ex Rolfe (1886); Cochlioda vulcanica (Rchb.f.) Ridl. (1886); Cochlioda vulcanica var. splendens Froebel ex Cogn. (1898); Mesospinidium vulcanicum Rchb.f. (1872); Odontoglossum vulcanicum (Rchb.f.) Dalström (2012).
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