Famille : Asteraceae
Texte © Pietro Puccio
Traduction en français par Michel Olivié
Cette espèce est originaire de l’Afrique du Sud (province du Cap -Occidental et province du Cap -Oriental) où elle vit sur des dunes côtières, des plaines rocheuses, pierreuses ou sableuses et sur des pentes rocheuses jusqu’à environ 1.000 m d’altitude.
La provenance exacte du nom du genre est inconnue : selon certains il vient du latin “felix” = heureux, gai, par référence à la floraison éclatante de cette plante ; selon d’autres il vient de Félix qui est le nom d’un officier allemand mal identifié ou encore du nom du physicien et mathématicien italien Fortunato Bartolomeo de Felice (1723-1789). L’origine exacte du nom de l’espèce est également incertaine : selon certains il fait allusion à la ressemblance avec une autre espèce eurasiatique appartenant au même genre, l’ Aster amellus; selon d’autres il fait référence en raison de la forme de ses feuilles aux espèces du genre sud-africain Amellus.
Noms communs : blue daisy, blue marguerite, Kingfisher daisy, San Gabriel blue marguerite, schrubby felicia (anglais) bloumargriet (afrikaans) aster du Cap, félicia, marguerite du Cap, pâquerette bleue (français) agatea, marguerita azzurra, marguerita blue, pratolina (italien) felicia, margarida-azul, (portugais) agatea, aster de Africa, felicia, margarita azul (espagnol) blaue Kapaster, Kapaster (allemand).
La Felicia amelloides (l.) Voss. (1894) est une espèce herbacée pérenne et sempervirente qui forme rapidement des pieds touffus hauts et larges de 0,6 à environ 1 m et qui avec le temps tend à devenir semi-arbustive. Ses tiges sont vertes, avec parfois des teintes rougeâtres, rugueuses au toucher en raison de la présence de poils courts et raides. Les feuilles sont sessiles (dépourvues de pétiole), épaisses, de forme oblongue, ovale ou elliptique, de 3 à 4 cm de long et de 1 à 1,5 cm de large. Elles sont de couleur vert foncé et rugueuses au toucher comme les tiges. Les fleurs, qui sont portées sur un pédoncule long d’environ 15 cm , sont les capitules typiques des Asteraceae qui sont constitués d’une multitude de fleurs sessiles insérées en spirale sur une base arrondie, le réceptacle, qui est entourée par un involucre cylindrique constitué d’une double série de bractées imbriquées de couleur verte et aux apex pointus.
Les fleurs de l’anneau extérieur, au nombre de douze, dites fleurs du rayon, ont une corolle constituée de cinq pétales soudés ensemble, longue d’environ 1,8 cm et large de 0,4 cm, habituellement de couleur bleu ciel. Elle peut cependant présenter différentes graduations de teintes, du bleu azur pâle au bleu foncé. Il existe aussi des variétés de couleur rose, mauve et blanche. Les fleurs du rayon sont femelles et ont aussi pour rôle d’attirer l’attention des pollinisateurs, comme les pétales d’une fleur simple. À l’intérieur de cet anneau se trouvent les fleurs bisexuées, dites fleurs du disque, qui ont une corolle tubulaire avec cinq lobes courts de couleur jaune.
Les fruits, qui contiennent une seule graine et sont appelés akènes chez les Asteraceae, sont obovoïdes, aplatis, poilus, de couleur brune et surmontés par le pappus, le calice modifié de la fleur, qui est constitué par une couronne de poils blanchâtres et a pour rôle de faciliter la dispersion des fruits.
On reproduit facilement cette plante au moyen de ses graines qui germent rapidement (en une semaine environ) ou par bouturage apical au printemps.C’est de très loin l’espèce du genre la plus cultivée, et c’est tout-à-fait mérité, en raison de la multitude de ses fleurs droites de couleur bleu ciel, ce qui n’est certes pas courant et contraste avec le jaune vif du centre, à cause aussi de sa croissance rapide, de son port compact, de sa résistance à la sécheresse et de son adaptabilité à n’importe quel type de sol, même si l’ajout de substances organiques et de sable dans les terrains compacts favorise une croissance plus vigoureuse.
Elle exige de façon impérative une exposition en plein soleil, étant donné que ses fleurs ne s’ouvrent pas à l’ombre, et un très bon drainage, car elle est relativement exposée à des risques de pourrissement racinaire en présence d’humidité stagnante.
Elle résiste assez mal aux basses températures et meurt aux environs de -4 à -5 °C, sans que cela constitue une limite. En raison de sa croissance rapide elle est en fait aussi largement cultivée comme plante annuelle là où le climat ne permet pas sa survie en hiver et repousse souvent au printemps vu qu’elle s’autodissémine facilement. Elle est idéale pour les jardins de rocaille, les parterres colorés et les bordures et a une abondante floraison printanière qui est suivie d’une courte période de repos dans les climats aux étés chauds, en fait elle a besoin de nuits fraîches pour fleurir, et qui repart jusqu’à la fin de l’automne et se poursuit même en hiver dans les climats particulièrement doux. L’élimination des fleurs sèches contribue à stimuler la floraison. Elle supporte des tailles, même énergiques, qu’il est conseillé d’effectuer à la fin de chaque hiver, pour les plantes qui se comportent comme des espèces pérennes, afin que les massifs demeurent compacts.
Les arrosages doivent être réguliers en été mais à condition de bien laisser sécher la couche supérieure du sol. Un excès d’eau , en plus du risque de pourrissement, provoque un allongement des tiges qui donne à la plante un aspect désordonné. En hiver les arrosages ne sont pas en général nécessaires, sauf dans les climats aux hivers secs où ils doivent être espacés.
Enfin c’est aussi une très bonne plante pour la culture en pots ou en bacs, y compris suspendus, que l’on peut installer aussi bien à l’extérieur que dans des jardins d’hiver ou derrière des fenêtres, quand le climat ne permet pas de la laisser en permanence à l’extérieur, et qui doivent être exposés au sud pour avoir le maximum d’ensoleillement et avec des températures qui ne soient pas inférieures à + 10 °C. Les terreaux doivent être riches en substances organiques et complétés par un ajout de sable ou de perlite agricole pour améliorer le drainage.
Synonymes : Cineraria amelloides L. (1763); Cineraria oppositifolia Moench (1794); Cineraria amoena Salisb. (1796); Agathaea coelestis Cass. (1826); Agathaea rotundifolia (Thunb.) Nees (1832); Agathaea amelloides (L.) DC. (1836).
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